Le Canadien de Montréal serait toujours intéressé à Sidney Crosby.
Et Montréal, malgré l'arrivée de Danault, malgré le plafond salarial et la complexité d'une possible transaction avec les Penguins, est redevenu une option réelle. Ce ne sera pas simple. Mais le rêve n’est pas mort.
Il vient de sortir de l’ombre.
Le fait qu'il vienne de battre le record de Mario Lemieux, devenant le meilleur pointeur de l’histoire des Penguins de Pittsburgh, enflamme les rumeurs car selon plusieurs de ses proches, il atendait de passer à l'histoire avant de songer sérieusement à quitter Pittsburgh.
On ne bat pas un tel record en décrochant mentalement. On le bat en étant encore habité par le jeu, par la compétition, par l’exigence personnelle.
Crosby n'acceptera pas de rater les séries trois ans de suite.
On peut sentir l’effet domino que ce moment historique déclenche ailleurs. Et particulièrement à Montréal.
Parce que pendant que Sidney Crosby continue d’écrire son héritage, le Canadiens de Montréal, lui, continue d’empiler les espoirs de premier plan. Et la plus récente s’appelle Bryce Pickford.
On parle ici d’un défenseur droitier de 19 ans, sélectionné 81e au total, qui vient de signer un contrat d’entrée de trois ans avec le Canadiens de Montréal.
Et dans une ligue où les transactions majeures se construisent autour de valeur future contrôlée, ça change immédiatement sa place dans l’écosystème du Canadien.
La question n’est pas de savoir si Pickford est bon. Il l’est. Les chiffres parlent : production élite pour un défenseur droitier junior, différentiel monstrueux, rôle central dans une équipe gagnante. Mais la vraie question est ailleurs : a-t-il une place naturelle à Montréal à moyen terme?
Parce que la ligne bleue du CH est déjà saturée de profils offensifs ou puck-movers. Lane Hutson est un prodige créatif. Mike Matheson occupe toujours un rôle clé. David Reinbacher est le défenseur complet qu’on ne touche pas. À partir de là, chaque nouveau défenseur offensif d’impact pose une question stratégique sur le marché des transactions.
Et c’est là que Pickford devient fascinant.
Non pas comme futur quart-arrière du CH, la file est déjà longue, mais comme monnaie d’échange haut de gamme.
Le genre de prospect qui fait donner le téléphone d'un DG. Le genre de joueur qu’on ne “donne” pas, mais qu’on utilise dans une discussion sérieuse.
C’est encore plus vrai dans un contexte où Montréal est riche au centre : Oliver Kapanen, Michael Hage, Alexander Zharovsky. Cette congestion est une force… si elle est bien exploitée.
Et les autres équipes le savent. Elles voient la profondeur. Elles voient les doublons. Elles sentent l’ouverture.
Est-ce que les Penguins, advenant un virage plus radical à moyen terme, regarderont du côté de Montréal? Évidemment. Et dans ce genre de scénario, ils ne demanderont pas Reinbacher. Ils savent que la porte est fermée.
Ils demanderont ce qui fait mal sans être fatal. Des espoirs signés. Des profils prêts à évoluer. Des joueurs comme Pickford.
Et c’est là toute l’intelligence du plan de Kent Hughes. Le Canadien n’est pas pressé. Il n’est pas coincé. Il n’est pas obligé de transformer chaque espoir en joueur local. Il peut choisir. Il peut dire non. Et surtout, il peut attendre le bon déséquilibre du marché. Surtout que le contrat de Pickford commence à partir de 2026-2027.
Montréal construit une boîte à outils sur le marché des transactions. Pickford, aujourd’hui, fait partie de cette boîte.
Sidney Crosby continue d’écrire l’histoire à Pittsburgh. Le Canadien, lui, écrit tranquillement la sienne… en préparant le prochain grand chapitre.
Et dans ce chapitre-là, Bryce Pickford pourrait ne jamais porter le chandail du CH, non pas parce qu’il n’est pas assez bon, mais parce qu’il vaut peut-être encore plus ailleurs.
À Medicine Hat, Pickford est le défenseur offensif dominant de la WHL :
25 buts, 19 passes, 44 points en 31 matchs, différentiel de +37, premier défenseur de la ligue chez les marqueurs, quart-arrière assumé, tirs lourds, mentalité agressive.
Mais surtout, Pickford n’est pas soft. Il joue avec une rage compétitive. Un feu intérieur. Ce genre de joueur qui ne disparaît jamais quand la pression monte.
Son coach Willie Desjardins l’a résumé sans détour : « Quand tu l’as de ton côté, il est all in. »
Il est clair que Pickford intéresse les Penguins de Pittsburgh.
Maintenant, ajoutez Owen Beck dans l’équation, exactement le type de joueur que les équipes en transition adorent. Pas spectaculaire, pas flamboyant, mais fiable, responsable, coach-friendly. Il joue au centre, il comprend le jeu sans la rondelle, il accepte les minutes ingrates, il ne disparaît jamais quand l’adversité frappe. Et surtout : il est déjà passé par la LNH. Il n’est plus un pari théorique.
Pour une organisation en reocnstruction comme les Penguins de Pittsburgh, Beck représente une pièce de transition idéale.
Et maintenant, vous ajoutez un choix de première ronde.
C’est là que la discussion change de ton.
Pickford + Beck + un premier choix... ce ne sera pas assez. Mais il ne faut pas oublier que si Crosby décide de venir à Montréal, les Penguins auront les mains liés.
Un défenseur offensif sous contrat d’entrée.
Un centre NHL-ready, discipliné.
Un premier choix pour alimenter la suite.
Voilà une belle base de négociations.
Et c’est précisément là qu’on peut dire que Kent Hughes a fait ses devoirs.
Parce que ce genre d’offre, ça ne se construit pas en improvisant. Ça se prépare des mois à l’avance. En empilant les bons profils. En signant les bons contrats.
Montréal n’est plus dans une position de faiblesse émotionnelle. Le CH peut faire une offre solide, cohérente, défendable publiquement.
Et quand une organisation peut se permettre d’être crédible sur le marché des transactions sans toucher à ses pièces intouchables (Reinbacher, Hage, Zharovsky), c’est qu’elle a fait quelque chose de très, très bien.
Le rêve Crosby ne commence pas avec Crosby.
Il commence avec la profondeur, le contrôle contractuel, et la patience stratégique.
Kent Hughes doit juste trouver quel élément à rajouter dans son "package deal".
