C’est peut-être la plus grande mission de sa carrière de directeur général. Kent Hughes n’a pas le droit à l’erreur.
Parce que ce que Lane Hutson est en train de livrer cette saison n’a rien d’un conte de fées... c’est un casse du siècle.
Une anomalie. Un cambriolage statistique en règle. Et Kent Hughes va devoir tenter l’impensable : convaincre le jeune joyau de la LNH de laisser des millions de dollars sur la table. Rien que ça.
Dans l’histoire des défenseurs recrues dans la Ligue nationale, peu de noms brillent aussi fort que ceux de Larry Murphy, Brian Leetch, Ray Bourque ou Phil Housley.
Et depuis quelques semaines, un certain Lane Hutson se faufile dans ce cercle très fermé... à coups de performances éblouissantes.
À sa première saison dans la LNH, il a déjà atteint la barre des 62 points. Oui, 62 points, dont 57 mentions d’aide, ce qui le place déjà au deuxième rang de tous les temps pour un défenseur recrue au chapitre des passes, derrière seulement Larry Murphy (60 en 1980-81).
Mais c’est ce qui s’en vient qui fait le plus peur... et le plus mal au portefeuille de Kent Hughes. Parce qu’à ce rythme-là, Lane Hutson pourrait conclure la saison parmi les cinq meilleurs défenseurs recrues de l’histoire de la LNH, tous chiffres confondus.
Devant lui? Gary Suter (68 points), Phil Housley (66), Ray Bourque (65), Chris Chelios (64). Hutson est déjà à 62. Le top 5 est à portée de main.
Et ce n’est pas tout. Parmi les grands noms récents de la LNH, Cale Makar avait terminé sa première saison avec 50 points, Quinn Hughes avec 53.
Devinez quoi? Hutson les a déjà dépassés. Et la différence, c’est que lui le fait à Montréal, dans un cirque médiatique permanent, avec la pression du Centre Bell sur les épaules.
Le verdict est clair : on parle d’un contrat qui pourrait valoir de 8 à 10 millions par saison s’il était sur le marché demain matin.
Quinn Hughes touche 7,85 millions. Cale Makar 9 millions. Lane Hutson, lui, est encore sous contrat recrue, mais dans un an, Kent Hughes devra s’asseoir avec son agent... et sortir la calculatrice.
Et c’est là que la magie devra opérer. Parce que si Hughes réussit à lui faire signer une extension dans la lignée de Nick Suzuki (7,875M) ou Cole Caufield (7,85M), ce serait un chef-d’œuvre de gestion de plafond salarial.
Mais c’est loin d’être gagné d’avance. Parce que contrairement à d’autres, Hutson a déjà des chiffres écrasants à poser sur la table.
Et si son agent n’est pas dupe, il va exiger le gros lot.
Mais Kent Hughes n’a pas seulement des chiffres à gérer. Il a une équipe à construire. Et chaque million compte. Il sait que dans un avenir très proche, Ivan Demidov va arriver avec des exigences salariales élevées lui aussi.
Il sait que Slavkovsky, déjà signé à long terme, a coûté 7,6 millions. Et que Caulfield, Suzuki et compagnie occupent une part importante de la masse.
Si Kent Hughes veut que tout le monde rentre dans le budget, il devra convaincre Hutson de signer pour moins que sa vraie valeur.
Et c’est là que le braquage du siècle pourrait avoir lieu. Si le DG du CH réussit à soutirer deux à trois millions de moins par saison à Lane Hutson... c’est une économie de 20 à 25 millions sur huit ans.
Et ça, c’est le genre de deals qui te permettent de garder tout ton noyau, et de viser la Coupe Stanley avec les mêmes gars.
Lane Hutson a un choix à faire. Accepter de gagner 8 à 10 millions ailleurs, ou de jouer à Montréal avec un contrat « équipe friendly », à la Suzuki. S’il accepte, il devient un leader à long terme, un pilier d’une dynastie potentielle.
S’il refuse... Kent Hughes devra sortir son plan B. Mais d’ici là, tout le monde espère le même scénario : celui où Lane Hutson accepte de laisser quelques millions sur la table pour gagner quelque chose d’encore plus gros... la Coupe Stanley.
AMEN