Le Canadien de Montréal a amorcé sa saison avec une défaite douloureuse de 5-2 contre les Maple Leafs. Mais au-delà du score, c’est une scène d’après-match qui a glacé le sang de plusieurs partisans : Lane Hutson, encore mouillé après sa douche, a pris l’entièreté du blâme pour la défaite.
Et Martin St-Louis ? Plutôt que de protéger son jeune défenseur, il a confirmé… qu’effectivement, Hutson aurait pu « mieux jouer ».
La scène en dit long sur le climat tendu autour des négociations de contrat du défenseur. Lane Hutson, pourtant auteur d’un match solide jusque-là, a été impliqué dans le jeu qui a permis à Morgan Rielly de marquer le but gagnant en troisième période.
Tout est parti du moment où Mike Matheson a vu son bâton se fracasser à la ligne bleue. Hutson, désorganisé par la séquence, a tenté de couvrir l’espace, a trébuché dans Matheson, a perdu son bâton… et l’action a mené directement au but.
Face aux médias, Hutson a tout pris sur lui.
« On jouait bien, et tout a basculé sur une seule séquence. C’est de ma faute. Je dois être meilleur. J’aurais pu revenir plus vite vers le centre, au lieu d’essayer de forcer une passe difficile. »
Ce sont des mots lourds. Des mots d’adulte. Et pourtant, ce n’est qu’un jeune défenseur encore en train d’apprendre à naviguer les eaux troubles de la LNH.
Mais ce qui choque, c’est la réponse de Martin St-Louis, lorsque questionné sur les propos de Hutson. Le journaliste Renaud Lavoie lui rapporte que Hutson a dit que tout était de sa faute. Et St-Louis de répondre :
« Oui, il aurait pu jouer mieux que ça, mais écoute, ce sont des décisions que tu prends. »
Un extrait vidéo qui donne des sueurs froides dans le dos:
Aucune protection. Aucun soutien. Aucune nuance.
On aurait cru que le pilote du CH, connu pour ses valeurs de “coach humain”, allait tempérer le propos, rappeler que ce n’est pas un seul jeu qui coûte un match, que Hutson est encore jeune, qu’il a eu de bonnes séquences… Mais non. Il a enfoncé le clou.
Il faut dire les choses telles qu’elles sont : sur cette séquence, Hutson a perdu pied. Littéralement. Il a tenté un repli, mais il a été pris de vitesse.
En panique, totalement perdu, Il s’est retrouvé sans outil, perdant son bâton, dépassé, et Morgan Rielly a profité du chaos pour marquer.
Mais ce genre d’erreur, ça arrive. Ça arrive aux meilleurs défenseurs. Et c’est pour ça qu’on s’attendait à un geste de leadership de la part de Martin St-Louis. Ce geste n’est jamais venu.
Et c’est là que le malaise s’installe.
Depuis des semaines, les rumeurs enflent autour du cas Lane Hutson. On dit que son clan a la mauvaise attitude sur les discussions de prolongation.
On murmure que son père, réputé très présent dans les négociations, veut avoir son mot à dire sur le rôle exact de son fils. Certains affirment même que la direction du CH est déjà irritée par cette attitude.
Résultat? Un jeune joueur déconcentré, fragile mentalement.
Sur la glace de Toronto, on a vu un Hutson parfois nerveux, hésitant. Excellent en transition, il avait pourtant du mal à prendre ses lectures défensives. Et cette séquence fatale n’a fait qu'amplifier l’impression que quelque chose cloche.
Est-ce la pression du contrat non-signé?
Est-ce la peur de mal paraître avant de signer?
Est-ce un message envoyé subtilement par l’état-major, via Martin St-Louis?
Beaucoup de questions. Peu de réponses.
Mais ce qu’on sait, c’est que Martin St-Louis avait promis en début de saison une gestion plus équitable des responsabilités.
Il avait parlé d’un avantage numérique à deux unités : 1A et 1B. Pourtant, on a vu toujours la même première unité, inefficace, lente, prévisible. Pas de changement, malgré l’échec cuisant.
Hutson aurait pu amener un vent de fraîcheur en relançant la deuxième vague. Il n’a pas eu cette chance.
Pourquoi?
Doit-on commencer à croire que quelque chose s’est brisé entre le jeune défenseur et l’état-major?
Non. Mais l’attitude de St-Louis en conférence de presse n’a fait qu’aggraver cette perception. Il aurait pu désamorcer la bombe. Il aurait pu défendre son joueur. Il a choisi l’attaque passive.
Un simple « ce sont des décisions que tu prends ». Une phrase sèche. Froide. Qui dit en creux : « c’est ton problème ».
Et pendant ce temps, le jeune défenseur encaisse le coup, seul.
Ce genre de situation, on l’a déjà vu à Montréal. Des jeunes joueurs bourrés de talent, mais mal accompagnés par l’organisation dans les moments de doute. Résultat : tensions internes, détérioration de la relation, perte de confiance… et départ précipité.
Le CH ne peut pas se permettre de répéter l’erreur avec Lane Hutson.
Ce joueur est une pièce maîtresse du futur. Il a été formé à l’interne, attendu, protégé. Et maintenant qu’il est dans le feu de l’action, on le laisse brûler seul?
Incompréhensible.
Hutson a fait preuve de maturité en assumant sa faute. Il aurait pu détourner la question. Il aurait pu dire que la séquence était chaotique, que Matheson avait brisé son bâton, que le repli collectif n’était pas optimal. Il a choisi de porter le blâme.
Et au lieu de lui tendre la main, Martin St-Louis lui a tourné le dos.
C’est plus qu’une erreur. C’est un message dévastateur pour le vestiaire.
Quel joueur aura envie d’être transparent avec les médias si son entraîneur en profite pour l’enfoncer? Quel jeune aura le courage d’admettre une faute si son propre coach l’abandonne sur la place publique?
On parle souvent de « culture » dans une équipe. Hier soir, c’est cette culture qui a pris un coup.
Ce match contre Toronto aurait pu être une occasion de marquer les esprits. De prouver que le CH est prêt à tourner la page vers la victoire. Au lieu de ça, le club a montré un visage confus, mal préparé, sans plan B.
L’avantage numérique a été stérile.
Les trios n’ont pas été modifiés malgré le manque d’énergie.
Demidov a été encore une fois sous-utilisé.
Hutson a craqué sous la pression.
Et Martin St-Louis… est resté les bras croisés.
Le coaching a flanché.
Et maintenant, c’est Lane Hutson qui écope.
Si le Canadien veut espérer bâtir une vraie identité, il faudra rapidement éteindre ce feu. Martin St-Louis doit parler à son jeune défenseur. Il doit corriger le tir. Il doit envoyer un message clair : « tu n’es pas seul ».
Autrement, le malaise ne fera que s’amplifier.
Les rumeurs vont s’amplifier autour du contrat.
Les fans vont se diviser.
Les médias vont creuser.
Et Hutson, déjà sur la sellette, pourrait plier.
À Montréal, la pression est constante. Les jeunes doivent être épaulés. Et ce soir, Martin St-Louis a raté une belle occasion de faire preuve de leadership.