Mike Matheson a enfin eu sa revanche.
Après une saison cauchemardesque, marquée par des critiques incessantes, des doutes sur son jeu et des rumeurs de transaction qui n'en finissaient plus, il a répondu de la seule façon qui compte : sur la glace, en inscrivant le but vainqueur en prolongation.
Un seul point. C'est tout ce qui sépare maintenant le Canadien d'une place en séries, et Matheson, le mal-aimé, le bouc émissaire de cette équipe depuis des mois, est soudainement devenu le héros d'une ville entière.
Pierre Houde, en direct sur RDS, n'a pas caché l'importance de ce moment.
"Une belle revanche pour Mike Matheson!" a-t-il lancé avec emphase, capturant en une phrase l'émotion brute de cet instant. Une revanche, oui.
Car Matheson a été traîné dans la boue toute la saison. On l'a traité de fardeau, d'erreur ambulante, de maillon faible de la brigade défensive. Il a tout entendu, tout lu.
On lui a reproché ses revirements, son manque de rigueur défensive, on l'a accablé pour chaque défaite, chaque but accordé.
Les réseaux sociaux ont été impitoyables. Il a été pris en grippe par une partie des partisans qui le voulaient hors de Montréal, qui rêvaient d'un échange.
Chaque défaite ravivait la haine, chaque performance moyenne alimentait les débats enflammés. Mike Matheson était devenu le symbole de tout ce qui n'allait pas avec le Canadien, peu importe s'il était le défenseur le plus utilisé, peu importe s'il était laissé à lui-même dans des missions ingérables.
Mais hier soir, tout cela n'avait plus d'importance. Quand la rondelle a franchi la ligne, quand son but en prolongation a scellé la victoire du Canadien, l'instant a écrasé des mois de douleur. Il ne restait plus que la rédemption, l'extase, la justice.
Le Centre Bell a explosé. La ville, plongée dans l'intensité de la course aux séries, s'est enflammée. Le héros inattendu de cette soirée s'appelait Mike Matheson.
Lui qui, quelques semaines auparavant, était vu comme une déception, un joueur en fin de parcours à Montréal, avait répondu de la plus belle manière qui soit.
Il savait ce que cette victoire représentait. Plus qu'un simple but gagnant, plus qu'un simple point au classement, c'était une affirmation : Mike Matheson n'était pas fini.
Il n'était pas le problème, pas l'erreur qu'on voulait lui faire porter sur le dos depuis des mois. Il était un joueur important, un vétéran qui n'avait jamais abandonné, malgré tout.
Hier soir, Mike Matheson a eu son moment. Son éclaircie dans une saison dévorée par les tempêtes. Ce soir, pour la première fois depuis longtemps, il a levé la tête, fier, le regard droit devant. Ce soir, Mike Matheson était un héros.
Malgré son but en prolongation, malgré la vague d’émotions qui a suivi, Mike Matheson est resté humble. Il aurait pu savourer ce moment, il aurait pu rappeler à tout le monde à quel point il avait été injustement critiqué toute la saison.
Mais non. Matheson, la voix calme, les épaules détendues, a simplement affirmé qu’il était prêt à laisser sa vie sur la glace si c’est ce qu’il fallait pour que le Canadien atteigne les séries.
"Je vais faire tout ce que je peux, peu importe le rôle, peu importe les minutes. C'est tout ce qui compte en ce moment."
Ses paroles résonnent fort, car elles viennent d’un joueur qui aurait eu toutes les raisons du monde de se plaindre cette saison.
Il a perdu son poste sur la première unité du jeu de puissance au profit de Lane Hutson. Il a été critiqué sans relâche, accusé de couler la défensive du CH.
Pourtant, jamais il n’a chialé, jamais il n’a baissé les bras. Il a continué de se présenter, soir après soir, déterminé à aider son équipe.
Ce soir, il a joué 28 minutes. 28 minutes de pur engagement, 28 minutes de dévouement absolu pour un club qui se bat encore pour sa survie en séries.
La vérité, c’est que Mike Matheson ne sera jamais le joueur parfait, mais il est là, il s’accroche, il refuse de se laisser abattre.
Hier, il a eu droit à sa rédemption, et au lieu de se vanter, il a seulement pensé à l’équipe. C’est ça, un vétéran. C’est ça, un guerrier.
Les critiques continueront peut-être, mais une chose est certaine : hier soir, Mike Matheson a montré à tout le monde pourquoi il est encore debout, malgré tout. Parce qu’il ne lâchera jamais.