Le calvaire de Pierre-Karl Péladeau semble se prolonger, alors qu'il pensait avoir sécurisé un accord avec Geoff Molson pour que TVA Sports obtienne la priorité dans le renouvellement des droits de diffusion des matchs du Canadien de Montréal.
Mais Péladeau a commis une erreur stratégique majeure : il a sous-estimé la loyauté de Molson envers Bell, son allié de longue date.
Non seulement la série de télé-réalité sur la reconstruction du CH va être diffusée sur Crave dès demain, mais selon les informations d'Alain Crête, la plateforme appartenant à Bell, pourrait commencer à diffuser des matchs du CH dès 2026, coïncidant avec la fin de l'accord actuel entre TVA Sports et le CH.
Il est important de noter que l'entente entre RDS, la chaîne sportive de Bell, et le CH prendra également fin à cette même date, laissant la porte ouverte à un chamboulement majeur dans les droits de diffusion.
Péladeau croyait que sa soirée en compagnie de Geoff Molson et Louis-Philippe Neveu, le directeur général de TVA Sports, dans sa loge des Alouettes suffirait à sceller l'accord en sa faveur.
Toutefois, il semble que Molson n'ait offert que des miettes à Péladeau, confirmant son attachement à Bell. En dépit des pertes massives accumulées par TVA Sports – près de 300 millions de dollars depuis sa création – Péladeau reste déterminé à ne pas jeter l'éponge et à se battre pour obtenir à nouveau les droits de diffusion des matchs du CH et de la LNH.
Pour plusieurs observateurs, cette persistance frôle l'entêtement. Avec les pertes massives de TVA Sports et les licenciements successifs chez Quebecor, beaucoup se demandent pourquoi Péladeau continue à investir dans une chaîne qui semble être en chute libre.
De plus, les critiques fusent à l'encontre des dirigeants de Quebecor, notamment sur l'écart grandissant entre les sacrifices demandés aux employés et les primes colossales accordées aux cadres supérieurs.
Cependant, il faut reconnaître la ténacité de Péladeau. Même face à des concurrents de taille comme Amazon, Bell ou Crave il refuse de céder du terrain.
Son pari de maintenir TVA Sports dans la course pour les droits de diffusion est un signe clair qu'il ne reculera devant rien pour rester pertinent dans l'arène médiatique québécoise.
La rencontre entre Molson, Péladeau et Neveu, au-delà des apparences, laisse présager une véritable bataille à venir pour les droits de diffusion.
Alors que Bell semble avoir déjà commencé à renforcer sa position avec la diffusion de contenus liés au CH sur Crave, Péladeau ne montre aucun signe de fléchissement.
Pourtant, la route semble semée d'embûches pour l'homme d'affaires. Si TVA Sports continue de creuser son déficit, cela pourrait entraîner des répercussions encore plus graves pour l'ensemble de Quebecor.
Péladeau est à la croisée des chemins. S'il parvient à sécuriser les droits de diffusion, il pourrait redorer le blason de TVA Sports et raviver une chaîne qui est sur le déclin.
Mais si Bell continue de lui damer le pion, il pourrait se retrouver face à une impasse, avec des conséquences désastreuses pour son empire médiatique.
Le temps nous dira si sa détermination sera suffisante pour inverser la tendance ou si cette bataille marquera le début de la fin pour TVA Sports dans le paysage sportif québécois.
Le monopole de Bell avec RDS et Crave ne fait que s'accentuer, laissant TVA Sports dans une position de plus en plus précaire. En 2013, Pierre-Karl Péladeau avait pourtant frappé fort en déboursant 720 millions de dollars pour obtenir les droits de la LNH et du Canadien de Montréal.
Cependant, cet investissement colossal ne lui a permis de diffuser que 22 maigres matchs du CH par saison. En comparaison, RDS, la chaîne sportive de Bell, conserve les droits sur 60 autres matchs, sans parler de la série documentaire sur la reconstruction du CH, qui sera diffusée exclusivement sur Crave.
La stratégie de Bell, soutenue par ses plateformes multiples, fait clairement pencher la balance en sa faveur.
Bell joue désormais dans les ligues majeures, alors que TVA Sports, malgré les efforts déployés par Péladeau, semble davantage reléguée à une ligue mineure.
Quoi qu’on en dise, la réalité du marché médiatique est cinglante : Bell, avec RDS et Crave, occupe une place dominante dans l’univers de la diffusion sportive au Québec.
Pendant que TVA Sports tente tant bien que mal de maintenir sa place, Bell continue de consolider son emprise sur les droits sportifs, notamment avec l'intégration des matchs de la LNH sur Crave dès 2026, une manœuvre qui risque d'aggraver encore plus les difficultés de TVA Sports.
Il faut regarder la réalité en face: la persistance de Pierre-Karl Péladeau est certes remarquable, mais les dés semblent jetés.
Avec un contrôle quasi-total de la diffusion des matchs du Canadien de Montréal et la capacité d’attirer de nouveaux abonnés grâce à Crave, Bell démontre une fois de plus sa capacité à jouer un rôle de premier plan dans le marché des médias sportifs.
Pour TVA Sports, il devient de plus en plus difficile de rivaliser avec un géant qui maîtrise à la fois les ligues majeures et les règles du jeu.
Cruel...