Bagarre de contrat dans les estrades à Détroit: Lane Hutson vit un cauchemar personnel

Bagarre de contrat dans les estrades à Détroit: Lane Hutson vit un cauchemar personnel

Par David Garel le 2025-10-10

Alors que les projecteurs sont braqués sur lui en raison de l’interminable saga contractuelle avec le Canadien de Montréal, le jeune défenseur américain semble complètement déstabilisé sur la glace.

Blanchi en deux matchs, méconnaissable et incapable d’imposer sa vision du jeu ou sa mobilité pourtant électrisante, Hutson affiche un langage corporel troublant.

Les yeux vides. Le regard fuyant. Rien à voir avec le phénomène qui avait conquis le CH lors de son arrivée en fin de saison dernière. On dirait qu'il ne veut pas toucher à la rondelle.

Et pendant que l’ombre de la négociation plane, un invité très spécial a pris place dans les gradins à Détroit.

Hier soir, Ryan Barnes, nouvel agent de Lane Hutson, a été aperçu aux côtés de Kent Hughes sur la passerelle du Little Caesars Arena. 

Une scène tendue, selon plusieurs témoins, marquée par une conversation froide, distante, loin du ton bon enfant qu’on pourrait espérer entre deux anciens collègues.

Imaginez le malaise. Barnes est un ancien employé de Hughes, du temps où ce dernier dirigeait l’agence Quartexx.

Depuis, Hughes a traversé la clôture pour devenir DG du Canadien. Et c’est maintenant Barnes qui se retrouve à la tête des négociations dans l’un des dossiers les plus surveillés de l’année dans la LNH.

L’arrivée de Barnes dans le dossier est révélatrice d’un changement de ton majeur. Sean Coffey, jeune agent prometteur, avait initialement été assigné au cas Hutson.

Mais devant l’impasse, Coffey a été écarté. Certains parlent d’un congédiement déguisé. D’autres d’une rétrogradation douloureuse. Quoi qu’il en soit, c’est maintenant Barnes, épaulé par le vétéran redouté Darren Ferris, le grand patron de l'agence et ancien partenaire de Kent Hughes, qui pilote le bateau.

Un signal clair que la direction de Quartexx prend la situation très au sérieux.

Et la tension est évidente.

Selon plusieurs sources, Kent Hughes n’a pas du tout apprécié la tournure des événements. L’arrivée de Ferris et Barnes dans le dossier est perçue comme une tentative de renverser la dynamique.

Mais voilà que le pire scénario arrive pour les agents requins: c’est en plein cœur de ce moment décisif que Lane Hutson s’écroule sur la glace.

Mauvais timing pour un effondrement.

L’expression « tomber au mauvais moment » n’a jamais été aussi vraie.

Non seulement Hutson ne produit pas, mais il n’a même pas été un facteur dans le jeu de transition du CH, ce qui est pourtant sa marque de commerce.

Et tout ça, alors que le Canadien avait augmenté son offre. De 8.5 millions $ par année, Hughes est monté à environ 9 M$ pour 8 ans, selon Pierre LeBrun. Mais Hutson a refusé.

Son clan commence sérieusement à envisager un contrat plus court, possiblement de 6 ans, pour limiter les années d'autonomie complète achetées.

Et depuis? Le vent tourne. Les performances s’écroulent. 

La tension se fait sentir… jusque dans les estrades.

Des témoins à Détroit affirment que la rencontre entre Barnes et Hughes n’était pas des plus chaleureuses. La tension était réelle. Les deux clans ne se sont pas lancés de fleurs, malgré leur passé commun. C’est un jeu d’échecs, et chaque geste est maintenant scruté à la loupe.

Lane Hutson savait très bien que son nouvel agent allait être présent, et ça s’est vu dans son comportement. Il jouait avec un poids énorme sur les épaules.

Une distraction qu’a d’ailleurs soulignée par plusieurs journalistes, et pas seulement à propos de ce match.

Pierre McGuire a affirmé sur le Sick Podcast de Tony Marinaro que les négociations commencent clairement à affecter la performance du jeune défenseur.

Selon Pierre LeBrun (RDS), le CH a été agressif dans les négos, mais l'offre de huit ans qui a été mise sur la table est toujours disponible, malgré le mauvais début de saison de Hutson.

Dire que le clan Hutson visait un salaire avoisinant les 10 M$ par saison cet été.

Et maintenant que Hutson ne produit plus, l’effet boomerang est en marche.

Le CH détient soudainement un levier précieux dans les négociations, surtout si cette crise de confiance se poursuit.

Noah Dobson, qui a signé à Montréal pour 8 ans, 9.5 M$/saison, est beaucoup plus gros et stable défensivement que Lane Hutson.

Hutson voulait le dépasser, mais le salaire de Dobson semble aujourd’hui hors de portée avec ses années et son gabarit de 6 pieds 4.

Le Canadien tente toujours d'utiliser la stratégie fiscale canadienne de retraite différée, qui permet de réduire la charge fiscale sur plusieurs années, une approche refusée par le camp Hutson, qui préfère des bonis immédiats. C’est un clash philosophique… et générationnel.

Rien ne va plus. On parle d'un joueur désorganisé, un contrat refusé, un nouvel agent à couteaux tirés avec le DG, et une équipe qui commence à remettre en question la valeur réelle du joueur.

Même Martin St-Louis participe maintenant à cette bagarre contractuelle. En conférence de presse, l’entraîneur-chef du Canadien a laissé tomber son habituel ton protecteur pour admettre que Lane Hutson avait commis une erreur coûteuse sur le but gagnant des Maple Leafs mercredo soir.

« Il aurait pu faire un meilleur jeu, » a-t-il glissé, visiblement agacé. Et cela n'a pas fouetté Hutson pour le match contre les Wings, lui qui semblait voir la rondelle comme une patate chaude hier soir.

Mais le plus frappant, c’est Lane lui-même qui a utilisé des mots d’une rare dureté pour parler de sa performance :

« Je joue de façon merdique. »

Quel reviement de situation pour un "kid" qui réclamait la rondelle à chaque présence, et qui maintenant semble fuir la responsabilité de la posséder.

On sent vraiment le doute s'installer dans son cerveau.

C’est du bonbon pour Kent Hughes, qui voit son adversaire s’effondrer devant lui.

Plus les jours avancent, plus Hutson semble dépassé par l’ampleur du moment. S’il veut sauver la face, il devra redresser la barre très vite… ou risquer de voir le CH réduire encore plus la valeur du contrat sur la table.

Hutson ferait mieux d'accepter de signer pour 9 M$ par année... avant que la situation ne dégénère davantage...