Il y a parfois des connexions sur une glace de hockey qui dépassent les systèmes, les jeux préétablis ou même les années de développement.
Il y a des duos qui, en un claquement de doigt, deviennent un coup de tonnerre. Et à Montréal, un phénomène incroyable fait tourner toutes les têtes depuis plusieurs semaines : Lane & Laine.
Non, ce n’est pas un nom de firme d’avocats new-yorkaise. C’est bien le lien unique entre Lane Hutson et Patrik Laine, deux joueurs que tout oppose en surface… mais qui, ensemble, brillent.
Ils ne parlent pas beaucoup. Ils ne s’enflamment pas en public. Mais ils se trouvent. Encore et encore. Sur l’avantage numérique, dans les pratiques, pendant les matchs.
Le regard de Lane vers Laine, l’anticipation de Laine sur les passes millimétrées de Hutson, la patience du Finlandais dans le cercle gauche… c’est devenu une signature à Montréal.
Et cette chimie qui fait frissonner les fans pourrait bien devenir un facteur-clé dans la future prolongation de contrat de Lane Hutson.
Depuis l’arrivée de Patrik Laine à Montréal, les jeux en avantage numérique ont changé de visage. En 45 matchs, il a marqué 15 buts avec l’avantage d’un homme, ce qui le place parmi les meilleurs de toute la LNH. Mais ce n’est pas tout : 13 de ces buts ont été créés par Lane Hutson, dont 8 sur des passes primaires. C’est du jamais vu pour un défenseur recrue.
Lors du dernier entraînement, on a vu Laine et Hutson enchaîner les tirs sur réception dans le cercle gauche, comme s’ils jouaient ensemble depuis une décennie.
Hutson, de la ligne bleue, déposait des rondelles avec une précision chirurgicale. Et Laine faisait résonner les poteaux… ou les filets.
« Quand Lane feint une passe, il est une véritable menace », a déclaré Laine.
« Je ne me plains pas qu’il me la passe. Il est assez incroyable. »
De son côté, Hutson est sur un nuage et fait bien attention de ne pas froisser personne :
« C’est dur de penser à tirer en premier quand tu as Cole, Suzy, Slaf et Patty. Mais Laine est tellement patient… Il attend le bon moment. »
Une complicité rare, fluide, presque silencieuse, mais ô combien redoutable.
Mais au-delà des performances, une question brûle les lèvres dans les coulisses : Patrik Laine est-il dans les plans du Canadien au-delà de la saison prochaine?
Parce qu’à l’heure actuelle, Laine est encore sous contrat jusqu’en 2026. Et si on se fie aux récentes déclarations de Laine et à son intégration réussie, il semble prêt à faire de Montréal sa maison, quitte à accepter une baisse salariale importante par rapport à son revenu actuel de 8,7 M$.
Mais surtout… Lane Hutson adore jouer avec lui.
Et ce n’est pas un détail anodin. Parce que Lane Hutson, lui, sera admissible à une prolongation de contrat dès l’été 2025.
Et on le sait : dans la nouvelle LNH, les jeunes vedettes veulent plus que de l’argent. Ils veulent des garanties. Du pouvoir. Des partenaires. Un environnement. Une vision.
Et tout porte à croire que Hutson considère Laine comme un ingrédient essentiel à son succès offensif.
Est-ce que le CH peut se permettre de laisser Laine partir?
Cette question, Kent Hughes devra se la poser. Certes, Laine coûte cher (8,7 M$), il est parfois inconstant, il n’est pas un modèle défensif.
Mais il a transformé le powerplay du CH. Il a rendu Hutson encore plus dangereux. Et dans une ligue où l’avantage numérique fait souvent la différence entre les clubs de série et les clubs de golf, ça compte.
Le duo Laine-Hutson est en train de devenir une marque de commerce du CH. Et si le CH veut fidéliser sa pépite offensive et défensive qu’est Hutson, il faudra probablement penser à garder Laine dans l’équation.
Car si le jour des négociations arrive et que Lane Hutson dit :
« Je veux rester, mais je veux que Patty reste aussi »,
Kent Hughes devra avoir une réponse.
Personne n’ose encore faire la comparaison. Mais discrètement, certains observateurs le murmurent. On se rappelle tous des années glorieuses à Washington, où Ovechkin scorait but après but sur des passes de Backstrom. Leur chimie était devenue une arme fatale.
Est-ce qu’un duo Hutson-Laine peut connaître une ascension similaire à Montréal?
C’est tôt pour le dire. Mais les signes sont là. Et Lane Hutson, avec sa maturité de jeu et sa compréhension offensive de l’espace, est probablement le seul défenseur du CH capable de nourrir Laine de cette manière.
Le silence qui en dit long
Dans les dernières conférences de presse, ni Laine ni Hutson n’ont parlé de leur avenir à long terme ensemble. Mais dans les petits détails, tout y est : les sourires, les regards complices, les entraînements improvisés.
Et c’est peut-être là le vrai message.
Le message adressé à Kent Hughes est cinglant : ce duo marche. Ce duo élève l’équipe. Ce duo pourrait devenir un pilier.
À lui de décider s’il est prêt à construire autour de cette relation.
Car une chose est certaine : Lane Hutson ne voudra pas perdre son complice.
Et dans une ligue où les chimies naturelles sont rares, ça vaut la peine de garder le sniper finlandais...malgré tous ses défauts...
Kent Hughes va bientôt se retrouver devant un dilemme qui n’a rien de purement financier. Ce n’est pas simplement une question de millions à aligner sur une table.
C’est une affaire de chimie, de pouvoir d’attraction et d’identité d’équipe. Parce qu’avec Lane Hutson, il ne s’agit plus seulement de signer un contrat à 80 ou 88 millions de dollars.
Il s’agit de construire autour de lui, de le convaincre que Montréal est l’endroit où son génie offensif peut s’épanouir pleinement. Et ça, ça passe par la continuité avec Patrik Laine.
Or, cette continuité ne sera pas donnée. Laine coûtera cher, et certains dans l’organisation voudront tourner la page après 2026.
Mais Hutson, lui, pourrait bien avoir d’autres exigences que celles dictées par son agent Sean Coffey. Il pourrait très bien exiger que Laine demeure à Montréal.
Et à ce moment-là, Kent Hughes n’aura pas le luxe de faire la sourde oreille. Il sait déjà à quel point Coffey est un négociateur dur. Il sait que Hutson n’acceptera aucun rabais. Et il commence probablement à comprendre que ce contrat-là ne sera pas qu’un bras de fer salarial. Ce sera un projet de vision. Un engagement.
L’entente contractuelle de Lane Hutson pourrait coûter 88 ou 92 millions… mais perdre Patrik Laine au passage pourrait coûter bien plus : la confiance, l’élan, la magie.
Dans les mois à venir, Kent Hughes devra choisir. Il peut compter les dollars, ou il peut lire entre les lignes. Parce qu’à défaut de le dire à voix haute, Lane Hutson vient peut-être déjà de lui souffler le message le plus important de sa jeune carrière : tu me paies...tu paies Patrik Laine...ou tu perds.