La séquence qui trahit le Canadien : une faille que St-Louis ne peut plus ignorer

La séquence qui trahit le Canadien : une faille que St-Louis ne peut plus ignorer

Par André Soueidan le 2025-11-27

On pensait avoir compris le Canadien. On pensait qu’il avait enfin trouvé une façon d’être compétitif pendant 60 minutes.

Puis, match après match, toujours la même cassure, toujours le même coup de poignard : la deuxième période.

Pas besoin de sortir un tableau blanc pour comprendre que c’est là que tout s’écroule, là où l’élan se dissout, où l’équipe perd son rythme, son tempo, son identité.

La faille n’est plus un accident. C’est devenu un pattern, une mauvaise habitude qui trahit le CH au moment le plus vulnérable d’un match.

Ça n’a rien à voir avec un manque d’efforts.

Les joueurs travaillent. Le leadership est présent.

Le trio d’Evans, Anderson et les vétérans serre les dents même quand tout s’effondre.

Suzuki et Caufield génèrent des attaques.

Bolduc continue d’ajouter quelque chose qu’on n’avait pas.

Dobes fait des arrêts énormes quand tout le monde panique.

Matheson avale des minutes comme s’il avait deux poumons de plus que le reste de la Ligue.

Le problème n’est pas individuel. C’est collectif. Et c’est ça le plus inquiétant.

Quand une équipe s’écroule systématiquement dans une même fenêtre d’un match, ce n’est plus un hasard.

C’est un problème de gestion du momentum, de gestion de l’énergie, de gestion mentale.

C’est un trouble dans le message ou dans la préparation.

Et ça, c’est le domaine de Martin St-Louis.

On adore sa vision, on adore son approche, on adore son leadership.

Mais voilà : il y a une faille dans le système, et elle revient chaque soir, à la même minute, avec la même violence.

St-Louis ne crie pas. Il n’accuse personne. Il parle de jeu, de structure, de lecture, de présence détaillée.

Mais derrière ce calme, on entend la frustration.

On entend qu’il sait exactement où ça casse.

L’équipe manque de synchronisme. Le CH joue trop en réaction en deuxième période.

Il ne dicte plus rien. Il subit. Il perd la petite seconde d’avance qui lui permet de jouer vite.

Et dans cette ligue, quand t’arrêtes de jouer vite, tu deviens une équipe ordinaire en moins de cinq minutes.

Le CH n’a pas une “mauvaise deuxième période”.

Le CH a une deuxième période qui agit comme un révélateur : dès qu’un ou deux joueurs décrochent, tout le groupe en souffre.

Le hockey est cruel comme ça. Tu peux avoir 13 gars sur 18 qui font tout correctement… si 5 décrochent mentalement pendant 10 minutes, tu te fais ouvrir en deux.

Et c’est là que St-Louis doit intervenir. On n’est plus dans l’ajustement subtil. On est dans le changement d’approche.

Ce n’est pas une question de gueuler dans le vestiaire. Ce n’est pas une question de punir un trio.

C’est une question de préparer la deuxième période comme une entité indépendante.

Comme si c’était un autre match.

Le CH joue très bien en première. Très bien en troisième. C’est au milieu que tout explose.

C’est là que l’équipe se fait imposer le rythme de l’adversaire. C’est là que le tempo se perd.

Les solutions existent. Certaines équipes vivent exactement le même problème. On change les matchups. On recommence la deuxième période avec un trio énergisant.

On brise la routine entre la première et la deuxième pour garder l’esprit actif.

On réajuste volontairement la structure pour forcer les joueurs à rester engagés mentalement. Ce n’est pas révolutionnaire. C’est du coaching d’équipe qui veut gagner.

La vérité, c’est que cette équipe-là se bat. Mais elle se bat contre un mur invisible qui arrive toujours à la même minute.

On l’a identifié. On en connaît la nature. Reste maintenant à voir si St-Louis va réussir à arracher cette mauvaise habitude du système.

Parce qu’une équipe qui perd la deuxième période perd trop souvent le match. Et une équipe qui perd trop souvent le même match n’est plus victime des circonstances.

Elle est victime d’elle-même.

Ouch...