À peine le centre venait-il de se stabiliser que le sort a décidé de tester encore une fois la profondeur mentale de cette équipe.
Phillip Danault débarque à Montréal pour remettre de l’ordre, calmer le jeu, solidifier le milieu… et voilà que Jake Evans tombe au combat.
Timing cruel. Typiquement montréalais.
Le 20 décembre, contre les Penguins de Pittsburgh, Evans encaisse un contact genou à genou de Justin Brazeau.
Sur le coup, tout le monde retient son souffle.
Le genre de séquence qui fait instantanément défiler les pires scénarios : ligament croisé, opération, saison compromise.
Dans une organisation qui a déjà trop souvent vécu ce film-là, l’inquiétude était légitime.
Finalement, le verdict tombe : 4 à 6 semaines d’absence en raison d’une blessure au bas du corps.
Et aussi paradoxal que ça puisse paraître, c’est presque un soulagement. Le pire est évité.
Parce que lorsqu’on parle d’un contact genou à genou et qu’on évite une absence de plusieurs mois, on peut raisonnablement croire ... et oui, on le dit clairement, c’est de la spéculation ... à une entorse ligamentaire modérée.
Pas une déchirure complète. Pas une intervention chirurgicale. Pas une saison qui déraille.
Une blessure sérieuse, oui, mais gérable.
Et dans le contexte actuel, le timing est presque… idéal.
La pause des Jeux olympiques s’en vient. Une vraie pause.
Une coupure nette de plusieurs semaines où le corps peut guérir sans la pression quotidienne des matchs, des voyages, des contacts répétés.
Pour Evans, c’est une occasion en or de transformer une mauvaise nouvelle en période de réhabilitation intelligente.
Pas de retour précipité. Pas de pansement sur une blessure mal refermée. Du temps. Du vrai.
Pendant ce temps-là, l’arrivée de Phillip Danault prend tout son sens.
Sans ce mouvement-là, la blessure d’Evans aurait créé un vide beaucoup plus inquiétant au centre.
Évidemment, Evans n’était pas en train de connaître la saison de sa vie sur la feuille de pointage.
Dix points en 34 matchs, différentiel de -13.
Mais son importance dépasse largement les chiffres.
Utilisé dans des missions ingrates, en désavantage numérique, dans des séquences défensives où l’erreur n’est pas permise, Evans faisait partie de cette colonne vertébrale silencieuse qui permet à d’autres de briller.
Perdre ce genre de joueur fait mal.
Et dans une saison où les blessures ont souvent dicté l’humeur du vestiaire, ce verdict-là ressemble étrangement à une petite victoire.
Pas spectaculaire. Pas célébrée. Mais essentielle.
Jake Evans reviendra probablement après la pause olympique, reposé, réhabilité, avec un genou qui aura eu le temps de se renforcer correctement.
Et quand il reviendra, ce sera sans béquilles, sans excuses, sans cette crainte sourde qu’une blessure mal gérée traîne encore dans l’ombre.
Cette fois, le Canadien a eu chaud. Très chaud.
Mais pour une rare fois, le pire est resté à distance.
À suivre ...
