La colère de Jeff Gorton : le vice-président en veut à Kent Hughes

La colère de Jeff Gorton : le vice-président en veut à Kent Hughes

Par André Soueidan le 2024-12-02

L’orage gronde au sommet de l’organisation des Canadiens de Montréal.

Jeff Gorton, vice-président exécutif des opérations hockey, serait furieux de la direction que prend l’équipe sous la gouverne de Kent Hughes et Martin St-Louis.

Selon Elliotte Friedman, cette frustration a atteint un point culminant après un récent match où, selon ses mots,

« quelques-uns des reporters à qui j’ai parlé après le match m’ont dit qu’ils n’ont jamais vu Jeff Gorton aussi fâché ».

La source de ce mécontentement : une gestion trop permissive qui aurait transformé le vestiaire en une atmosphère de « country club ».

Sous l’impulsion de Hughes, une culture axée sur le bien-être des joueurs s’est installée, mettant l’accent sur l’épanouissement personnel et la légèreté des entraînements.

Mais pour Gorton, cette approche entre en conflit direct avec la réalité impitoyable de la LNH.

Sur la glace, les résultats peinent à justifier cette philosophie.

Les Canadiens stagnent au 31e rang  du classement général, affichant un différentiel de buts inquiétant de -25.

Des revirements coûteux, un manque de constance et une intensité absente dans plusieurs moments clés trahissent une équipe qui, selon Gorton, manque cruellement de caractère.

Les partisans, eux aussi, commencent à perdre patience.

Le Tricolore, en reconstruction depuis maintenant trois ans, donne l’impression de stagner, incapable de franchir un nouveau palier.

L’approche plus douce de Hughes et St-Louis, si elle est bien intentionnée, semble parfois déconnectée des besoins immédiats d’un marché aussi exigeant que Montréal.

L’ancienne école de pensée de Gorton, construite autour de la discipline et de la rigueur, se heurte à une vision moderne axée sur l’individualité et la confiance.

Ce clash idéologique met en lumière une fracture au sommet de l’organisation.

Hughes, en quête de bâtir une culture différente de celle de l’ère Bergevin, doit maintenant jongler avec des attentes élevées et des résultats qui ne suivent pas.

Pendant ce temps, Gorton, qui n’a jamais eu peur de faire des changements drastiques, pourrait perdre patience.

Lui, qui a bâti les Rangers de New York avec des standards élevés, voit ici une équipe en pleine dérive.

La fameuse approche « pro-joueurs » tant vantée par Hughes et St-Louis ressemble désormais davantage à une fuite en avant qu’à une stratégie claire et définie.

Ce n’est pas la première fois qu’un clash entre visions managériales secoue une équipe en reconstruction.

Mais à Montréal, l’enjeu est d’autant plus grand que les partisans et les médias surveillent chaque mouvement avec une attention féroce.

La pression sur Hughes et St-Louis est immense, et les tensions au sommet pourraient rapidement éclater si les performances ne s’améliorent pas.

Les Canadiens sont à la croisée des chemins.

Maintenir cette culture bienveillante pourrait apporter des résultats à long terme, mais au prix de souffrances immédiates.

Et si Gorton, dans sa colère, pousse pour des changements rapides, ce « country club » risque de devenir un champ de bataille où les alliances et les visions s’affronteront sans merci.

MIsère ...

Pour l’instant, la reconstruction vacille, et avec elle, la patience de Jeff Gorton. Reste à voir si Kent Hughes pourra convaincre son président que cette approche mérite d’être poursuivie ou si les tensions finiront par faire imploser ce fragile équilibre.