Martin St-Louis s’est retrouvé au centre d'une polémique en déclarant qu’il ne se fiait pas aux données analytiques pour évaluer son équipe à ce stade de la saison.
Cette remarque est mal passée, surtout alors que le Canadien de Montréal affiche des statistiques avancées désastreuses.
Le club est actuellement dernier de la LNH au ratio Corsi (39,86%) et présente également le pire ratio de buts attendus (37,54%) à cinq contre cinq, ce qui témoigne de graves lacunes, tant en possession qu’en création de chances offensives.
Dans une intervention où il était sur la défensive devant les médias, St-Louis a affirmé qu’il se concentrerait davantage sur ces données après une quinzaine de matchs, estimant que le petit échantillon actuel n’est pas suffisant pour tirer des conclusions.
« Vous me parlez de "data", je ne regarde pas vraiment le "data" ! Je vais regarder plus le "data" quand on va avoir joué 15 ou 20 matchs."
"Là, c’est concret. Mais c’est pas un assez gros échantillon actuellement pour que ça m’amène à être heureux. On va continuer à faire les choses dont on parle et on évaluera avec un plus gros échantillon si on est vraiment sur une bonne voie. »
Il a même comparé la situation au football de la NFL, où selon lui, les équipes ne se fient pas à un match pour guider leurs décisions stratégiques.
« On a joué six matchs... six matchs sur 82. C’est 7% de la saison. Si tu compares avec la NFL, je suis sûr que les gars ne sont pas guidés par le data après un match! Peut-être après trois ou quatre... »
Cette réponse a créé des critiques immédiates, car dans un contexte où les performances du Canadien sont scrutées sous tous les angles, ignorer le « data » semble mal avisé.
Samuel Montembeault, malgré les difficultés de l’équipe, a maintenu une attitude positive, se montrant toujours souriant, même dans les situations tendues, comme lorsqu'il a évoqué la séquence exténuante où Cayden Primeau a été laissé à lui-même face à une série de tirs incessants des Islanders.
Cette séquence est devenue symbolique des problèmes structurels du Canadien, soulignant le manque d’organisation défensive et l’incapacité à écourter les séquences dangereuses.
Nick Suzuki a également admis que son trio peinait à se maintenir hors de sa zone défensive, et St-Louis lui-même a insisté sur la nécessité d’un tempo plus élevé pour éviter que l’équipe ne gaspille de l’énergie inutilement.
Paradoxe quand tu nous tiens. Cela contraste avec l’idée que l’entraîneur n’utilise pas les outils statistiques à sa disposition pour mieux diagnostiquer les lacunes.
Cette sortie a aggravé la perception négative de St-Louis auprès de certains analystes et partisans, alimentant l’idée qu’il manque de structure dans son approche.
La déclaration est d’autant plus risquée à une période où le moindre faux pas est amplifié sur les réseaux sociaux et où l’équipe a désespérément besoin de trouver de la cohérence sur la glace...et devant les médias.
Car la sortie de Martin St-Louis sur les données analytiques est la preuve d'un malaise croissant au sein de l'organisation et expose plusieurs problèmes profonds.
L’entraîneur, en se montrant peu réceptif aux statistiques avancées, soulève des doutes sur sa capacité à s'adapter aux réalités modernes de la LNH.
Alors que de plus en plus d’équipes utilisent les données pour améliorer leurs performances, le refus de St-Louis de se fier à ces indicateurs dans une période critique est perçu par certains comme un aveu de déconnexion avec les exigences actuelles du hockey professionnel.
Du jus, du gaz pour ceux qui le traitent de coach pee-wee.
St-Louis a ajouté de l’huile sur le feu en justifiant son approche en minimisant les résultats actuels. Pourtant, avec un ratio Corsi (39,86%) qui place le Canadien au dernier rang de la ligue et une possession catastrophique à cinq contre cinq, ignorer ces signaux d’alarme devient difficile à défendre.
À un moment où la structure défensive du CH est contestée, l’incapacité à reconnaître et analyser ces statistiques aggrave la perception d’un manque de contrôle et de stratégie au sein de l’équipe.
Cette situation devient d’autant plus inconfortable à mesure que la pression s’accentue sur St-Louis. Il doit répondre non seulement à des attentes croissantes mais aussi aux comparaisons avec des entraîneurs comme Patrick Roy, dont la rigueur et la structure tactique séduisent de nombreux partisans québécois.
Dans ce contexte, la moindre erreur de communication est perçue comme une faiblesse supplémentaire, accentuant la frustration des partisans qui espèrent davantage de transparence et de vision stratégique.
En 2024, tu es obligé d'utiliser les statistiques avancées, sinon tu es "passé date.".
Geoff Molson et la direction ont promu une approche de « développement avant résultats », mais cette stratégie montre ses limites, surtout dans un marché passionné comme Montréal.
Les déclarations de St-Louis, prônant la patience et minimisant les performances à court terme, risquent de creuser un fossé entre l’équipe et les attentes du public.
Les partisans et les médias veulent voir des signes tangibles de progression, ce qui passe par une défense cohérente et une utilisation des données pour ajuster rapidement les stratégies.
De plus, cette polémique pourrait semer le doute chez certains joueurs eux-mêmes. Un gardien comme Samuel Montembeault, qui s’efforce de maintenir une attitude positive malgré la pression intense de son poste, a besoin d’une équipe structurée devant lui pour briller.
Si l’entraîneur refuse d’exploiter les statistiques disponibles pour améliorer la performance collective, il devient difficile de demander aux joueurs de maintenir leur engagement et leur discipline sur la glace.
À long terme, l’approche défensive approximative et le manque d’attention portée aux données risquent d’avoir un impact sur la perception de la direction du CH par le public.
Kent Hughes et Jeff Gorton devront rapidement clarifier leur vision et ajuster la trajectoire si les résultats ne suivent pas.
Car dans un marché aussi exigeant que celui de Montréal, chaque faux pas peut rapidement devenir une source d’instabilité.
Affirmer que tu "ne regardes pas le data" en 2024 paraît mal. Très mal.
St-Louis devra bientôt faire face à un dilemme majeur : continuer à ignorer les statistiques avancées ou s’adapter et montrer qu’il peut combiner enseignement et performance à l'ère moderne.
Car si le coach se veut avant tout un « enseignant », comme il aime le rappeler, il devra prouver que l’apprentissage passe aussi par une remise en question personnelle.
On sent que St-Louis n'évolue pas en tant que coach.