La LNH en état de choc : Martin St-Louis a frappé sans prévenir

La LNH en état de choc : Martin St-Louis a frappé sans prévenir

Par André Soueidan le 2025-09-14

Il n’a pas levé la voix. Il n’a pas lancé de chaise. Il n’a pas mis ses poings sur la table.

Il s’est simplement assis dans la galerie de presse du Centre Bell avec son calepin, pendant que 21 173 personnes hurlaient pour un match de recrues.

Et il a regardé. Observé. Évalué. Et, sans dire un mot, Martin St-Louis a envoyé un message si puissant qu’il a fait trembler jusqu’aux murs des amphithéâtres de la LNH.

Tout le monde l’a vu.

Mais personne ne l’a vu venir.

Pendant que la moitié des équipes de la Ligue nationale sont encore en train de réserver leurs terrains de golf pour les vétérans en pré-camp, les leaders du Canadien de Montréal étaient tous là, au Centre Bell, à encourager les recrues dans un match qui ne compte même pas au calendrier de la pré-saison.

Cole Caufield. Nick Suzuki. Kirby Dach. Juraj Slafkovsky. Arber Xhekaj. Kaiden Guhle. Patrik Laine. Noah Dobson. Lane Hutson. Zachary Bolduc. Alex Newhook.

Tous réunis dans une loge, comme pour un match 7 de la Coupe Stanley, à applaudir Oliver Kapanen, Ivan Demidov, Florian Xhekaj et… David Reinbacher.

Nommes-moi une autre équipe dans la Ligue nationale où les vétérans prennent le temps, l’énergie et l’effort de se pointer pour une joute des recrues. Ça n’existe pas.

Et ce n’était pas juste une question de présence. C’était un engagement. Une déclaration. “Ici, on est une famille. Ici, on regarde les jeunes dans les yeux, pis on leur dit : t’es un des nôtres.”

Martin St-Louis l’a dit lui-même dans son entrevue à RDS :

« Montréal, c’est spécial. On le voit. Il y a 21 000 personnes pour regarder un face-à-face des recrues. C’est télédiffusé à la grandeur de notre province. »

T’as jamais entendu un coach parler comme ça d’un match sans enjeu. Mais justement, à Montréal, chaque moment est un enjeu. Chaque geste compte. Chaque regard en dit plus qu’un communiqué.

Et c’est ça, la claque que St-Louis vient de donner à toute la Ligue nationale. Parce que pendant que les autres dorment encore sur leurs matelas de vétérans blasés, les Canadiens de Montréal sont déjà en mission.

St-Louis l’a précisé :

« C’est sûr que j’étais impressionné par la première période. C’est du bon hockey, c’est du hockey que j’aime regarder. »

Et il ne disait pas ça juste pour faire plaisir à RDS. Parce que pendant qu’il regardait la glace, Ivan Demidov a sorti deux passes absolument démentielles, menant aux buts de Florian Xhekaj et d’Oliver Kapanen.

Des jeux organisés. Des décisions de génie. Des instincts de star.

« Moi, j’en regarde beaucoup sur leurs décisions avec la rondelle. »

– Martin St-Louis

Et ce qu’il a vu sur Demidov… mon chum… ce n’était pas une recrue. C’était une superstar.

Mais l’affaire, c’est que ce n’est même pas de Demidov qu’on parle aujourd’hui.

C’est du message. Du code. Du signal envoyé dans toutes les directions.

Martin St-Louis n’a rien à prouver. Il n’est pas en entrevue pour son poste. Il l’a. Il est en train de bâtir quelque chose, et il le sait. Il regarde ses vétérans créer une fraternité rare, pendant qu’il prend des notes.

Et il est clair :

« Il y avait une bonne culture. On a vraiment défini ça, et on travaille beaucoup là-dessus. »

Tu veux savoir pourquoi les rumeurs de Sidney Crosby à Montréal ne s’éteignent jamais? Pourquoi les noms des gros centres reviennent encore et encore dans les discussions sur le Canadien?

Parce que les joueurs le sentent. La Ligue le sait. Quelque chose se passe ici.

Quelque chose qui dépasse les lignes blanches.

Quelque chose de contagieux.

Quelque chose de dangereux pour les autres équipes.

Pendant ce temps, les jeunes le savent aussi.

“Fais bien ton camp recrue, pis t’as une vraie chance de percer l’alignement.”

C’est pas du vent. C’est pas un discours de relation publique.

C’est Martin St-Louis qui le confirme :

« Depuis que je suis ici, c’est de plus en plus difficile parce que le talent a augmenté. Mais quand tu montres ta valeur comme joueur, ce n’est pas juste de jouer pour le Canadien. C’est de montrer que tu es capable de rêver à la Ligue. »

Ce n’est plus un rêve, Montréal. C’est une réalité.

Une réalité qui attire. Une réalité qui dérange. Une réalité qui commence à faire peur.

Parce que quand tu regardes l’alignement du CH, que tu vois la moyenne d’âge, le leadership en place, le respect qui se construit entre les générations de joueurs… tu comprends qu’il reste juste un centre top 6 à aller chercher pour faire le saut.

Un seul.

Et c’est pour ça que les rumeurs s’emballent.

Parce que la Ligue le sent.

La Ligue voit que le party n’est pas juste à Edmonton, Dallas ou à Vegas.

La Ligue réalise que Montréal est en train de redevenir un pôle d’attraction.

Et que ça commence par un match des recrues.

C’est à ça que tu reconnais les grandes organisations. Pas dans les séries. Pas dans les conférences de presse. Dans les petits détails.

Dans les présences silencieuses en galerie de presse.

Dans le sourire de Martin St-Louis pendant qu’il regarde Ivan Demidov faire une passe entre les jambes d’un défenseur pour créer un filet ouvert à son coéquipier.

« C’est du hockey que j’aime. »

– Martin St-Louis

Ce n’est pas juste une phrase. C’est un cri de guerre.

Un avertissement.

Un tremblement.

Martin St-Louis vient de frapper sans prévenir. Et la LNH est en état de choc.

AMEN

La LNH en état de choc : Martin St-Louis a frappé sans prévenir