La revanche québécoise de Samuel Montembeault

La revanche québécoise de Samuel Montembeault

Par Marc-André Dubois le 2024-12-09

Samuel Montembeault n’a pas seulement volé la victoire aux Ducks d’Anaheim hier soir; il a surtout fermé la bouche à ceux qui osaient douter de son talent.

En pleine ascension, le gardien québécois du Canadien de Montréal prouve qu’il est bien plus qu’un joueur choisi par dépit ou par obligation politique.

Et non, il n’est pas le gardien de Hockey Canada parce qu’il est Québécois. Il est là parce qu’il est bon. Point final.

C’est le chroniqueur John Shannon qui a mis le feu aux poudres la semaine dernière, affirmant que Montembeault avait été sélectionné par Hockey Canada « parce que c’est un Québécois ».

Une déclaration provocante faite à l’émission Oilers NOW sur les ondes de la station albertaine 880 CHED.

Shannon, fort d’une carrière de près de 50 ans dans le milieu, a avancé que la sélection de Montembeault relevait davantage de la politique que du mérite sportif.

« Si vous regardez le ratio Canadiens francophones et anglos sur l’équipe canadienne, je crois qu’ils [Hockey Canada] n’avaient d’autre choix que de choisir Montembeault », a-t-il déclaré.

Une opinion qui, bien qu’elle ait le droit d’exister, alimente un débat identitaire inutile et réducteur. Car suggérer que Montembeault a été choisi par pitié ou par obligation revient à nier ses performances sur la glace, ses statistiques et son immense potentiel.

Depuis le début de la saison 2023-2024, Montembeault a prouvé qu’il est l’un des meilleurs gardiens de la LNH. Avec un pourcentage d’arrêts de 90,4 % en 59 départs, il dépasse des noms établis comme Jordan Binnington et Mackenzie Blackwood.

Comparons cela à Adin Hill et Logan Thompson, qui évoluent derrière une défensive en béton à Vegas. Avec le Canadien, Montembeault fait face à des tirs bien plus dangereux et fréquents, et pourtant, il tient le fort.

Selon les statistiques avancées, il aurait même un pourcentage supérieur s’il gardait les buts pour une équipe comme les Golden Knights.

Et que dire de ses performances au championnat mondial 2023? Une moyenne de buts alloués de 1,42 et un pourcentage d’arrêts de 93,9 % en sept matchs.

S’il y avait un doute sur sa capacité à briller sous pression, il l’a dissipé.

La déclaration de Shannon n’est pas seulement injuste; elle est insultante pour un joueur qui, jour après jour, prouve qu’il peut tenir tête aux meilleurs.

Montembeault n’est pas un produit du hasard ni de la politique. Il est le produit de son travail acharné, de son calme inébranlable et de son talent brut.

Que ce soit à Montréal, au championnat mondial ou dans n’importe quelle situation critique, il répond présent.

Samuel Montembeault est-il le futur gardien numéro un du Canada? Tout porte à croire que oui. Et ce n’est pas parce qu’il est Québécois. C’est parce qu’il est exceptionnel.

La revanche est douce ce soir, et elle est méritée.