La chaise de Florian Xhekaj brûle déjà : une signature douteuse plane à l’horizon

La chaise de Florian Xhekaj brûle déjà : une signature douteuse plane à l’horizon

Par André Soueidan le 2025-08-18

Il faut être clair dès le départ : il n’y a absolument rien de concret. Rien.

Pas de coup de téléphone, pas de rencontre secrète à Brossard, pas de contrat caché dans le tiroir de Kent Hughes. Juste des rumeurs de fin d’été qui flottent sur Internet comme des moustiques autour d’une bière oubliée au soleil.

Et la dernière en date, c’est le nom de Victor Olofsson qui circule autour du Canadien de Montréal. Oui, oui, Victor Olofsson. On en est rendu là.

Un vétéran de 30 ans, repêché en 7e ronde par Buffalo en 2014, un gars qui a déjà connu une saison de 28 buts, mais qui est surtout reconnu pour disparaître quand ça compte.

L’an dernier, il a joué 56 matchs avec les Golden Knights de Vegas, 15 buts, 29 points, un différentiel de +17.

Correct, mais pas renversant. Un joueur de profondeur. Un marqueur secondaire. Un gars qui n’a jamais su prendre la vedette, même dans une équipe en reconstruction comme Buffalo.

Et là, certains osent dire que ce serait une bonne idée de l’amener à Montréal.

Mais attention, c’est là que le danger commence. Parce que ce genre de rumeur, aussi insignifiante soit-elle, suffit à mettre une chaise en feu.

Et la chaise en question, c’est celle de Florian Xhekaj. Le petit frère d’Arber, celui qu’on attend de voir débarquer un jour avec ses patins aiguisés comme des lames de rasoir, prêt à tout casser sur une quatrième ou troisième ligne.

Le genre de gars qui se crève le cul à Laval, qui rêve d’un rappel, qui sait qu’il va devoir se battre pour chaque shift.

Et là, on nous dit qu’on pourrait lui glisser dans les pattes un vétéran suédois qui n’a rien à voir avec le futur du club.

Pourquoi? Pour quoi faire? Pour donner un petit 15 buts, 30 points, et ensuite bloquer le chemin d’un jeune? C’est ça, le plan?

Victor Olofsson, dans le meilleur des cas, c’est une béquille.

Un pansement sur une égratignure. Mais le Canadien n’a pas besoin de pansements.

Le Canadien a besoin de bâtir. De miser sur sa jeunesse. De donner de la glace à des gars comme Florian Xhekaj. Sinon, à quoi ça sert tout ce discours sur le développement, la patience, la reconstruction?

Le pire, c’est que ce n’est même pas la priorité de l’équipe. Demande à n’importe quel fan lucide : le problème du Canadien, ce n’est pas de trouver un énième ailier qui peut marquer une quinzaine de buts.

Le problème du Canadien, c’est le deuxième centre. Point final. Tout le reste, c’est du bruit de fond. Alors pourquoi perdre du temps avec Olofsson?

Pourquoi laisser ce genre de rumeur planer et donner l’impression qu’on est prêts à sacrifier une place pour un vétéran qui ne changera rien?

Quand on regarde le portrait actuel du CH, les jeunes qui frappent à la porte ne manquent pas.

Sean Farrell a signé, Emil Heineman est parti mais il y a encore Joshua Roy, Owen Beck, et bientôt Michael Hage qui cognera à la porte.

Et au milieu de tout ça, Florian Xhekaj, 21 ans, qui se fait les dents à Laval et qui n’attend qu’une seule chose : une foutue chance.

Si Kent Hughes ramène Olofsson, c’est quoi le message qu’il envoie à Xhekaj?

C’est quoi le message qu’il envoie à tous les jeunes?

Qu’on préfère un vétéran en déclin à un prospect qui rêve de porter le chandail du Canadien?

Qu’on est prêts à sacrifier une saison de développement pour une petite poignée de buts marqués par un gars qu’on ne reverra plus dans un an?

Non. Ça ne marche pas. Ce serait une erreur monumentale.

Et ce n’est pas la première fois qu’on voit ce scénario ridicule.

À chaque été, c’est la même chanson : des vétérans libres, des PTO, des gars qui viennent « créer de la compétition » au camp d’entraînement.

Mais la réalité, c’est que ces signatures servent surtout à ralentir la progression des jeunes. Et à Montréal, on n’a pas ce luxe.

On n’a pas le temps de niaiser avec des joueurs qui ne feront jamais partie du futur noyau.

Imagine la scène : Florian Xhekaj arrive au camp avec l’énergie d’un lion en cage.

Il veut montrer qu’il est prêt, qu’il peut se battre, qu’il peut marquer, qu’il peut faire sa place.

Mais au lieu de ça, il voit débarquer Olofsson, sourire en coin, contrat d’essai en poche, avec toute l’expérience que le coach respecte toujours plus qu’un jeune qui a faim.

Et bang, la chaise de Florian brûle.

Il y a quelque chose d’injuste, presque cruel, dans ce genre de dynamique. Et c’est exactement pour ça qu’on doit dire non.

Non à Olofsson. Non à toutes ces fausses bonnes idées qui ne servent qu’à faire du surplace.

Le Canadien est déjà plein d’attaquants de profondeur. Gallagher, Anderson, Blais, Bolduc, Newhook ... on en a à la pelle, des gars qui sont capables de remplir les minutes sur les ailes d'un bottom 6.

Ce qu’on n’a pas, c’est un deuxième centre. Et ce qu’on doit encourager, ce sont des jeunes comme Xhekaj, pas des vétérans en fin de course.

Certains diront : « Oui, mais Olofsson, c’est juste un PTO, ça ne coûte rien, au pire il repart. »

Faux. Ça coûte quelque chose. Ça coûte une place au camp. Ça coûte de l’attention. Ça coûte une chance pour un jeune de briller.

Chaque minute de glace donnée à Olofsson, c’est une minute de moins pour Xhekaj. Et quand tu es un jeune, chaque minute compte.

Alors non, on ne peut pas juste hausser les épaules et dire que ça ne dérange pas. Ça dérange. Ça dérange beaucoup.

Et qu’on soit clairs : on n’a rien contre Victor Olofsson comme joueur. Il a fait sa carrière, il a connu ses bons moments, il a marqué ses buts.

Mais à Montréal, il n’a rien à donner. Rien. Son profil n’est pas ce dont le CH a besoin.

Ce que le CH a besoin, c’est de laisser ses jeunes prendre racine, de leur donner l’opportunité de se tromper, de rater un tir, de perdre une mise en jeu, et de revenir plus fort le lendemain.

Pas de boucher les trous avec un vétéran qui ne sera pas là quand l’équipe commencera vraiment à gagner.

Et c’est là que toute la rumeur s’effondre.

Parce que même si elle circule, même si certains la relaient, même si des sites de rumeurs essaient de la gonfler, la vérité est simple : il ne se passe rien. Rien ne se prépare. Rien ne se signe. C’est du vent.

La seule réalité, c’est que Florian Xhekaj doit se battre pour sa chaise, et qu’il mérite au moins qu’on lui laisse cette chance sans lui mettre un obstacle inutile devant le nez.

Alors répétons-le bien fort : pas d’Olofsson à Montréal. Pas de vétéran inutile. Pas de signature douteuse qui brûle la chaise d’un jeune.

C’est le temps de miser sur l’avenir. Et l’avenir, il s’appelle Florian Xhekaj.

AMEN