Florian Xhekaj a frappé un mur.
Le mur du hockey professionnel.
Celui qui clamait avec une assurance déroutante qu’il allait percer l’alignement du Canadien de Montréal dès octobre se retrouve maintenant tellement loin de la LNH.
Après des performances invisibles lors des deux premiers matchs de la saison avec le Rocket, il a été rétrogradé au 4e trio du Rocket de Laval avec Luke Tuch, Florian Xhekaj et Vincent Arseneau.
Utilisé comme un simple goon par Pascal Vincent, l’entraîneur du Rocket, Xhekaj voit son rêve de briller au Centre Bell s’éloigner à grande vitesse.
Et pour lui, la réalité est brutale : les chances de devenir un régulier dans la LNH sont désormais presque inexistantes.
Dans une ligue où les goons sont une espèce en voie de disparition, sa vision de la réalité semble aveuglée par une confiance hors-norme et le fait qu'il soit le petit frère d'Arber.
Il fallait un culot monstre pour affirmer qu’on percera l’alignement d’une équipe de la LNH quand rien, ou presque, n’indique que cela arrivera.
Florian Xhekaj, convaincu qu’il serait dans la LNH, s’est retrouvé pris au piège de ses propres ambitions.
Certes, Xhekaj a marqué les esprits avec les Bulldogs de Brantford dans l’OHL l’an dernier, inscrivant 34 buts et 31 passes en 63 matchs.
Son jeu physique – accompagné de 81 minutes de pénalité – démontrait une certaine robustesse. Cependant, une belle saison en juniors n’ouvre pas automatiquement les portes de la LNH, surtout pour un jeune joueur de 20 ans qui doit encore prouver qu'il a sa place au niveau professionnel.
Nick Bobrov, co-directeur du recrutement amateur du Canadien, avait pourtant fait rêver en qualifiant Florian Xhekaj de « licorne » avant le repêchage.
Une combinaison rare de gabarit imposant, d’habileté et d’un tir puissant. Mais même les licornes doivent démontrer leur valeur lorsqu’elles côtoient l’élite.
Pendant que Florian affichait une arrogance teintée de naïveté cet été, son frère Arber se bat pour demeurer dans l'alignement du CH.
Florian, de son côté, affirmait :
« Je suis confiant. Je veux faire partie du Canadien de Montréal cette année. C’est pour ça que je suis ici. »
Des mots audacieux pour un joueur qui n’a encore rien prouvé au niveau professionnel. S’il est légitime de rêver, il y a une fine ligne entre optimisme et arrogance.
Et jusqu’à présent, Xhekaj n’a montré que des paroles.
Saura-t-il se présenter en tant que goon de 4e trio à Laval, prouvant qu'il peut jeter les gants et faire le sale travail?
C'est son seul moyen de jouer dans la LNH un jour.
En attendant, son attitude décomplexée est intéressante. De la confiance qui frise l'arrogance, mais cette assurance pourrait bien se transformer en désillusion.
Lorsqu’on se croit déjà au sommet, la chute est d’autant plus brutale. Le ciel de Laval lui est tombé sur la tête.
En plus de voir ses espoirs de percer l’alignement du Canadien s’éteindre rapidement, Florian Xhekaj doit composer avec une autre embûche : il n’a visiblement pas le soutien de Pascal Vincent à Laval.
Mais le pire reste à venir, car si Xhekaj trouve déjà la situation difficile dans la Ligue américaine, il sera encore plus en décalage avec Martin St-Louis à Montréal.
Florian Xhekaj incarne le style nord-sud des attaquants de puissance, misant sur une vitesse explosive vers l’avant et un jeu physique.
Or, cette approche contraste fortement avec la philosophie est-ouest que Martin St-Louis tente d’implanter.
C’est là que Florian Xhekaj doit se méfier. St-Louis aime les joueurs de finesse, pas les goons.
Le système de St-Louis, qui valorise le contrôle de la rondelle et les déplacements latéraux, ne laisse que peu de place à un style direct et puissant.
Florian pourrait vite se retrouver perdu dans un système où il ne pourra pas jouer à sa manière, comme un train lancé vers l’avant.
Le cauchemar est pour lui est que Pascal Vincent a comme ordre de prôner le sytème de St-Louis à Laval.
Pas pour rien que Xhekaj ressemble parfois à un poulet sans tête, errant sur la glace sans repères.
Pour Florian, le défi est difficile, voire impossible: il doit s'imposer sans renier son identité de joueur nord-sud.
Mais avec St-Louis et les attaquants de puissance… on sait trop bien que ça finit souvent en queue de poisson.
Surtout avec les goons. Parlez-en à son grand frère Arber.
Le parcours de Florian Xhekaj semble s’obscurcir davantage alors qu’il se retrouvera en compétition avec un nouveaux rival au profil intimidant.
Xhekaj devra composer avec l’arrivée Tyler Thorpe, un géant qui risque de lui voler la vedette dans le futur et d’enterrer ses espoirs d’atteindre la LNH.
L’ascension fulgurante de Tyler Thorpe, sélectionné par le Canadien au 130e rang du dernier repêchage, complique encore davantage les choses pour Florian.
Anthony Martineau de TVA Sports décrit Thorpe comme un « IMMENSE ailier droit de 6 pieds 5 pouces et 216 livres, mobile pour sa taille ».
Ce dernier a un début de saison de feu dans la WHL. L’organisation mise sur ce colosse pour faire la différence dans le futur, et les performances prometteuses de Thorpe laissent entrevoir un potentiel brut à exploiter.
Pendant que Thorpe attire l’attention par sa progression impressionnante et son profil rare, Florian Xhekaj semble glisser encore plus bas dans la hiérarchie du Canadien.
L’arrivée de Thorpe dans l'organisation du CH, avec son potentiel et sa mobilité impressionnante pour sa taille, ajoute une pression supplémentaire sur Xhekaj.
Le Canadien semble voir en lui une pièce importante pour l’avenir, en particulier dans une ligue où les joueurs de grande taille capables de bouger rapidement conservent toujours une valeur stratégique.
Contrairement à Florian, qui tente de se démarquer en s’appuyant sur un style physique mais parfois désordonné, Thorpe est perçu comme plus discipliné et mieux adapté à une utilisation stratégique en LNH.
Xhekaj, déjà en difficulté avec Pascal Vincent à Laval, doit maintenant gérer cette future rivalité interne avec un jeune joueur à la carrure impressionnante.
L’avenir devient de plus en plus sombre pour lui.
Pour Xhekaj, le défi est désormais double : prouver qu’il mérite une place dans l’organisation maintenant, tout en sachant que Thorpe a plus de potentiel que lui et va finir par débarquer un jour à Laval aussi.
Pour un gars qui assurait pratiquement à tout le monde qu'il allait se retrouver dans la LNH dès cet octobre, disons qu'il la chute d'espoir doit être terrible.
À lui de relever la tête et de jeter les gants le plus vite possible. Sa seule avenue vers la LNH est par les poings...comme son grand frère...