Entre Montréal et Laval, les décisions stratégiques des entraîneurs et des dirigeants d'équipe sont souvent scrutées de près, surtout lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.

La récente controverse au sein de l'organisation du Rocket de Laval, l'équipe met en lumière les tensions entre le développement à long terme des jeunes joueurs et le désir de succès immédiat.

Lors d'un récent match crucial contre Belleville, Tobie Paquette-Bisson, le vétéran défenseur du Rocket qui a pris David Reinbacher sous son aile, a ouvertement critiqué la décision de l'organisation de faire jouer un grand nombre de jeunes recrues plutôt que des vétérans en santé. (10 recrues)

Cette décision, selon lui, aurait compromis les chances de l'équipe dans ce match crucial pour les séries que le Rocket a finalement perdu.

Sa critique franche a suscité une réaction inhabituelle de la part de Kent Hughes, le DG du CH, qui a exprimé sa colère envers Paquette-Bisson. On raconte que Hughes était vraiment fâché. 

« Je me suis fait taper sur les doigts. Je vais faire attention à ce que je dis, maintenant. C’est difficile de ne pas faire les séries. On a grindé toute l’année, les gars ensemble. Il faut qu’ils rentrent, les jeunes, on priorise les jeunes ici." (crédit: La Presse)

"Ce n’est rien contre eux, ils ont fait une super bonne job, ils ont été incroyables. Je parlais plus pour les gars qui ne jouaient pas. Je me sentais mal pour eux. Les [Arnaud] Durandeau, les [Olivier] Galipeau qui allaient super bien. »

Difficile d'imaginer Kent Hughes en colère qui ramasse un joueur. Le pauvre Paquette-Bisson en a fait les frais. Souvent, ce sont les hommes les plus calmes qui font le plus peur quand ils sautent une coche. On imagine le crâne tout rouge de Hughes, mais on a de la difficulté à le voir fâché.

Cette controverse soulève une question fondamentale dans le monde du hockey professionnel : quelle est la meilleure approche pour une équipe affiliée comme le Rocket ?

Faut-il prioriser le développement à long terme des jeunes joueurs, les préparant ainsi à rejoindre un jour la LNH, ou bien mettre l'accent sur le succès immédiat de l'équipe dans la ligue américaine?

Le coach du Rocket, Jean-François Houle, semble pencher en faveur du développement des jeunes joueurs, surtout pour plaire à Hughes.

Il souligne l'importance des matchs joués récemment dans une atmosphère intense et compétitive, une expérience précieuse pour les espoirs de l'équipe. Cependant, il reconnaît également que la défaite est difficile à accepter, surtout lorsqu'elle prive l'équipe d'une qualification pour les séries éliminatoires, une expérience précieuse pour le développement des joueurs.

Cette tension entre le développement à long terme et le succès immédiat n'est pas unique au Rocket. De nombreuses équipes affiliées à travers les ligues mineures font face à des dilemmes similaires. Les entraîneurs et les dirigeants doivent jongler avec ces deux objectifs souvent contradictoires, cherchant un équilibre délicat entre les deux.

Dans le cas du Rocket, l'accent semble être mis sur le développement des jeunes joueurs en vue de la LNH. Toutefois, la récente controverse met en lumière les défis auxquels l'organisation est confrontée pour naviguer dans un paysage où les attentes de succès immédiat cohabitent avec les impératifs de développement à long terme.

La manière dont ces tensions sont gérées est délicate. Hughes n'a pas voulu passer par quatre chemins. Aucun joueur n'est plus grand que l'organisation. Encore moins Tobie Paquette-Bisson.

Parions qu'il va tourner sa langue sept fois avant de parler la prochaine fois.

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