Discussion animée entre Lane Hutson et Martin St-Louis: le CH intimidé

Discussion animée entre Lane Hutson et Martin St-Louis: le CH intimidé

Par David Garel le 2025-10-20

Les Canadiens de Montréal sont encore soft... et Martin St-Louis a perdu le fil...

Telle est la conclusion. Samedi soir face aux Rangers de New York, les Canadiens de Montréal ont rappelé brutalement pourquoi ils ne sont pas encore une vraie équipe de série.

Parce qu’au-delà du talent, des beaux jeux, des contrats de jeunes vedettes et des promesses de reconstruction, le CH reste ce qu’il a été depuis trop longtemps : un club fragile, nerveux, incapable de se relever quand le jeu devient brutal.

On l’a vu, on l’a senti, on l’a presque entendu craquer à travers la bande : dès que les Rangers ont commencé à frapper, Montréal s’est aplati.

Les contacts ont fait reculer tout le monde. Les passes sont devenues prudentes, les replis timides, les attaques inexistantes.

Les jeunes vedettes, habituellement si dynamiques, avaient les yeux dans le vide. Et soudain, le Canadien, cette équipe soi-disant transformée, est redevenue le club « soft » de la division Atlantique.

Dès que Lane Hutson s’est fait frapper pour la première fois, tout le monde a compris. L’intimidation fonctionne encore à merveille contre Montréal.

Le petit génie  est devenu méconnaissable après le premier choc. Les sorties de zone ont ralenti, les passes ont manqué de conviction.

Comme si un seul coup d’épaule suffisait à briser le fil. Et quand Hutson baisse en intensité, tout le jeu de transition du CH s’écroule.

C’est la même chose qu’en série contre Washington, la même histoire qui se répète : une équipe brillante dans le vide, mais incapable de survivre dans la boue.

Pas pour rien que Martin St-Louis a eu une longue discussion avec le petit défenseur aujourd'hui. 

Le CH n’a pas de réponse physique. Aucune.

Les Rangers, eux, l’ont compris. Ils ont imposé leur rythme, frappé à chaque présence, testé chaque défenseur. Montréal n’a pas riposté.

Personne n’a levé le ton, personne n’a cherché à imposer le respect. L’alignement du CH, s’est fait dominer dans les coins, bousculer le long des bandes, et faire reculer jusque dans son propre territoire.

Et c’est là que revient la même question inévitable : pourquoi Florian Xhekaj n’est-il pas à Montréal ?

Parce qu’à chaque match comme celui-ci, son absence devient une gifle au visage de chaque partisan. Florian Xhekaj, qui détruit tout sur son passage à Laval, qui accumule les mises en échec et impose le silence à chaque présence, est exactement le profil qui manque au Tricolore.

Pendant que ses coéquipiers du Rocket cognent et intimident, Montréal joue du bout du bâton. Le plus frustrant, c’est que tout le monde dans la ligue sait qu’il est prêt. Tous, sauf Martin St-Louis.

Et son frère Arber, lui ? Relégué à un rôle marginal puni à la moindre erreur. À chaque fois qu’il échappe une couverture, qu’il relance mal, qu’il rate une lecture, il est sanctionné.

Pendant ce temps, d’autres joueurs plus « dans le moule » de St-Louis, obtiennent des secondes chances. Arber Xhekaj, le gars qui protège, le gars qui dérange, celui qui change le ton d’un match, n’a pas droit à la même indulgence.

C’est le paradoxe le plus flagrant du règne St-Louis : il veut une équipe de caractère, mais refuse ceux qui incarnent vraiment ce caractère.

Il parle de culture d’équipe, mais castre ceux qui l’expriment par leurs poings et leur intensité. À force de prêcher la discipline, il a vidé son équipe de son âme. Et le résultat, on le voit : dès que ça brasse, le Canadien se cache.

Dès que les coups ont commencé à pleuvoir, on a vu les joueurs du CH devenir tellement petits. Lane Hutson reculait d’un pas avant chaque duel dans le coin. Voilà peut-être pourquoi St-Louis lui montrait les coins avec son bâton lors de la discussion enflammée de ce matin.

Le jeu offensif et défensif s’est effondré dans un mélange de peur et de confusion. Et dans les gradins, le sentiment était clair : cette équipe n’a pas de colonne vertébrale.

C’est d’ailleurs pour ça que Hutson n’a pas eu 9 millions par saison. Parce qu’on sait que quand il se fait frapper, il disparaît parfois.

Montréal lui a donné 8,5 millions, un compromis entre génie et fragilité. On l’admire pour son talent, mais on le craint pour sa durabilité en séries. Et ces doutes, hier soir, sont revenus hanter le club tout entier.

Hutson est-il vraiment capable de passer 4 séries éliminatoires pour finir en un seul morceau?

Quand ton quarterback de la défensive est intimidé, ton système s’effondre. Et quand ton entraîneur refuse d’habiller les gars capables de répliquer, tu finis toujours par te faire piétiner.

La gestion des trios de Martin St-Louis frôle l’absurde. Il décid de jumeler Demidov à Alex Newhook et Oliver Kapanen, un trio censé « mieux gérer le jeu défensif ».

Et pendant ce temps, il envoie Zachary Bolduc avec Joe Veleno et Owen Beck dans autre un trio dit « défensif ». Bolduc, le gars le plus instinctif offensivement du lot, sacrifié pour une pseudo responsabilité défensive.

C’est une constante chez St-Louis : il n’aime ni le talent offensif pur, ni la robustesse assumée. Il préfère les joueurs polis, prévisibles, qu’il peut modeler à sa manière.

Mais à force cracher sur le talent et la robustesse, il a fini par rendre son équipe inoffensive. Le Canadien d’aujourd’hui, c’est un club qui ne fait peur à personne. On le respecte pour son éthique de travail, mais on n’en redoute ni la force, ni le mordant.

Et c’est là le cœur du problème.

Le CH manque d’un instinct de survie. Pas seulement dans les coins, mais dans sa culture même. Samedi, les Rangers ont frappé fort, pas pour blesser, mais pour dominer.

Et Montréal a reculé. Encore. Comme contre Washington, où St-Louis avait laissé Xhekaj dans les gradins alors que Tom Wilson faisait la loi. Le même scénario, la même impuissance.

Et le pire, c’est qu’à force d’être obsédé par la structure, St-Louis tue l’instinct. Les joueurs craignent l’erreur plus qu’ils n’osent la collision. Ils patinent sur des œufs, trop conscients du regard du coach, de la sanction qui viendra à la première bévue ou à la prochaine pénalité d'indiscipline.

Arber Xhekaj, lui, vit dans cette peur-là depuis deux saisons. Une faute, et c’est la guillotine. Pendant que son frère sèche à Laval.

Si Montréal veut vraiment redevenir une équipe de séries, il doit trouver le courage. Pas seulement la vitesse et la technique, mais cette dureté de caractère qui fera que personne ne voulait venir jouer au Centre Bell. Aujourd’hui, c’est fini. On vient à Montréal, on joue physique, et on gagne.

Il faut réintégrer des joueurs comme Xhekaj, des gars qui dérangent, qui frappent, qui font peur. Et surtout, il faut que Martin St-Louis accepte que le hockey, ce n’est pas un concours d’esthétique. C’est un sport de collisions, d’émotions, de domination territoriale. Tant qu’il préférera les patineurs polis aux guerriers imparfaits, son équipe continuera de se faire bousculer et d’avoir peur.

Le CH a du talent, oui. Mais tant qu’il n’aura pas de courage, il ne gagnera pas. Hier soir, on l’a vu encore une fois : dès que ça brasse, Montréal recule. Et peu importe le nombre de passes parfaites ou de promesses de « progression », tant que le club sera soft, il restera condamné à être une belle équipe sans âme.

Parce que dans cette ligue, on ne gagne pas avec des sourires et des sermons. On gagne avec des coups d’épaule.

Et tant qu’Arber et Florian Xhekaj resteront sur le banc, à Laval ou dans les gradins pendant que les autres se font cogner, le Canadien de Montréal ne fera que répéter son histoire : talentueux sans exploiter le talent et terriblement, désespérément soft.

Misère...