Le ciel de Matvei Michkov tombe sur la tête de Nick Suzuki

Le ciel de Matvei Michkov tombe sur la tête de Nick Suzuki

Par David Garel le 2024-12-07

Il y a des moments charnières dans l’histoire d’une organisation qui résonnent pendant des décennies.

Pour le Canadien de Montréal, le repêchage de 2023 pourrait bien en être un. Alors que Matvei Michkov marque les esprits et l'histoire du hockey avec une performance étincelante cet après-midi contre les Bruins, le contraste avec la vision frileuse de Kent Hughes et les limites de David Reinbacher, le soi-disant « futur premier défenseur » du CH, n’a jamais été aussi criant.

Ce choix de privilégier David Reinbacher à Michkov n’est plus simplement une erreur.

C’est un désastre historique qui expose les lacunes profondes d’une organisation incapable de reconnaître et d’assumer le génie.

Avec deux buts spectaculaires contre les Bruins, Matvei Michkov a porté son total de la saison à des sommets impressionnants.

À seulement 19 ans, il est en voie de réaliser une campagne de 35 buts et 77 points en 80 matchs. Ces chiffres, déjà phénoménaux pour une recrue, prennent une dimension encore plus écrasante lorsqu’on les compare à Nick Suzuki, capitaine du Canadien et supposé pilier de la reconstruction.

Suzuki, 25 ans, a mis cinq saisons pour atteindre une production de 30 buts et 77 points. Cinq saisons. Et cela dans un rôle privilégié, avec du temps de jeu en avantage numérique et la confiance absolue de l’organisation. (source: @talk_canadiens)

Pendant ce temps, Michkov, dans une équipe des Flyers également en reconstruction, fait exploser les attentes dès sa première saison.

Il ne s’agit plus d’un débat entre Michkov et David Reinbacher. La discussion est maintenant de savoir si Michkov est déjà meilleur que tous les attaquants ayant porté le chandail tricolore au cours des 25 dernières années. Et soyons honnêtes : la réponse est oui.

Lorsque Kent Hughes a opté pour David Reinbacher au 5ᵉ rang du repêchage, il a tenté de justifier ce choix par des considérations défensives et des préoccupations sur le caractère de Michkov.

Mais en réalité, cette décision reflète une peur maladive de l’audace et une incompréhension du talent pur.

Reinbacher est un défenseur correct, sans éclat, qui ne deviendra jamais une pièce maîtresse capable de transformer une franchise.

Michkov, lui, est un joueur de franchise, un marqueur élite, un compétiteur né.

Hughes a osé affirmer que le Canadien construisait une équipe « équilibrée » et qu’un défenseur était nécessaire pour renforcer la structure à long terme.

Mais qu’a-t-il construit exactement ? Une équipe sans mordant, sans vision offensive, où des joueurs comme Suzuki et Caufield doivent constamment surperformer pour masquer les carences d’une formation qui stagne.

Pendant ce temps, Michkov, avec son flair exceptionnel, sa vitesse et son instinct de tueur, illumine Philadelphie et humilie chaque soir les décideurs montréalais.

Nick Suzuki, souvent présenté comme le visage de la franchise, est en train de devenir l’incarnation de la médiocrité déguisée en excellence.

Oui, il est un joueur talentueux, mais il n’a jamais été ni un véritable premier centre ni un leader capable de changer le cours d’un match à lui seul.

Michkov, à l’opposé, est déjà un joueur dominant. Il ne joue pas dans l’ombre de ses coéquipiers ; il crée l’ombre. Il transforme ses coéquipiers en meilleurs joueurs et force les entraîneurs adverses à réécrire leurs plans de match.

Suzuki, à 25 ans, n’a toujours pas démontré cette capacité. Il est un bon joueur de soutien, un centre fiable sur un deuxième trio.

Mais il n’a ni l’explosivité ni l’impact d’un Michkov, qui, à 19 ans, écrase déjà des défenseurs vétérans avec une facilité déconcertante.

Le choix de passer à côté de Michkov n’est pas simplement une erreur. C’est une décision qui pourrait définir une décennie de frustration pour les partisans du Canadien.

Pendant que Michkov construit une carrière qui promet de rivaliser avec les plus grands noms de la LNH, Montréal se débat avec des joueurs moyens, des choix conservateurs et une direction qui semble paralysée par la peur de l’échec.

Les excuses de Hughes – le contrat en KHL, l’attitude de Michkov, les besoins défensifs – sont aujourd’hui aussi vides que les promesses d’une reconstruction rapide.

Michkov avait tout pour redonner au Canadien une étoile offensive.

Au lieu de cela, Hughes a choisi de jouer la sécurité, sacrifiant une chance rare de transformer son équipe en véritable puissance.

Matvei Michkov est déjà sur le toit du monde, et il ne fait que commencer. Ses performances captivent non seulement Philadelphie, mais aussi toute la LNH, qui commence à le reconnaître comme l’un des talents les plus purs de sa génération.

Pendant ce temps, Montréal continue de s’enfoncer dans ce cauchemar, avec un capitaine sans éclat et une direction incapable de reconnaître la grandeur lorsqu’elle frappe à sa porte.

Kent Hughes et Nick Suzuki ne sont pas simplement dépassés. Ils sont les symboles d’une organisation qui refuse d’apprendre de ses erreurs.

Et tandis que Michkov empile les buts et les points, les partisans du Canadien se demandent combien de temps encore ils devront attendre avant que leur équipe cesse de fuir la grandeur.

La réponse, malheureusement, semble encore bien loin.