Il rêvait d’un retour triomphal au Québec. Il pensait être un profil québécois populaire, une Coupe Stanley en poche, et une passion encore brûlante pour le hockey.
Jonathan Marchessault croyait sincèrement que le Canadien de Montréal allait lui tendre la main. Mais au lieu d’un accueil en héros, il a reçu l’indifférence glaciale de Kent Hughes et Jeff Gorton. Et ce rejet brutal vient aujourd’hui hanter le vétéran de 34 ans, coincé dans une équipe moribonde à Nashville, avec un contrat de 5,5 millions par année jusqu'en 2029 qui étouffe son avenir.
Le karma, c’est parfois simple. Marchessault avait l’occasion de rentrer au bercail. Il le savait. Son agent le savait. Tout le monde savait que Montréal cherchait de l’aide à l’aile. Mais malgré ses exploits passés, malgré son étiquette de gagnant, le Canadien n’a même pas levé le petit doigt.
Et pire encore : on apprend aujourd’hui que Marchessault fait partie des joueurs catégoriquement écartés des plans du Canadien. Ce n’est pas une question d’argent. Ce n’est pas une question de rôle. C’est une décision claire : on ne veut pas de lui.
Signé encore pour trois ans et demi à 5,5 M$, Marchessault espérait encore pouvoir être échangé à une équipe compétitive avant la date limite.
Mais selon ce qu’a rapporté Pierre LeBrun dans The Athletic, le terme de son contrat refroidit toutes les ardeurs, y compris celles du Canadien.
L’état-major de Montréal aurait étudié le cas de Marchessault, mais aurait conclu qu’il représente plus un risque qu’une solution, compte tenu de son âge et de sa régression offensive depuis son arrivée à Nashville.
Et c’est là que le couteau tourne dans la plaie : LeBrun affirme que le Canadien veut améliorer son top 6, mais qu’il cherche activement un joueur d’impact… sauf que Marchessault n’en fait pas partie.
Pour Marchessault, ce rejet est d’autant plus cruel qu’il a rejeté le CH à l'été 2024.
Il ne faut pas oublier que Kent Hughes avait bel et bien tenté de l’amener à Montréal. Le DG lui avait soumis une offre concrète de deux ans, structurée pour lui donner un rôle offensif réel au sein du top-6, avec un espace clair sur l’avantage numérique.
Ce n’était pas une offre symbolique pour « un gars du Québec », c’était une proposition formelle pour qu’il devienne une pièce du projet.
Et malgré cette ouverture rare de la direction, Marchessault a choisi de refuser.
Lorsqu’il a eu l’occasion de s’expliquer, il a plutôt choisi de blâmer l’environnement québécois, en parlant d’un « marché trop émotif » où « les joueurs n’ont pas le droit à l’erreur ».
"À Montréal, si tu ne marques pas pendant 6-7 matchs, tu es immédiatement dans des rumeurs d’échange. La pression est immense. Je devais aussi penser à mes enfants et à leur bien-être."
"À Nashville, il y a une passion pour le hockey, mais ce n'est rien comparé à Montréal. Ici, mes enfants peuvent mener une vie normale. À Montréal, on les aurait écoeurés."
« Jouer à Montréal, c’est comme jouer avec un poids sur les épaules à chaque présence. T’as une mauvaise semaine et on parle déjà de t’échanger. »
« À Montréal, t’as huit caméras dans la face quand tu marques deux buts, mais t’en as vingt quand tu passes cinq matchs sans marquer. »
Ses commentaires ont profondément irrité plusieurs partisans, justement parce qu’ils venaient d’un Québécois qui, d’une certaine manière, rejetait la réalité du hockey montréalais plutôt que d’y voir un privilège.
Au lieu d’assumer qu’il ne voulait simplement pas la pression d’un marché passionné, il a transformé le discours en une critique à peine voilée de la base de fans, comme si le problème n’était pas lui mais Montréal au grand complet.
Mais Marchessault a changé d'idée envoyant à quel point il était malheureux à Nashville. Il veut maintenant revenir à Montréal... à genoux...
Malheureusement le message de Kent Hughes est sans pitié : ce n’est pas parce que tu es québécois que tu mérites de venur. L’époque des gestes symboliques est terminée. Surtout que tu as refusé le contrat fu CH et que tu es maintenant un boulet salarial.
Le CH est en mission. Il veut des joueurs productifs, jeunes ou dans leur prime, et non des souvenirs glorieux d’un autre cycle.
Pour un homme fier comme Marchessault, c’est une claque en pleine face. Un désaveu public. Une blessure à l’égo qui ne guérit pas.
Pour ne rien arranger, Marchessault est maintenant coincé dans une formation des Predators qui s’enfonce, sans plan clair, sans identité. Il est loin de Vegas, où il était roi. Loin de Montréal, où il espérait être reconnu.
Et le pire, c’est qu’il le sait.
Il sait que la seule équipe qui aurait pu relancer sa carrière, son image et son impact dans la ligue, c’était le Canadien. Mais cette porte s’est refermée, et elle est verrouillée à double tour.
Selon LeBrun, le Canadien est très actif sur le marché des transactions. Il ne cherche pas exclusivement un centre. Il est ouvert à un ailier. Il est en mode "dual track" : à la fois prêt à combler une absence temporaire, et à considérer un ajout majeur à long terme.
Mais Marchessault n’entre dans aucune de ces catégories.
À la place, Montréal continue de sonder Calgary pour Kadri et Coleman. Le problème? Les Flames refusent encore de céder Kadri. Et Coleman ne sera peut-être même pas offert.
Autre piste évoquée par LeBrun : Jordan Kyrou, que le Canadien a convoité avant que sa clause de non-échange ne devienne valide. Aujourd’hui, Kyrou refuse de bouger. Mais Montréal garde espoir qu’il change d’avis si les Blues s’enfoncent davantage.
Le fait que Marchessault ne soit même pas cité comme possibilité, malgré les besoins criants du CH à l’aile, démontre à quel point son étoile a pâli aux yeux de la ligue.
Une réponse à son arrogance passée?
Souvenons-nous de ses critiques envers la ville de Montréal, le froid, les journalistes, le système scolaire, les impôts, les partisans. Des commentaires que l’organisation n’a peut-être jamais oubliés.
Et aujourd’hui, au moment où il aurait eu besoin d’un nouveau départ, Montréal se contente de lui tourner le dos.
On peut y voir du karma. Une réponse directe à une attitude jugée condescendante.
Et il est fort probable que Marchessault ressente cette fermeture comme une punition déguisée.
Le message de Gorton et Hughes est clair : on ne veut plus de “patches” temporaires. Pas question de payer pour du déclin. L’équipe regarde vers l’avant. Même s’il faut attendre un an de plus pour frapper un coup d’éclat, le CH ne fera pas un move inutile pour faire plaisir à un vétéran nostalgique.
Et si ça signifie laisser passer un Québécois, tant pis. Surtout une vedette déchue comme Jonathan Marchessalt.
