Sean Farrell était perçu comme l’un des espoirs les plus prometteurs du Canadien de Montréal.
Cole Caufield avait même parlé de véritable vol quand le CH l'avait sélectionné en 4e ronde, 124e au total.
Le rêve s'est transformé en cauchemar. Farrell vit aujourd’hui une situation des plus difficiles, avec l’arrivée d’Alex Barré-Boulet au Rocket de Laval.
Relégué au statut de réserviste, Farrell se retrouve dans une position inconfortable, où il doit se battre non seulement pour du temps de glace, mais aussi pour prouver qu’il mérite encore une place dans le futur de l’organisation, même à Laval.
Disons que Farrell n'avait pas le sourire accroché au visage à l'entraînement du Rocket aujourd'hui, lui qui faisait partie du groupe d'attaquants "rejet", tel que mentionné par le journaliste de BPM Sports, Anthony Martineau.
"Sean Farrell écope du retour d’Alex Barré-Boulet dans la LAH. Il se retrouve avec le quatuor excédentaire présentement avec Alex Beaucage, Riley Kidney et Jacob Perreault. Le 4e trio semble être formé de Luke Tuch, Florian Xhekaj et Vincent Arseneau."
La pression est énorme : les médias n’hésitent pas à le qualifier de flop, amplifiant l'idée qu’il n'est peut-être pas taillé pour la Ligue nationale.
Pourtant, une voix se démarque pour le soutenir : Pascal Vincent, nouvel entraîneur-chef du Rocket de Laval, croit fermement en son potentiel.
« Ce gars-là est plus intelligent que moi », affirmait Vincent en parlant de Farrell, illustrant sa confiance en l’intelligence de jeu du jeune ailier de 22 ans.
Disons que le coach n'a pas tenu parole en l'envoyant déjà dans les gradins. Pire encore, Farrell rique de réchauffer le banc de la galerie de presse lors du match d'ouverture vendredi prochain.
Alors que Vincent avait affirmé qu'il allait "coacher" dans le but de développer et non de gagner, on réalise alors que Farrell ne fait plus partie des plus beaux espoirs de l'organisation.
Farrell est un joueur reconnu pour sa finesse et sa lecture du jeu. Mais dans une ligue aussi physique que la AHL, son gabarit de 5 pieds 9 pouces et 181 livres fait de lui une cible facile.
Le chemin vers la LNH semblait déjà compliqué. Et voilà qu'on se demande s'il a. le calibre pour demeurer dans la ligue américaine.
L'ancien coach du Rocket de Laval, Jean-François Houle, nous avait prévenu.
La saison dernière, Houle avait publiquement visé Farrell en lui ordonnant de prendre exemple sur Xavier Simoneau et Joshua Roy, soulignant que ces joueurs, malgré leur taille modeste, démontraient une robustesse et un courage exemplaire.
« Quand tu es petit, tu n’as pas le choix. Tu dois toujours bouger tes pieds. Xavier est un modèle à suivre pour Sean », avait-il martelé devant les journalistes, tout en le visant pour sa condition physique.
"Il doit prendre de la masse. Sa force physique doit vraiment être meilleure. »
Houle est allé plus loin en déclarant que Farrell devait devenir un joueur complet, capable de se replier efficacement en défense, citant Joshua Roy comme une référence en matière de jeu des deux côtés de la patinoire.
« Quand tu es un petit joueur, tu ne peux pas être nonchalant. Tu dois être dynamique. »
« Tu regardes le niveau de compétition de Joshua Roy et cela devrait aussi inspirer Sean (Farrell). Il n'a pas peur d'aller dans les coins, il gagne ses duels à un contre un, tu le vois toujours sortir du coin avec la possession de la rondelle."
"Cet art de gagner ses bagarres dans le coin, Josh (Roy) l'a appris. Il était moins hargneux il y a un an ou deux. Il a appris qu'il devait travailler et non pas se fier uniquement sur son talent. »
« Il doit être capable de jouer dans les deux sens de la patinoire. Quand tu vois Josh (Joshua Roy), il est toujours en repli à chaque fois que la rondelle change de possession d'équipe. Dans sa zone, son bâton est solide et bouge toujours ses pieds. »
Cette critique publique avait provoqué une réaction de Farrell, qui a mal digéré les commentaires de son ancien coach.
Il aurait préféré que ces remarques lui soient adressées en privé, ce qui avait créé une tension évidente entre les deux hommes.
Farrell aurait dû accepter ces critiques comme une opportunité de progression. À ce stade de sa carrière, il ne peut pas se permettre de se vexer pour si peu.
Houle, malgré sa méthode « old school », a peut-être tenté de piquer l’orgueil du jeune joueur pour le pousser à se dépasser.
Au lieu de ça, il s'est écroulé.
Pascal Vincent, conscient des défis auxquels Farrell est confronté, croit que le jeune ailier peut encore devenir un joueur clé à Laval.
Il est persuadé que son intelligence de jeu compensera son déficit physique à long terme.
Cependant, Farrell est maintenant réserviste, lui qui voit son rêve de LNH s’éloigner un peu plus.
« Il doit montrer qu’il peut jouer avec intensité et faire la différence », insiste Vincent. La compétition est rude et les places sont rares.
La vérité est que Farrell est devenu un joueur oublié du système de développement des Canadiens.
Une confrontation avec la réalité s’impose : s'il échoue à rebondir, il devra se demander si le hockey est vraiment une avenue pour son futur.
L’avenir de Farrell n'est plus entre ses mains, et c'est des gardins qu'il devra écrire la suite de son histoire.
La réalité du hockey professionnel est cruelle.