La colère noire de Juraj Slafkovsky: il voit rouge avec Shane Wright

La colère noire de Juraj Slafkovsky: il voit rouge avec Shane Wright

Par Marc-André Dubois le 2025-02-24

Juraj Slafkovsky vient peut-être de connaître le meilleur match de sa carrière avec le Canadien de Montréal. 

Un monstre sur la glace, un train lancé à pleine vitesse, il a fait ravaler leurs critiques à tous ceux qui doutaient de lui. Mais qu’est-ce qui a provoqué un tel revirement de situation?

Depuis des semaines, le Slovaque était dans la tourmente, incapable de trouver son rythme, englué dans des controverses qui dépassaient le cadre du hockey.

 On parlait plus de sa vie privée que de son jeu. Ses détracteurs le qualifiaient d’arrogant, de trop bavard, de trop préoccupé par son image.

Son passage au Flyjin à chaque soir, ses nuits tardives, sa jalousie supposée envers sa copine, tout a été mis sous la loupe.

Puis, il y a eu les rumeurs de transaction avec les Islanders de New York. Les médias ont fait circuler partout que Slafkovsky était ciblé par Lou Lamoriello dans une éventuelle transaction pour Noah Dobson. 

La pression était immense. Slafkovsky lui-même a avoué aux journalistes qu’il avait peur de se faire échanger. Il entendait tout, il lisait tout. Et si son passage à Montréal se terminait plus vite que prévu?

Mais au-delà des rumeurs et des critiques, un autre facteur a peut-être servi d’électrochoc : la renaissance spectaculaire de Shane Wright.

Pendant que Slafkovsky était en plein doute, un certain Shane Wright s’éclatait avec le Kraken de Seattle. Celui que plusieurs analystes considéraient comme le choix logique au premier rang en 2022 est en train de prouver à tous qu’il aurait peut-être dû être repêché avant le Slovaque.

Depuis novembre, Wright figure parmi les 15 meilleurs pointeurs de la LNH pour les points par 60 minutes, devant des joueurs comme Sidney Crosby, Filip Forsberg et Jason Robertson.

Wright ne se contente pas d’accumuler des points. Il domine. Il est en train de s’imposer comme un centre numéro un en devenir.

 Le genre de joueur dont le Canadien a cruellement besoin. Pendant ce temps, Slafkovsky patinait dans le vide, tentait d’expliquer son jeu sans vraiment convaincre.

Est-ce que la peur d’être surpassé par Shane Wright a motivé Slafkovsky? Tout porte à croire que oui. Il veut prouver que le Canadien ne s’est pas trompé en le choisissant avant Wright.

Il veut montrer qu’il est un joueur générationnel, et non une erreur de repêchage.

Résultat? Slafkovsky a explosé sur la glace. Face aux Sénateurs d’Ottawa, il a détruit ses adversaires physiquement, fonçant dans les coins avec une hargne qu’on ne lui connaissait pas.

 Il a obtenu huit mises en échec, un record personnel, cinq tirs au but et a livré un furieux combat à Ridly Greig. Il a été dominant, imposant, affamé.

Les sceptiques avaient ri de lui lorsqu’il avait dit qu’il voulait imiter Brady Tkachuk. Aujourd’hui, il a joué comme Brady Tkachuk. Un ailier intense, puissant, impliqué, difficile à affronter.

Même Cole Caufield a reconnu le changement chez son coéquipier. Après le match, il n’a pas hésité à lui lancer un message clair :

« C’est sa meilleure performance de la saison. Mais maintenant, il doit le faire chaque soir. »

Caufield sait que Slafkovsky a tout ce qu’il faut pour être un joueur d'impact. Il veut qu’il comprenne qu’une seule bonne performance ne suffit pas. Il doit devenir un monstre à chaque match.

Ce qui frappe, c’est le discours de Slafkovsky après le match. Il n’a pas fait son arrogant. Au contraire, il a avoué sa honte.

« Je trouve ma saison embarrassante. L’an dernier, j’avais 30 points en 30 matchs en fin de saison, et cette année… c’est comme si je jouais au hockey junior. Je dois changer quelque chose. »

On sent que les critiques l’ont touché. Que toutes les polémiques autour de sa blonde, de son attitude, de son engagement sur la glace l’ont profondément affecté. Mais au lieu de sombrer, il a réagi comme un guerrier.

Et c’est ça la grande différence. Le Slafkovsky d’il y a un an aurait peut-être encaissé sans rien changer. Celui de cette année a encaissé, puis a explosé sur la glace.

Un avertissement pour le reste de la LNH?

La question est maintenant de savoir si cette performance est un feu de paille… ou le début d’une transformation définitive.

Car si Slafkovsky joue comme ça tous les soirs, le Canadien n’aura plus à chercher un deuxième centre. Il n’aura plus à regretter Shane Wright. Il n’aura plus à écouter les critiques.

Il aura trouvé son joueur d’impact.

Slafkovsky aura trouvé son identité.

Et la LNH devra se préparer, car si ce monstre-là est réveillé pour de bon… ça va faire très, très mal.