Coincé dans une spirale de sept défaites en huit matchs, incapable de stopper l’hémorragie malgré les cris d’alarme qui résonnent partout dans le marché, le Canadien de Montréal vit aujourd’hui une fracture interne qui ne peut plus être ignorée : Martin St-Louis veut un rappel de Jacob Fowler, et Kent Hughes refuse catégoriquement.
Le fossé se creuse, et à mesure que les buts s’accumulent derrière Samuel Montembeault et Jakub Dobeš, une réalité s’impose brutalement : le DG a déjà tourné la page sur cette saison et s’enfonce volontairement vers la loterie Gavin McKenna.
La déroute contre les Capitals, un humiliant 8-4, la cinquième défaite de suite, a rendu l’état du poste de gardien impossible à maquiller. Ce n’est plus une mauvaise passe. Ce n’est plus un accident. C’est une embarcation trouée qui prend l’eau par tous les angles.
Montembeault a été sorti après un tir anodin d’Ethen Frank, décoché sans écran, à trente pieds, qui l’a battu proprement. Un but qui n’aurait jamais dû entrer dans la LNH.
Dix minutes plus tard, c’était Dobeš qui s’effondrait, totalement perdu sur la séquence du but de Sonny Milano, déporté trois pieds hors de son filet, incapable de retrouver son orientation.
Aucun des deux n’a voulu affronter les journalistes. Ils savent. Tout le monde sait.
Les joueurs défendent les gardiens… mais leurs mots ne changent rien.
Brendan Gallagher a bien tenté de dévier la responsabilité en affirmant que « ce n’est pas juste les gardiens ». Mike Matheson a tenté l’approche collective : « on n’était tous pas assez bons ». Suzuki a essayé de protéger Montembeault et Dobeš en parlant de « moments difficiles » à gérer.
Mais ces mots sonnent faux quand le chiffre fondamental est celui-ci :
Taux d’arrêts combiné du CH en novembre : .845.
À des années-lumière du minimum vital de .900.
Natural Stat Trick est encore plus brutal :
Montembeault et Dobeš ont accordé environ dix buts de trop depuis le début du mois.
Le modèle, les chiffres, les yeux : tout raconte la même histoire.
Et pendant que St-Louis explique que les gardiens « ne sont pas les seuls responsables », les buts continuent d’entrer à un rythme qui tue les matchs avant même que le CH puisse établir un plan.
Martin St-Louis veut Jacob Fowler. Tout le monde veut Jacob Fowler. Sauf Kent Hughes.
C’est ici que la fracture devient évidente.
À Laval, Jacob Fowler livre exactement le type de performances qui transforment un débat interne en crise publique : six victoires, un taux de .921, une moyenne de 2,11, trois blanchissages, aucune panique, aucun chaos technique, une constance que ni Montembeault ni Dobeš n’ont montrée une seule fois depuis un mois.
Des journalistes de la Ligue américaine le répètent :
Fowler est trop fort pour cette ligue.
Dans n’importe quel marché de la LNH, un gardien qui domine autant serait rappelé immédiatement, ne serait-ce que pour envoyer un message.
À Montréal, tout le monde le réclame : les partisans, les analystes, même les joueurs le savent.
Et surtout : Martin St-Louis le demande.
Parce qu’il voit son vestiaire s’effondrer moralement.
Parce qu’il sait que Montembeault est au bout du rouleau.
Parce qu’il voit Dobeš lutter contre chaque tir.
Parce qu’il sait que si rien ne change, cette équipe va être balayée pendant encore un mois.
Mais Kent Hughes dit non.
Pourquoi? Parce que Kent Hughes a déjà abandonné cette saison.
Il ne le dira jamais publiquement. Il ne dira jamais qu’il vise la cave. Il ne dira jamais qu’il rêve secrètement de se retrouver dans la loterie du repêchage 2026. Mais son inaction parle pour lui.
Il fait fuiter partout, via les médias, via les coulisses, la même justification :
« Nous ne voulons pas brûler Jacob Fowler comme nous avons brûlé Cayden Primeau. »
« Un gardien doit jouer 150 matchs dans la LAH avant d’être prêt. »
« La pression de Montréal peut détruire un jeune. »
“Il ne faut pas rappeler Fowler cette saison.”
Message parfait pour calmer la tempête.
Message parfait pour faire taire St-Louis.
Message parfait pour justifier l’inaction.
Mais ce message ne tient pas devant l’effondrement actuel.
Quand un club présente le meilleur jeu défensif de la LNH en buts anticipés en novembre, devant Dallas et Caroline, mais accorde plus de quatre buts par soir, on ne parle plus de développement.
On parle d’un sabotage structurel.
Le Canadien joue bien.
Le Canadien crée de l’offensive.
Le Canadien ne donne pas de chances de qualité.
Ce sont les gardiens qui coulent l’équipe.
Et Kent Hughes laisse les gardiens couler l’équipe.
La vérité brutale : la loterie Gavin McKenna change tout Ce n’est pas un repêchage normal. C’est une cuvée où le top 5 pourrait changer une franchise à long terme.
Gavin McKenna n’est pas parfait, mais il reste un joueur générateur d’offensive rare. On parlait du futur Connor McDavid il n'y a pas si longtemps.
Ses défauts à Penn State inquiètent toutefois certains recruteurs :
Manque d’implication physique.
Jeu périphérique.
Vitesse correcte mais non élite.
Mais son talent pur en fait toujours un favori.
Et si ce n’est pas McKenna?
Keaton Verhoeff à North Dakota : profil à la Aaron Ekblad.
Ethan Belchetz : un autre Slafkovský mais plus constant.
Tynan Lawrence : un centre dynamique two-way à la Nico Hischier.
Ivar Stenberg : un petit ailier électrique.
Alberts Smits : un défenseur énorme qui fascine les recruteurs.
Cinq joueurs capables de transformer une franchise.
Et Kent Hughes le sait.
Il n’abandonnera jamais publiquement. Mais il ne rappellera pas Fowler pour l'instant. Il laissera Montembeault lutter dans sa spirale. Il laissera Dobeš apprendre en se faisant traverser. Il laissera St-Louis se battre avec une équipe qui n’a plus de gardien compétent.
Parce qu’il sait que perdre maintenant pourrait rapporter pendant 15 ans. Et pendant ce temps, Martin St-Louis saute une coche en conférence de presse jour sprès jour.
Martin St-Louis en veut à son DG. Ce ce sont les journalistes qui payent.
Kent Hughes est gras dur... et attend son prodige...
