Kent Hughes paraît mal.
Tout le marché sait que le DG du CH a soumis une seule offre au clan Hutson cet été.
Tout le monde a vu çà comme une gifle. Un manque de respect pur et simple. Une insulte envoyée en pleine figure d’un des meilleurs jeunes défenseurs de la planète hockey. Et à l’origine de cette humiliation ? L’homme qu’on croyait être le meilleur dirigeant de la LNH.
Selon plusieurs sources proches du dossier, le directeur général des Canadiens de Montréal aurait offert à Lane Hutson un contrat à 8,5 millions de dollars par saison sur huit ans.
Une seule offre... durant tout l'été. Une proposition jugée indécente et même irrespectueuse dans un contexte où le marché vient littéralement d’exploser sous les coups de canon de Kirill Kaprizov, qui a accepté un contrat de 17 millions par année sur 8 ans au Minnesota.
Une première dans l’histoire de la LNH. Et un tremblement dont les répliques s’étendent jusqu’au vestiaire du CH, où Hutson et son entourage ne décolèrent pas.
Ce contrat monstrueux, officialisé au cœur d’un camp d’entraînement déjà tendu, a pris tout le monde de court. 136 millions sur huit ans. Un bonus de signature record. Et un message sans pitié : les superstars offensives de la nouvelle génération ne se venderont plus à rabais.
McDavid ? Sous-payé à 12,5 M$. Jack Eichel ? Déjà dépassé à 10 M$. Jack Hughes (8 M$) et son ami Caufield (7,85 M$), eux, vont péter une véritable coche.
Le camp Lane Hutson le sait. Et il s’en sert.
« Ce contrat change tout. Kaprizov vient d’établir une nouvelle norme pour les joueurs élites en zone offensive, peu importe leur position. Lane Hutson, avec une saison historique de recrue, peut désormais justifier un contrat à 10,5 M$ - 11 M$ par saison. Rien de moins », confie un agent sous couvert d’anonymat.
La signature de Luke Hughes pour 7 ans à 9 M$/an chez les Devils était déjà un point de comparaison très clair. Mais Hutson, avec une saison de 66 points, un Calder volé de justesse, et une place parmi les 10 meilleurs pointeurs chez les défenseurs, est allé plus loin encore.
Et son style unique, vision, mobilité, flair offensif, n’a aucun égal chez les jeunes défenseurs de la LNH.
Dans ce contexte, l’offre de Kent Hughes passe très mal. Selon des sources proches du dossier, le clan Hutson s’attendait à un chiffre à neuf chiffres (90 M$), et surtout à un respect proportionnel à son impact dans le vestiaire et sur la glace.
Mais ce n’est pas ce qu’il a reçu.
« Kent Hughes voulait créer un précédent salarial pour que personne ne dépasse Nick Suzuki (7,875 M$). Mais le problème, c’est que Lane Hutson n’est pas ‘personne’. Il est la fondation même de ce qu’ils essaient de construire. Et il le sait. »
L’histoire commence à sentir le recyclé, et pour de mauvaises raisons. Les partisans du CH se souviennent encore du traitement infligé à P.K. Subban, autre défenseur flamboyant, qu’on avait forcé à accepter un pont salarial sous prétexte de manque de maturité.
Subban avait répondu en remportant le Trophée Norris, puis s’était vu octroyer un contrat de 9 M$… sans que la relation avec l’organisation ne s’en remette jamais.
Hutson voit le piège. Et cette fois, il pourrait décider de ne pas le tolérer.
« Le message est clair : si Montréal veut vraiment bâtir autour de Hutson, il faudra payer. Sinon, il attendra. Il ne peut pas signer d’offre hostile, il n’a pas accès à l’arbitrage, mais il peut se faire entendre autrement. Et il y a déjà un malaise dans le vestiaire qui commence à s’installer. »
La gestion du plafond salarial devient de plus en plus tendu. Si Suzuki, Caufield, Slafkovský, Guhle ont accepté des contrats “d’équipe”, ce n’est pas forcément parce qu’ils y croyaient, mais parce qu’ils n’avaient pas les leviers pour faire autrement.
Lane Hutson, lui, arrive avec les chiffres, les records, la hype, et désormais, un marché transformé par Kaprizov.
Du côté des agents, on parle carrément d’un point de rupture dans la LNH. Si Kaprizov peut obtenir 17 M$, qu’est-ce qu’un joueur comme Hutson vaut dans trois ans? Si Montréal attend, le prix risque de grimper en flèche.
Et à ceux qui prétendent que ce n’est “qu’un défenseur de petite taille”, les chiffres répondent d’eux-mêmes : plus de points à 20 ans que Cale Makar, Quinn Hughes, ou Adam Fox au même âge. Et une intelligence de jeu qui en fait le cœur de l’avantage numérique du CH.
Ce n'est pas un hasard si Kent Hughes a récemment déclaré que le Canadien était prêt à surpayer… dans certains cas.
« Nous ne croyons pas avoir fini de bâtir notre équipe. Si nous devons surpayer un joueur en particulier qui, selon nous, sera crucial dans le futur de notre formation, nous le ferons. »
Mais visiblement, cette déclaration ne s’applique pas à Lane Hutson. Ou alors, le DG joue un jeu dangereux, espérant que le jeune accepte moins que sa valeur réelle pour rester dans un projet collectif.
Le problème ? Ce projet collectif ne tiendra pas sans lui.
Le malaise n’est pas qu’économique. Il est philosophique. Lane Hutson incarne un hockey moderne, offensif, libre, inspirant. Et son talent n’est pas remplaçable dans l’organigramme du CH. Sans lui, l’attaque du bas à haut s’écroule. Le momentum offensif s’éteint. Et la reconstruction devient une coquille vide.
Jeff Gorton doit maintenant trancher : briser la hiérarchie salariale du vestiaire pour garder un joyau générationnel, ou sacrifier l’avenir sur l’autel d’un équilibre budgétaire devenu irréaliste dans le nouveau contexte Kaprizov.
Car les chiffres ne mentent pas : le plafond salarial va exploser dans les prochaines années. Et ceux qui auront verrouillé leurs stars trop bas le regretteront.
Des agents qui rient, d’autres qui grincent des dents
La nouvelle du contrat de Kaprizov a résonné dans tous les bureaux d’agents de la LNH.
« Je peux vous dire que plusieurs de mes clients m’ont appelé dans les minutes suivant l’annonce. Pour eux, c’est une validation que le temps des contrats à rabais est terminé. Kaprizov vient de tracer la ligne dans le sable. Ceux qui acceptent moins que leur valeur marchande ne le font plus par obligation, mais par choix. Et ce n’est plus la norme. » a affirmé un agent à The Athletic.
Du côté de l’agent de Hutson, aucune déclaration officielle. Mais en coulisses, on sait que la colère est bien réelle. Et que la patience s’amenuise.
Le contrat de Kaprizov a changé la donne. Non seulement pour les joueurs déjà établis, mais aussi pour ceux en ascension rapide, comme Lane Hutson.
Certains s’attendent à ce que le prochain contrat de McDavid soit plus court, plus flexible, mais pas nécessairement plus lucratif. Pourquoi? Parce que McDavid veut gagner.
Mais Kaprizov, lui, a décidé de tuer le modèle Crosby. Fini les sacrifices. Place à l’ère du plein rendement.
Hutson se retrouve maintenant à la croisée des chemins. Le choix est simple : signer à rabais et faire le bien collectif, ou attendre, tester les limites du système, et forcer le CH à le payer comme un pilier offensif de la LNH.
Et Kent Hughes, qui a pourtant raté la chance de sa vie en ne le signant pas cet été à un tarif plus bas, risque maintenant de payer le prix fort.
Quel erreur. L'erreur d'une vie...