Pierre-Karl Péladeau se retrouve dans une situation des plus embarrassantes alors que RDS, son rival direct, engrange d'énormes profits grâce à la diffusion des matchs des Alouettes de Montréal, équipe dont il est le propriétaire.

Cette situation paradoxale n'échappe à personne, et notamment pas à Maxime Truman, journaliste bien connu, qui écrit sur Twitter :

"Je n'ai pas les chiffres précis, désolé, mais on me dit que les Alouettes sont VRAIMENT regardés sur les ondes de RDS. Genre BEAUCOUP!"

Ce succès fulgurant des Alouettes sur RDS contraste cruellement avec les déboires financiers de Péladeau liés à la diffusion de la LNH sur TVA Sports, qui s'est révélée être un fiasco financier.

Maintenant, il est contraint de voir ses propres Alouettes briller sur les écrans de son concurrent, ajoutant une couche de frustration à ses pertes précédentes.

Lors de la conférence de presse où il a été officiellement présenté comme le nouveau propriétaire des Alouettes, Péladeau avait insisté sur le fait que son investissement n'était pas motivé par un désir d'enrichissement personnel.

"Ce n'est pas une opération économique, mais bien de fierté," avait-t-il déclaré, clamant son engagement à long terme envers l'équipe et sa volonté de ramener un sentiment de stabilité et de fierté autour du club.

L'homme d'affaires, dont la fortune personnelle est estimée à 1,8 milliard de dollars US, a acquis les Alouettes à titre personnel, et non via son entreprise Québecor. Mais tout le monde sait qu'au final, le but de Péladeau est faire de l'argent. Nous dire le contraire est simplement un moyen de relations publiques.

Bien qu'il n'ait pas révélé le montant exact de l'achat, il a confirmé que l'organisation avait connu des pertes financières significatives au fil des années, nécessitant un investissement énorme de sa part. De quoi amplifier sa frustration de voir son produit être diffusé à RDS.

Malgré sa déception de ne pas pouvoir diffuser les matchs des Alouettes sur TVA Sports, Péladeau reste optimiste quant à l'avenir de l'équipe. Il prévoit d'utiliser les ressources de Québecor pour promouvoir les Alouettes non seulement à Montréal, mais partout au Québec.

Concernant les droits de diffusion, Péladeau a admis qu'ils sont actuellement détenus par Bell Média et RDS jusqu'en 2025.

Il espère cependant que la compétition entre les deux réseaux pour obtenir les droits de diffusion pourra se faire dans les règles de l'art.

« Les droits sont gérés par la LCF, il n'y a pas de droits locaux comme dans la LNH et la MLS. Ils sont au bénéfice de Bell Média jusqu'en 2025 ».

« On est en compétition avec eux et je considère que c'est une très bonne chose. En 2025, on verra ce qui arrivera. On peut penser que la compétition que sera bonne et aidera au succès de la LCF »

Le problème pour Péladeau est que Bell a répliqué qu'ils détiennent les droits jusqu'en 2026 en raison de la saison annulée par la pandémie.

Pendant qu'il voit RDS faire de l'argent sur son dos, Péladeau doit également résoudre plusieurs autres enjeux cruciaux, notamment la question du stade et des installations d'entraînement des Alouettes.

Il a reconnu que le Stade Percival-Molson, bien qu'historique, pourrait nécessiter des améliorations pour répondre aux normes d'une équipe professionnelle, alors qu'on parle du pire stade de tout la LCF. Un journaliste a même utilisé le mot "indigne".

« Je ne suis pas certain d'être d'accord pour dire que c'est un stade indigne. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des choses à faire."

"Ce n'est pas le plus moderne, pour ne pas dire le plus ancien donc la question est légitime. Elle se pose et elle doit nous préoccuper évidemment. Mais ce serait prématuré de se prononcer sans prendre le temps d'y réfléchir et considérer toutes les alternatives. »

La frustration de Pierre-Karl Péladeau est palpable. Depuis des années, il semble être pris dans un descente aux enfers financière sans fin, constamment en train de débourser des sommes astronomiques pour maintenir à flot des entreprises en difficulté.

Son investissement dans TVA Sports est un exemple flagrant de cet engagement coûteux. Depuis 2011, il a perdu près de 300 millions de dollars en tentant de faire de ce réseau sportif une réussite.

Malgré ses efforts et ses sacrifices, les résultats financiers n'ont jamais été à la hauteur des attentes, et la rentabilité demeure un rêve lointain.

L'acquisition des Alouettes de Montréal ajoute une nouvelle couche à ce tableau déjà sombre. Bien qu'il ait entrepris cet achat avec une vision de fierté et de long terme, les réalités économiques sont sans pitié.

Les pertes financières accumulées par l'équipe au fil des ans nécessitent des injections de capital significatives. Péladeau, bien que motivé par un amour sincère pour le sport et la communauté, se retrouve à nouveau dans une position où il doit mettre la main à la poche sans garantie de retour sur investissement immédiat.

Le contrat de diffusion de la LNH a également été un véritable bou;et pour Péladeau. Ce projet ambitieux, destiné à rivaliser avec les grands réseaux et à attirer une large audience, s'est transformé en un gouffre financier.

Les coûts exorbitants associés à la diffusion des matchs n'ont jamais été compensés par des revenus suffisants, amplifiant encore les pertes de TVA Sports.

Chaque année, les comptes continuent de montrer des chiffres rouges, alimentant la frustration et le sentiment d'impuissance de Péladeau.

Et comme si cela ne suffisait pas, même lorsqu'il semble entrevoir une lueur d'espoir avec les Alouettes, cette lueur est éclipsée par le succès de ses concurrents.

Alors que RDS, son rival de toujours, profite pleinement des cotes d'écoute exceptionnelles des matchs des Alouettes, Péladeau est réduit à l'impuissance, observant de loin les bénéfices qui auraient pu être les siens...avec sa propre équipe..

Cette situation est d'autant plus irritante qu'elle se déroule sous ses yeux, rendant la pilule amère et difficile à avaler.

Au final, Pierre-Karl Péladeau se trouve à un carrefour crucial. Il doit gérer sa passion et son engagement envers le sport et la communauté avec les dures réalités économiques de ses investissements.

Pour l'instant, la frustration l'envahit. On peut le comprendre. RDS utilise son propre jouet pour faire des profits.

Cruel...

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