Allégations contre Kent Hughes à New York: le DG répond

Allégations contre Kent Hughes à New York: le DG répond

Par David Garel le 2025-12-25

Depuis l’échange qui a envoyé Noah Dobson au Centre Bell, le discours est devenu quasi universel : le Canadien s’est fait rouler dans la farine.

À Long Island, plusieurs voix s’élèvent pour parler d’un véritable casse du siècle. Les choix 16 et 17 du repêchage 2025, transformés comme par magie en Kashawn Aitcheson et Victor Eklund, deux espoirs électrisants qui font déjà saliver les recruteurs.

À cela s’est ajouté Emil Heineman, pièce que Patrick Roy réclamait pour compléter le profil énergétique de son bottom-six.

Bref, une banque d’avenir que Montréal a échangée contre un défenseur qui, depuis le mois de décembre, multiplie les absences mentales et les critiques à 9,5 millions de dollars par saison.

Mais voilà qu’une donnée, jusqu’ici peu médiatisée, est en train de rééquilibrer la balance. Une bombe à retardement russe, déposée tranquillement au 34e rang du même repêchage, est en train d’exploser tous les repères statistiques de la KHL. Et son nom, désormais connu de tous : Alexander Zharovsky, qui a marqué un but magnifique aujourd'hui, tout en ajoutant deux passes:

Selon nos informations, Kent Hughes n’a jamais pleuré le départ des choix 16 et 17. Dans sa tête, et selon plusieurs sources proches du dossier, Zharovsky était son vrai homme de confiance en vue du repêchage 2025.

Et le fait qu’il ait glissé jusqu’au 34e rang a été vécu comme un coup de chance inespéré, voire une réparation cosmique.

« Qu’on arrête de dire que je me suis fait avoir. Au 16 ou au 17, j’aurais pris Zharovsky. Et je l’ai eu quand même, au 34e. »

Voilà le message que le DG du CH fait circuler depuis quelques semaines en coulisse. Et les chiffres lui donnent aujourd’hui raison. Admirez cette passe magnifique:

Après 31 matchs cette saison avec Salavat Yulaev, Zharovsky affiche une fiche de 11 buts et 28 points, une production absolument étincelante pour un joueur de 18 ans dans une ligue d'homme aussi dure que la KHL.

Ce matin de Noël, encore une fois, il a fait la différence dans un gain de 4-2 contre Amur : un but, deux passes, une prestation complète qui le rapproche d’un statut que très peu de joueurs russes atteignent avant 20 ans.

Mieux que Demidov… et que Kaprizov...

La comparaison devient inévitable : Ivan Demidov, considéré comme le plus grand talent russe depuis Kirill Kaprizov, n’avait pas ces statistiques à sa première saison.

Après 30 matchs l’an dernier, Demidov affichait quatre buts et cinq points de moins que Zharovsky. Quant à Kaprizov, il n’avait récolté que 27 points en 53 matchs lors de sa première campagne complète en KHL. Zharovsky a déjà dépassé ce plateau. En décembre.

Et le plus ironique dans tout ça? Zharovsky joue au centre. Une position cruciale dans le futur échiquier du CH, et une zone où l’équipe manque encore de profondeur derrière Suzuki.

De plus, on parle ici d’un joueur considéré comme NHL-ready dès aujourd’hui par plusieurs recruteurs nord-américains.

Officiellement, son agent a nié toute rumeur de départ imminent vers l’Amérique, rappelant que Zharovsky souhaite terminer son contrat en KHL (qui se termine à l'été 2027), comme l’exige souvent la tradition locale.

Mais le rêve existe, et il est bien vivant : celui de voir débarquer Zharovsky à Montréal dès l’été 2026, ou même, si les planètes s’alignent, à la fin de la présente saison russe.

Son contrat ne contient pas de clause de sortie, mais même s’il n’y a pas de preuve formelle, tout le monde dans l’industrie le sait : le Canadien a très probablement payé pour faire sortir Ivan Demidov de Russie afin qu'il rejoigne le CH au printemps dernier. Son contrat se terminait de toute façon, ce qui a facilité les choses.

Mais dans le dossier Matvei Michkov à Philadelphie, les Flyers ont clairement payé pour qu'il rejoigne l'équipe même s'il avait un contrat valide jusqu'en 2025.

Comme les Flyers l’auraient fait l’année précédente pour Matvei Michkov même s'il lui restait deux ans de contrat en Russie.

Philadelphie a nié catégoriquement devant les caméras, mais ils ont clairement glissé tranquillement un transfert discret glisser entre les mains du SKA Saint-Pétersbourg.

On parle ici de paiements de 5 à 10 millions de dollars, une somme astronomique, certes, mais nécessaire dans un monde sans traité officiel entre la KHL et la LNH.

La LNH ferme les yeux. La KHL encaisse. Et les DG avancent leurs pions avec le portefeuille du propriétaire.Ce qu’on appelle en coulisses un « arrangement entre gentlemen ».

Et c’est là qu’entre en scène Geoff Molson, qui pourrait encore signer l’un des chèques les plus confidentiels de l’histoire moderne du CH.

Un chèque qui n’apparaîtra jamais sur CapFriendly, mais qui permettrait à Kent Hughes de gagner son bras de fer contre Saint-Pétersbourg et d'amener Zharovsky à Montréal dès le printemps prochain.

Et si tel est le cas, il y a de quoi rebrasser les cartes au centre Bell, car le meilleur ami d'Ivan Demidov est clairement prêt pour le grand show.

Et Kent Hughes veut prouver à la LNH qu'il ne s'est pas fait voler à new York.

Alors que le nom de Noah Dobson est cité parfois comme le futur Darnell Nurse du CH, que les critiques pleuvent sur ses replis défensifs douteux et sa mollesse sur patins, Zharovsky incarne déjà la riposte de Kent Hughes à ses détracteurs.

Non, le Canadien ne s’est peut-être pas fait voler dans l’échange. Peut-être même que l’organisation a trouvé, avec ce centre russe son futur joueur de concession.

Un gars dont le talent brut rivalise avec celui de Demidov, mais dont la maturité, le gabarit, le jeu en possession et l’engagement défensif sont jugés plus complets à âge égal.

Sans oublier que Noah Dobson, malgré ses faiblesses, aide énormément le CH en ce moment.

Et c’est là que tout se transforme.

Dobson sera peut-être un fardeau salarial pendant huit ans.

Mais Zharovsky, lui, pourrait devenir l’étoile la plus brillante de tout ce repêchage.

Et ça, c’est une riposte qui fait mal… à tous ceux qui riaient de Hughes.