Annonce de Kent Hughes sur le genou de Patrik Laine: ça sent la fin

Annonce de Kent Hughes sur le genou de Patrik Laine: ça sent la fin

Par David Garel le 2025-10-23

Ce n’est plus seulement une blessure. C’est devenu un mystère qui inquiète tout le monde, de la direction jusqu’aux partisans.

Patrik Laine, encore une fois, disparaît de l’alignement, et Kent Hughes a senti le besoin de monter au front pour tenter de calmer la tempête. Mais ses propos n’ont rien de rassurant.

Officiellement, le directeur général du Canadien assure qu’il ne s’agit pas du même genou que celui touché en 2024, lorsque Laine avait refusé l’opération chirurgicale recommandée par l’équipe médicale.

« C’est quelque chose de complètement nouveau », a-t-il affirmé. Pourtant, dans les faits, la déclaration de Hughes soulève plus de questions qu’elle n’en résout.

Car à ce stade-ci, que la blessure soit nouvelle ou pas, le constat reste le même : Patrik Laine est devenu un joueur fragile, prisonnier d’un corps qui ne répond plus.

Depuis samedi, Laine n’a pas rechaussé les patins. Il ne fait pas partie du voyage dans l’Ouest. Et surtout, le Canadien refuse d’entrer dans les détails.

« Blessure au bas du corps », point. Rien de plus. Ce mutisme rappelle étrangement les précédents épisodes où l’organisation avait camouflé ses absences sous des prétextes anodins.

À Brossard, certains croient qu’on cache un problème plus sérieux. D’autres vont plus loin et parlent d’un joueur qu’on écarte volontairement du groupe.

Car selon plusieurs sources, Martin St-Louis n’aurait plus confiance en Laine. On l’accuse de ne pas être engagé, de ne pas suivre le rythme.

Ce matin encore, pendant que le reste de l’équipe se préparait, le Finlandais était invisible. Aucun suivi sur glace. Aucun contact avec les journalistes. Rien. Pour un joueur censé être un pilier offensif, c’est inquiétant. Et pour un homme qui a déjà traversé des tempêtes psychologiques, c’est encore plus troublant.

Kent Hughes tente de rassurer, mais n’y parvient pas.

Dans sa sortie publique, le DG a voulu donner l’impression de garder le contrôle. Il a expliqué que Laine allait consulter un spécialiste pour obtenir une deuxième opinion et qu’il préférait rester prudent.

« J’ai assez d’expérience pour éviter de dire que tout est beau », a-t-il confié, en rappelant la blessure au genou de Christian Dvorak en 2023-2024.

«Au départ, on pensait que ce n’était rien de grave. Puis, tout à coup, on a appris que son ACL et son MCL (ligament croisé antérieur et son ligament collatéral média)] avaient été touchés.»

Belle comparaison.

Mais derrière son ton calme, Hughes semble redouter le pire. L’histoire de Dvorak, une blessure d’apparence mineure devenue une opération majeure, sert ici d’avertissement. Et le fait que le DG se sente obligé de la citer, alors que l’équipe se refuse à donner tout détail sur Laine, en dit long.

D’autant plus que le message de Hughes contient une contradiction inquiétante : il dit qu’il ne s’agit pas du même genou, mais admet que « le corps compense toujours pour une faiblesse ».

Autrement dit, il reconnaît que la blessure de 2024 a fragilisé toute la mécanique du joueur.

Ce n’est pas une guérison. C’est une dégénérescence lente.

Un genou qui n’a jamais tenu

Revenons à ce choix médical controversé.

L’an dernier, le Canadien voulait opérer Laine. Hughes l’a confirmé à demi-mot. Mais le Finlandais a demandé une seconde opinion et décidé d’aller contre les recommandations du club. Il ne voulait pas rater six mois d’action, encore moins un début de saison crucial pour sa relance à Montréal.

Le résultat, on le connaît : une réhabilitation écourtée, un retour trop rapide, et un genou qui n’a jamais retrouvé sa pleine stabilité.

Dès ses premiers matchs, on voyait qu’il jouait sur la retenue. Son coup de patin manquait de fluidité, ses pivots étaient hésitants, et son tir n’avait plus la même explosivité.

Kent Hughes, lucide, voulait réparer pour de bon. Laine, pressé, a choisi la solution temporaire. Et aujourd’hui, c’est tout le Canadien qui en paie le prix.

Une fragilité physique devenue mentale

La situation dépasse maintenant le cadre médical.

Chaque blessure ramène Laine dans un cycle d’incertitude, de doutes, et de perte de confiance. Ceux qui le côtoient à Brossard décrivent un joueur épuisé mentalement, qui a de la difficulté à gérer les attentes et la pression.

Le problème, c’est que l’organisation n’a plus la patience de jouer les psychologues. Après avoir investi temps et énergie pour relancer sa carrière, le Canadien réalise que le risque initial s’est transformé en fardeau.

Laine devait être le grand marqueur complémentaire de Cole Caufield et Nick Suzuki. Il devait amener ce tir redouté, cette présence intimidante en avantage numérique. Mais à la place, il n’est devenu qu’un nom sur la liste des blessés, une habitude dans son parcours depuis cinq ans.

La version officielle de Hughes, « nouvelle blessure », est probablement exacte dans les faits, mais pas dans l’esprit.

Car si le genou gauche n’est peut-être pas directement touché, tout part de là. Ce genou fragilisé a forcé Laine à modifier son équilibre, à compenser de l’autre côté. Et comme l’a rappelé le DG lui-même :

« Quand tu es blessé quelque part, ça met de la pression ailleurs. »

C’est exactement ce qui semble s’être produit.

Un joueur diminué, qui compense mal, finit toujours par se blesser à nouveau. Le corps d’un athlète professionnel n’oublie rien. Et dans le cas de Laine, le cercle vicieux semble désormais impossible à briser.

Ce qui dérange le plus, c’est l’opacité du dossier.

Personne ne dit rien. Ni l’entraîneur, ni les soigneurs, ni les coéquipiers. Même les médias, habituellement bavards, ont du mal à obtenir la moindre piste. On dirait qu’on marche sur des œufs.

C’est là que plusieurs observateurs commencent à soupçonner autre chose : une mise à l’écart déguisée. Le Canadien pourrait simplement vouloir éviter un nouveau scandale public autour d’un joueur qui ne cadre plus dans la vision de Martin St-Louis.

Certains croient que l’organisation profite de cette « blessure » pour gagner du temps avant de trancher : retour progressif, rétrogradation à Laval ou même transfert sur la liste des blessés à long terme.

Un scénario à la Carey Price, où l’absence finit par devenir permanente.

La vérité crue, c’est que Patrik Laine n’a plus beaucoup de marge de manœuvre.

À 27 ans, avec une accumulation de blessures, une relation fragile avec le staff, et une image publique écorchée, il est à la croisée des chemins.

Et quand un directeur général en vient à dire, publiquement, qu’il attend « le papier du médecin » avant de se prononcer, c’est rarement bon signe.

Tout indique que le Canadien se prépare déjà à vivre sans lui.

L’équipe gagne sans sa contribution, les jeunes progressent, et son absence ne crée même plus de vide émotionnel dans le vestiaire.

C’est probablement la pire chose qu’on puisse dire d’un joueur censé être une vedette : il ne manque à personne.

Un drame sportif et humain

Ce qui rend cette histoire tragique, c’est qu’elle dépasse le hockey.

Laine est un homme brisé par des années d’acharnement physique et médiatique. Il a tenté de se reconstruire à

Montréal, mais son corps ne l’a pas suivi.

Aujourd’hui, Kent Hughes fait ce qu’il peut pour contenir les dégâts : protéger son image, calmer les rumeurs, éviter que le dossier ne devienne un soap opera national.

Mais l’impression générale demeure : Patrik Laine vit probablement la fin de sa carrière sous nos yeux.

Et malgré tout le respect que le Canadien a tenté de lui offrir, la nature, elle, ne fait pas de sentiment.