Impossible de rester de marbre devant ce que Charlie McAvoy traverse.
On parle d’un défenseur étoile, d’un colosse respecté dans toute la LNH, mais aussi d’un père de famille soudainement ramené à un état de fragilité presque inimaginable pour un athlète professionnel.
Une fracture de la mâchoire, causée par un tir frappé reçu de plein fouet le 15 novembre contre le Canadien, a fait basculer son quotidien du jour au lendemain.
Les premières images de sa blessure avaient frappé fort, mais aucun partisan ne pouvait réellement imaginer la suite.
La réalité est bien plus dure que ce qu’on voit sur la glace : une chute de 20 livres en seulement dix jours, forcée par une diète liquide stricte, un visage meurtri, un système digestif à réapprendre comment absorber des calories autrement qu’en buvant des smoothies et des soupes protéinées.
McAvoy a tenté de broyer du poulet et des légumes pour retrouver un semblant de normalité.
Résultat : un fiasco complet. Le simple fait d’y penser le dégoûte encore.
Et c’est là que l’histoire dépasse le hockey.
Parce qu’un joueur blessé, ça fait partie du sport.
Mais un père incapable de manger à table avec ses enfants pendant six semaines… ça, c’est un drame intime.
Difficile d’imaginer McAvoy assis avec sa famille pendant que les autres mangent normalement, alors que lui doit se nourrir à la paille.
Difficile d’imaginer le repas familial, symbole simple de réconfort et de stabilité, reconfiguré autour d’un homme incapable d’avaler autre chose que du liquide.
Difficile d’imaginer les enfants qui regardent leur père, leur héros, obligé de s’alimenter comme un patient en convalescence lourde.
Le défenseur des Bruins reste présent à l’entraînement, vêtu d’un chandail rouge sans contact, souriant tant bien que mal, mais le choc émotionnel de cette blessure dépasse largement le cadre sportif.
Toute sa vie doit s’ajuster : sa maison, ses habitudes, ses routines, ses moments de complicité avec ceux qu’il aime. Un choc invisible pour le public, mais bien réel pour chaque personne sous son toit.
Ce qui impressionne le plus, c’est la lucidité avec laquelle McAvoy décrit ce qu’il a vécu.
Pas d’excuse, pas de dramatisation inutile, juste l’aveu sincère d’un homme frappé par une épreuve brutale.
Quand un athlète professionnel raconte qu’un simple bol de légumes mixés est “terrible”, on comprend que la douleur physique n’est que la moitié du problème.
L’autre moitié, c’est l’humiliation silencieuse de devoir réapprendre à vivre comme un convalescent alors qu’on est supposé être l’un des piliers d’une équipe de la LNH.
Selon les informations rapportées à Boston, les médecins n’autoriseront aucun aliment solide avant la sixième semaine post-blessure.
Autrement dit, le cauchemar n’est pas terminé.
Ses 14 mentions d’aide accumulées avant le choc semblent déjà appartenir à une autre saison.
Dans un marché où les blessures deviennent souvent des statistiques, McAvoy rappelle que derrière chaque diagnostic se cache un être humain, une famille obligée d’adapter son quotidien, et une fragilité que peu imaginent chez des athlètes de cette trempe.
Son retour au jeu viendra un jour, évidemment. Mais ce qu’il vit aujourd’hui dépasse l’enjeu sportif.
Impossible de rester insensible.
Impossible de ne pas penser à ses proches.
Impossible de ne pas comprendre que cette blessure-là marquera bien plus que sa feuille de statistiques.
AMEN
