Lane Hutson perd patience avec Tom Wilson: une déclaration controversée

Lane Hutson perd patience avec Tom Wilson: une déclaration controversée

Par David Garel le 2025-11-21

Il fallait que ça vienne de quelqu’un, et c’est finalement Lane Hutson qui a brisé la mollesse et la peur de son équipe "soft" pour mourir.

Le Canadien de Montréal tente désespérément de protéger leur réputation de trouillard depuis la blessure de Jake Evans.

Car pendant qu’une partie de l’organisation cherche encore à justifier la passivité (la peur) d’Arber Xhekaj et la prudence excessive de ne pas s'attaquer à Wilson, Hutson a lancé une phrase cinglante qui s'est rendu jusqu'à Washington:

« On ne peut pas se rabaisser à leur niveau. »

Donc, selon lui, les Capitals jouent un hockey sournois, vicieux, où les mises en échec à retardement, les coups hauts et les provocations font partie du plan de match.

Lorsqu’il dit qu’il ne faut pas « se rabaisser à leur niveau », il sous-entend que le Canadien refuse de répondre à la brutalité par la brutalité, refuse de tomber dans un style de jeu qu’il perçoit comme sale et délibérément dangereux.

Il ne veut pas devenir aussi sale que Tom Wilson et compagnie.

Ouch. Dès que le défenseur a réalisé ce qu'il venait de dire, il a rectifié sa pensée:

« On ne peut pas reculer face à leur style. Il faut s’élever au même niveau, et ça doit venir de tout le monde, moi inclus. »

Ce qui, dans la bouche d’un défenseur de petit gabarit qui n’a jamais prétendu être un policier de la LNH, résonne comme un verdict brutal sur ceux qui, eux, ont été embauchés précisément pour ça.

Hutson n’a pas accusé directement Tom Wilson. Il n’a pas dénoncé la violence du geste, l’absence de punition, ni la complaisance du Département de la sécurité des joueurs qui n'a même pas décerné une amende au joueur salaud.

Mais en affirmant qu'il ne voulait pas se rabaisser au niveau des Capitals, il les traite de sales et vicieux en-dessous de la table. 

Il faudrait dire à Hutson que Montréal n’a pas manqué de talent. Montréal n’a pas manqué d’émotion. Montréal a manqué de colonne vertébrale.

« On a déjà montré qu’on pouvait jouer physique. On ne doit pas accepter de prendre du recul. »

Les Capitals jouent leur game, ils frappent, ils imposent leur rythme. Montréal cherche des raisons pour ne pas répliquer.

La tristesse dans tout ça, c’est que le premier à être visé par ces propos n’est pas Wilson, mais Arber Xhekaj. Celui qui devait être le symbole de la riposte, le justicier, la légende populaire et "fake" de shérif, s’est effacé au moment où l’équipe avait justement besoin de lui.

La séquence le montrant sur le banc, la peur au ventre, quand Jake Evans passe à côté de lui, va suivre Xhekaj toute sa vie:

Et ce silence n’a pas été seulement physique sur la glace. Il a été médiatique. Xhekaj n’a pas parlé après le match, n’a pas répondu aux journalistes, ni hier, ni aujourd'hui, et l’organisation l’a gardé hors de portée, comme si le protéger des questions allait calmer l’incendie.

Au contraire, cela l’a alimenté. Le surnom du “Shérif” sonne creux lorsqu’on refuse de jouer ce rôle.

Ce qui choque, ce n’est pas qu’il ait perdu un combat. Ce n’est pas qu’il ait été dominé. C’est qu’il n’a même pas essayé.

Montréal avait Ovechkin en feu, Montembeault à genoux, Jake Evans au vestiaire, le public honteux, et Xhekaj n’a pas lancé un seul message.

Comme si l’équipe avait intériorisé la consigne officieuse de Martin St-Louis : éviter les pénalités à tout prix. Comme si l’organisation préférait mourir propre plutôt que "survivre sale".

Et c’est exactement ce que Hutson, involontairement, a dénoncé.

Il a ajouté :

« Ce n’est pas seulement aux gros gars d’y répondre. Tout le monde doit s’y mettre. »

Une phrase inverse complètement le réct cinglant construit autour de Xhekaj. Depuis hier, on entend des justifications : le banc était court, il fallait éviter les pénalités, le score était serré, la LNH surveille les bagarreurs, la direction veut protéger les joueurs.

Des excuses rationnelles, mais qui ne collent pas à l’identité que Xhekaj lui-même revendique depuis deux ans. S’il n’est plus ce joueur, qu’est-il?

Un défenseur de la ligue américaine? Un 7e défenseur moyen? Plus lent que Struble dans sa tête au Hockey IQ déficient, moins mobile qu’Engström.

Si ce rôle de justicier disparaît, il ne reste pas grand-chose.

Le point crucial, c’est que ce commentaire vient de Hutson,  pas d’un vétéran frustré, pas d’un gardien furieux, pas d’un analyste qui cherche un angle à clics.

Hutson, 21 ans, poids plume, cerveau offensif, s’est permis de dire tout haut ce que des milliers de partisans pensent : l’équipe recule. Le physique vient de l’adversaire. Montréal veut jouer au hockey quand l’autre veut imposer la guerre. Et si tu refuses la guerre, tu te fais écraser.

Caufield, lui, a essayé d’adoucir les choses, parlant de fatigue et de rythme.

« Je dois être plus agressif, plus sur la pointe des pieds », disait-il. Un discours individuel, honnête, mais qui ne répond pas à la perte de respect collective. Montréal ne manque pas d’énergie. Montréal manque d’instinct.

Alexandre Carrier, quant à lui, a dit l’essentiel :

« Le système est simple. Il faut juste faire le travail. » Autrement dit : arrêtez de blâmer les schémas, les blessures et la fatigue. Les joueurs ne font pas ce qu’ils doivent faire. Ça inclut bloquer des tirs. Ça inclut protéger ses coéquipiers. Ça inclut se lever quand un joueur est au sol.

Et pendant que Wilson quitte le Centre Bell sans sanction, avec un sourire satisfait et un joueur du CH commotionné, c’est Montréal qui cherche à expliquer pourquoi rien n’a été fait.

On en revient donc à l’indicateur le plus simple dans le hockey professionnel : est-ce qu’une équipe inspire la peur? Aujourd’hui, la réponse est non.

Et tant que les plus petits devront rappeler aux plus gros leur rôle, rien ne changera. Hutson a traité Wilson de sale en affirmant qu'il ne voulait pas s'abaisser à son niveau.

Maintenant, il reste à voir si quelqu’un aura le courage d’agir. Car en ce moment, le niveau le plus bas de respect dans toute la LNH... est bel et bien à Montréal...