La lune de miel est terminée : le Canadien abandonne Jacob Fowler

La lune de miel est terminée : le Canadien abandonne Jacob Fowler

Par André Soueidan le 2025-12-13

Après un premier départ où tout le monde s’était transformé en soldat prêt à se sacrifier pour Jacob Fowler, le retour à la réalité a frappé de plein fouet au Madison Square Garden.

Pas parce que Fowler est soudainement devenu mauvais.

Pas parce que le Canadien manque de talent.

Mais parce que cette équipe n’est tout simplement pas capable de jouer à 120 % émotionnellement soir après soir, surtout quand la structure commence à craquer.

Le début de match donnait pourtant l’illusion parfaite.

Avance rapide, exécution propre, efficacité offensive.

À 3-0, le Canadien semblait en contrôle, presque trop confortable.

Et c’est exactement là que le pli s’est formé.

Une petite erreur, puis une autre. Une décision douteuse en sortie de zone.

Un joueur qui veut en faire trop... Arber Xhekaj marque, oui, mais dans le même match, une prise de risque inutile redonne de l’oxygène aux Rangers.

À ce niveau-là, ça ne pardonne jamais.

Quand une équipe est fragile, les erreurs deviennent contagieuses. Une bourde entraîne un autre joueur à forcer le jeu. Un revirement en amène un deuxième.

La confiance glisse, les lectures ralentissent, et tout le monde commence à jouer avec une demi-seconde de retard.

Contre Pittsburgh, l’effort collectif avait camouflé ces fissures. Les tirs étaient bloqués, les rebonds étaient nettoyés, les batailles étaient gagnées.

Une lune de miel classique autour d’un jeune gardien qui faisait ses débuts.

Au Madison Square Garden, les masques sont tombés.

La deuxième période a encore fait mal, comme trop souvent. Le Canadien a cessé de gérer le match pour tenter de le survivre.

Les Rangers, eux, ont flairé le sang.

Panarin obtient un tir de punition sur une séquence sévère envers Noah Dobson, assez sévère pour que même le banc adverse semble surpris.

Mais ce genre de décision n’explique pas tout. Une équipe solide absorbe ça. Une équipe fragile se désorganise.

Jacob Fowler n’a pas été aidé.

Les retours de tirs sont devenus dangereux, les vétérans des Rangers ont sauté dessus sans pitié.

JT Miller n’a pas manqué sa chance. Un autre revirement coûteux derrière le filet.

Mike Matheson a connu une soirée pénible, Alexandre Carrier aussi.

À force de surutiliser certains joueurs, le rendement finit par chuter. Lennartsson à près de 27 minutes. Matheson à plus de 27 minutes.

Dobson au-delà de 23 minutes. Suzuki à 24 minutes et des poussières. Rendu en prolongation, les jambes étaient vides, la tête aussi.

Pendant ce temps-là, les fameux passagers apparaissaient clairement dans la feuille de temps.

Xhekaj limité à un peu plus de 10 minutes.

Engström autour de 11 minutes. Quand la pression monte, le banc se raccourcit.

Ce n’est pas une accusation, c’est un constat. Et ce déséquilibre finit toujours par rattraper une équipe jeune.

Lane Hutson a bien tenté de rallumer la flamme avec une entrée de zone spectaculaire, une danse complète dans le territoire adverse avant de servir Josh Anderson dans l’enclave. Beau moment.

Trop isolé.  Le reste du groupe n’a jamais réussi à reprendre le contrôle émotionnel du match.

Le message est clair, même s’il fait mal.

Le Canadien ne peut pas jouer en mode survie héroïque à chaque sortie. Les trous structurels existent toujours. Le système craque quand la fatigue s’installe.

Et quand la confiance s’effrite, tout s’effondre en cascade.

Jacob Fowler a appris une leçon brutale, mais nécessaire. La LNH ne protège personne.

Pas même les jeunes gardiens prometteurs. Si l’équipe devant lui ne fait pas le travail, la réalité frappe vite et fort.

La lune de miel est finie. Le Canadien est redevenu ce qu’il est encore trop souvent cette saison, une équipe fragile, émotive, capable de très belles choses, mais incapable de les soutenir quand l’adversité s’installe pour vrai.

Et tant que cette fragilité ne sera pas réglée, aucun gardien, peu importe son talent ou son potentiel, ne sera réellement en sécurité derrière ce groupe.

Ouch...