Rejeté par les Américains : Lane Hutson livre son cœur à Montréal

Rejeté par les Américains : Lane Hutson livre son cœur à Montréal

Par André Soueidan le 2025-12-25

Noël approche, le calendrier ralentit, la ligue respire… et pourtant, une évidence saute aux yeux quand on regarde ce Canadien version 2025 : Lane Hutson n’est pas juste un joueur de hockey.

C’est une mentalité. Une obsession. Une anomalie bénie dans une ligue qui se normalise trop vite.

Pendant que les américains hésitent, calculent, comparent, cochent des cases et préfèrent la sécurité à l’audace, Montréal, elle, savoure.

Parce qu’ici, personne n’a besoin d’un communiqué officiel pour comprendre ce qu’on a entre les mains.

Cinq buts. Trente passes. Trente-sept matchs.

Plus de 23 minutes par soir.

Déjà meilleur différentiel que l’an dernier à +7.

À peine à sa deuxième saison complète, Lane Hutson est en train de faire exactement ce que font les joueurs spéciaux : progresser sans lever le pied, même quand la ligue commence à s’ajuster à lui.

Rien de flamboyant pour l’égo. Tout pour le jeu.

Et c’est peut-être ça, le plus frappant.

Rien, absolument rien, dans son comportement, ne crie la satisfaction.

Pas de relâchement. Pas de mode vacances. Pas de “job done”.

À peine quelques heures après une victoire émotive à Boston, dans un match où il a encore été un facteur majeur, le voilà sur une patinoire extérieure à Montréal, entouré d’enfants, à patiner comme si c’était la chose la plus naturelle au monde.

Pas une séance commanditée. Pas un stunt de relations publiques. Pas une mise en scène.

Juste un gars qui joue au hockey.

Demandez autour de vous. Nommez une personne qui, après sa dernière journée de travail avant Noël, retourne le lendemain faire exactement la même chose… gratuitement, par plaisir, parce que c’est ce qu’elle est profondément.

Lane Hutson ne “travaille” pas au hockey. Il vit hockey. Nuance immense.

Et c’est là que le malaise américain devient évident.

Refuser, même temporairement, de faire une place à un défenseur aussi productif, aussi engagé, aussi constant, sous prétexte de préférences de style ou de hiérarchie établie, c’est passer à côté de l’essence même du sport.

Surtout quand on parle d’un joueur qui transforme chaque présence en avantage territorial.

Oui, on peut comprendre les choix.

Oui, on peut parler de profils, de robustesse, de vétérans.

Mais à un moment donné, ignorer un joueur qui empile les points, contrôle le tempo et respire le hockey à ce point-là, c’est refuser l’évidence.

À Montréal, cette évidence est déjà adoptée.

Le public l’a compris.

Les jeunes l’imitent.

Le vestiaire le respecte.

Et l’organisation, silencieusement, sait à quel point elle est chanceuse.

Parce que ce genre de joueur ne s’invente pas. Ça se reconnaît… ou ça se manque.

Si les Américains persistent dans leur décision, tant pis pour eux.

Ici, personne ne pleure.

Lane Hutson est exactement là où il doit être.

Sur la glace. Avec un chandail chargé d’histoire.

Dans une ville qui reconnaît les siens sans demander la permission à personne.

Joyeuses Fêtes, Lane.

Continue de faire ce que tu fais.

Montréal regarde. Et Montréal n’oublie pas.

AMEN