La grande séduction : Mike Matheson en mission pour ramener Crosby à Montréal

La grande séduction : Mike Matheson en mission pour ramener Crosby à Montréal

Par André Soueidan le 2025-05-06

C’est un tournoi de consolation pour certains. Une vitrine de rachat pour d’autres. Mais pour Mike Matheson, les Championnats du monde 2025 sont devenus le prétexte parfait pour entamer l’opération « ramène-moi Sid ».

L’ancien défenseur des Penguins de Pittsburgh, maintenant général en défensive du Canadien de Montréal, retrouve au sein d’Équipe Canada son grand ami Sidney Crosby, dans un contexte idéal pour faire renaître les souvenirs... et semer quelques idées bien placées.

Parce qu’on ne se racontera pas d’histoires : Mike Matheson et Sidney Crosby, c’est une véritable bromance.

Une entente de glace unique, scellée à Pittsburgh, dans une organisation où les liens entre les coéquipiers passaient avant tout.

Lors de son départ pour Montréal, Matheson avait laissé un vide dans le vestiaire, au point où à l'époque, Kristopher Letang et Crosby avaient exprimé ouvertement leur incompréhension face à l'échange qui l'envoyait au CH en retour de Jeff Petry.

Aujourd’hui, les planètes s’alignent.

Sidney Crosby ne sait toujours pas s’il sera de retour à Pittsburgh l’an prochain, surtout depuis que Mike Sullivan a été congédié.

Le Colorado, qui était l’option la plus sérieuse, vient de s’auto-détruire sous la direction de Chris MacFarland.

Et voilà que Mike Matheson, son vieil allié, l’invite subtilement à revivre leurs plus belles heures ensemble, mais cette fois, au Québec.

Vous pensez que c’est tiré par les cheveux?

Déjà, selon plusieurs sources, Sidney Crosby a été très touché par les marques d’affection des partisans montréalais dans les derniers mois.

Et le fait qu’il rejoigne Équipe Canada pour ce tournoi est un message en soi. Il est en mode réflexion. Il se cherche un dernier chapitre.

Et si ce chapitre était à Montréal?

Mike Matheson, en tout cas, fait tout pour planter les graines.

Sur la glace, il multiplie les complicités avec Crosby.

Hors glace, il partage les bons moments, les discussions, les souvenirs. Il le ramène dans un univers où la camaraderie passe avant la politique interne, où le plaisir de jouer revient en tête de priorité.

Et qu’on se le dise : si Crosby veut encore gagner, ce ne sera pas avec les Penguins.

Ce ne sera pas avec une organisation décimée, vidée de son essence.

Le Canadien, lui, est jeune, dynamique, rempli d’espoir. Il peut offrir à Crosby un dernier sprint entouré de joueurs qui l’idolâtrent, comme Nick Suzuki, Cole Caufield, Lane Hutson ou Ivan Demidov.

Matheson le sait.

Et pendant que le monde entier pense que ce tournoi mondial est un simple concours de circonstances, lui, il joue à long terme. Il sème, il influence, il bâtit.

Parce qu’au fond, personne n’est mieux placé que Mike Matheson pour convaincre Sid the Kid de boucler la boucle à Montréal.

La grande séduction a commencé.

Et cette fois, ce n’est pas un film. C’est une opération bien réelle, menée par un défenseur qu’on disait parfois perdu sous pression, mais qui, aujourd’hui, pourrait offrir au Canadien l’un des plus beaux cadeaux de son histoire moderne.

Sidney Crosby à Montréal?

Mike Matheson vient d’ouvrir la porte.

Car au fond, si Mike Matheson s’est présenté à cette compétition avec l’unifolié sur le dos, ce n’est pas juste pour racheter ses revirements ni pour patiner avec d’autres joueurs étiquetés “hors séries”.

C’est aussi, et surtout, pour reconnecter avec celui qu’il considère comme un frère d’armes : Sidney Crosby.

Il le sait très bien, la porte est entrouverte.

Le contexte est parfait.

Pittsburgh en chute libre, le Colorado qui s’écroule, et le Canadien de Montréal qui se tient tranquille, en embuscade, avec Kent Hughes prêt à frapper au bon moment.

Et qui de mieux que Mike Matheson, l’ancien de Pittsburgh, pour murmurer à l’oreille du capitaine légendaire?

Pour lui dire qu’à Montréal, il ne serait pas juste une vedette de passage, mais un monument vivant.

Que le vestiaire est mûr pour une figure comme lui.

Que Suzuki est prêt à partager le leadership.

Que Demidov est prêt à apprendre.

Et que le peuple québécois, assoiffé de grandeur, l’attend comme le sauveur ultime.

Alors oui, on pourra rire du rôle de Matheson pour Team Canada, on pourra pointer ses bourdes, on pourra dire qu’il ne mérite pas le blason de la feuille d’érable.

Mais s’il réussit à tendre un fil, à tisser un lien, à convaincre Crosby de finir son histoire au Québec, il aura mérité plus que le pardon.

Il aura mérité une statue.

Amen