Lane Hutson, tout jeune mais visiblement lucide, n’a pas hésité à balancer une phrase qui en dit long après l’entraînement punitif imposé par Martin St-Louis : « J'ai eu des entraînements comme ça au collège, quelques-uns avec l'équipe nationale. C'est toujours dur, mais parfois c'est nécessaire, et on en avait vraiment besoin. »
En une simple remarque, Hutson laisse entendre qu’il connaît très bien cette fameuse rigueur, celle qui forge les équipes gagnantes et qui, normalement, ne devrait pas arriver en mode « dernier recours » après une série de défaites.
Et surtout, il laisse subtilement entendre qu’il a vu des coachs imposer cette discipline dès le départ – des coachs qui, eux, ont gravi les échelons et savent de quoi ils parlent.
Parce que, rappelons-le, Martin St-Louis, lui, a fait un saut direct de coach PeeWee à la LNH, sans passer par les étapes intermédiaires.
Hutson a fréquenté des coachs d’expérience, ceux qui ont roulé leur bosse dans le monde du hockey universitaire et sur la scène internationale, des entraîneurs pour qui le « bag skate » et les exigences élevées ne sont pas une punition ponctuelle, mais une norme, un standard de base.
Ce que Hutson connaît, ce sont les entraînements où la rigueur est là dès le début, sans attendre que les résultats dégringolent.
Mais là, pour St-Louis, c’est comme s’il découvrait que la LNH, ce n’est pas juste du beau discours et des tapes dans le dos.
St-Louis, en débarquant avec cette méthode punitivement spectaculaire, pensait sans doute qu’il allait marquer un point, donner un coup de fouet nécessaire.
Mais Hutson, qui a eu des coachs bien rodés, voit probablement cette tentative pour ce qu’elle est : un geste de panique.
Dans ses équipes précédentes, cette rigueur et cette intensité faisaient partie de l’ADN de l’entraînement, pas une manœuvre de rattrapage pour redresser un bateau qui prend l’eau.
Quand un rookie comme Hutson, habitué à une certaine exigence, se retrouve à pointer l’évidence – que cette discipline aurait dû être là dès le début – on voit bien qu’il lance un dur message à St-Louis.
Un vrai coach de la LNH, ça n’attend pas d’être dans le rouge pour imposer des standards élevés.
La LNH, ce n’est pas l’endroit pour des ajustements de dernière minute ou des coups de théâtre en espérant une réaction miraculeuse.
Le message de Hutson est clair : un vrai coach, dans cette ligue, ne réagit pas après la catastrophe, il impose la rigueur dès le premier jour.
St-Louis, avec ses méthodes « buddy-buddy » et son approche tardive de la discipline, découvre peut-être que ses joueurs, eux, s’attendent à plus que des coups de poignet ponctuels.
Parce que dans le monde des grands, comme Hutson semble le rappeler, la discipline ne se négocie pas – elle se vit, tous les jours.
Amen