Le ciel tombe sur la tête de Connor McDavid: un refus historique

Le ciel tombe sur la tête de Connor McDavid: un refus historique

Par David Garel le 2025-09-13

Cauchemar à Edmonton. Ouch.

Il y a des coups qui font plus mal que n’importe quelle défaite en finale de la Coupe Stanley. Des coups qui ne viennent pas d’un adversaire, mais d’un joueur que tu croyais pouvoir rallier à ta cause. C’est ce que viennent de vivre Connor McDavid et les Oilers d’Edmonton.

Alors que le capitaine répétait depuis des semaines à ses dirigeants qu’il voulait absolument voir Carter Hart débarquer en Alberta pour régler une fois pour toutes l’instabilité devant le filet, voilà que le gardien a fait savoir qu’il ne veut rien savoir d’Edmonton. Pas plus qu’il ne veut retourner à Philadelphie. Son message est clair : il veut tourner la page, loin du Canada et loin de son passé trouble.

Pour McDavid, enfant chéri de Sherwood Park en Alberta, c’est une véritable claque au visage. Lui qui croyait pouvoir convaincre son organisation de prendre ce risque, lui qui voyait en Hart une bouée de sauvetage pour enfin gagner, se retrouve brutalement ramené à la réalité. Carter Hart, natif de l’Ouest canadien, refuse de porter le chandail des Oilers.

Pourquoi un tel rejet? Parce que Hart sait qu’au Canada, son nom restera toujours associé au scandale d’Équipe Canada junior 2018.

Peu importe l’acquittement rendu par la juge Maria Carroccia le 24 juillet dernier, peu importe les cris de son avocate Megan Savard qui dénonçait une injustice et une carrière détruite, l’opinion publique canadienne ne lui pardonnera jamais.

À Philadelphie, certains partisans étaient prêts à l’accueillir de nouveau. Les Flyers, en quête de stabilité, n’auraient pas fermé la porte.

Mais Hart, lui, refuse catégoriquement de retourner là où son nom a été traîné dans la boue. Il ne veut pas revivre les regards lourds, les questions insistantes, les banderoles de protestation.

Il veut un nouveau départ, dans un marché où la pression médiatique sera moindre et où il pourra redevenir un gardien… et non un symbole d’un scandale.

C’est pourquoi, selon plusieurs sources, Hart veut signer avec une équipe américaine compétitive. Une organisation qui a besoin d’un vrai numéro un et qui peut lui offrir une chance de jouer beaucoup de matchs, mais surtout, une chance de gagner.

Le nom de Carter Hart circule déjà dans certains marchés américains précis, et deux destinations semblent se démarquer : la Caroline et l’Utah.

Chez les Hurricanes, la situation devant le filet est de plus en plus précaire : Frédérik Andersen, souvent surnommé « la porcelaine », en raison de ses blessures récurrentes, s’approche de la retraite, tandis que le jeune Piotr Kochetkov n’a pas démontré qu’il pouvait porter seul une équipe aspirante aux grands honneurs. Hart représenterait donc une solution crédible pour prétendre à la Coupe Stanley.

Du côté de l’Utah, nouvelle formation avide de crédibilité, l’intérêt était déjà évident pour Samuel Montembeault cet été, signe que la direction cherche un gardien de confiance pour s’imposer rapidement dans la LNH.

Ni Karel Vejmelka ni Vitek Vanecek n’inspirent une réelle sécurité, et Hart pourrait s’y imposer comme numéro un sans attendre.

Quelle catastrophe pour Edmonton. Depuis des semaines, Connor McDavid répétait qu’il voulait Hart. Il le voyait comme la clé de son avenir avec les Oilers. Il liait même sa prolongation de contrat à l’arrivée du gardien.

Mais aujourd’hui, le capitaine est face à un mur. Hart ne veut pas d’Edmonton. Et ce rejet n’est pas un simple détail : il met toute l’organisation dans l’embarras. Car si McDavid ne voit pas de solution dans les filets, sa patience risque de s’épuiser.

Déjà, les rumeurs d’un départ éventuel en 2026 circulaient. Déjà, son exigence d’un contrat à 16 ou 17 millions de dollars par saison créait un malaise dans les bureaux du DG Stan Bowman et du président Jeff Jackson. Mais là, c’est pire : l’homme qu’il voulait comme gardien refuse de venir. C’est une humiliation publique pour les Oilers.

Ce refus crée un effet domino dévastateur. D’abord, sur le vestiaire : McDavid avait défendu becs et onglaes Hart. Il s’était mouillé. Il avait poussé son organisation à briser ses propres déclarations passées.

Rappleons que Jason Gregor, insider respecté, avait affirmé que « jamais les Oilers ne signeraient Hart, même acquitté ». Mais McDavid avait réussi à les convaincre de revenir sur leur position.

Ensuite, sur les partisans : eux qui voyaient dans Hart un potentiel sauveur doivent maintenant encaisser un double choc.

Non seulement l’équipe n’a toujours pas de gardien élite, mais en plus, le joueur ciblé refuse même d’écouter Edmonton. Comment ne pas y voir un signe que l’organisation est toxique, incapable d’attirer ou de retenir ses vedettes?

Enfin, sur McDavid lui-même : le capitaine voulait un message clair de son club. Il voulait des preuves qu’on ferait tout pour lui offrir un alignement gagnant. Et ce qu’il reçoit, c’est le contraire : un rejet public de celui qu’il réclamait. Sa confiance en la direction prend un coup terrible.

Hart veut repartir de zéro aux États-Unis. Il ne retournera pas en Philadelphie, il ne mettra pas les pieds à Edmonton. Il veut un club compétitif, un marché où il pourra redevenir un joueur de hockey avant d’être une cible médiatique.

Et il n’aura pas de mal à trouver preneur. Malgré ses deux ans d’absence, il reste le gardien le plus jeune et le plus prometteur de la nouvelle cohorte de joueurs libres. Il a disputé 227 matchs dans la LNH, plus que n’importe quel gardien de son âge sauf Jake Oettinger. Son pourcentage d’efficacité en carrière (.906) est supérieur à la moyenne de la ligue en 2024-25.

Il devrait signer un contrat de deux ou trois ans d'ici le 1er octobre, selon les sources. Un contrat qui ne sera officiel qu’à partir du 15 octobre, mais qui lui permettra de s’entraîner avec son nouveau club, puis d’effectuer un passage en AHL en novembre avant de revenir dans la LNH en décembre.

Tout est prêt pour son retour. Sauf à Edmonton.

Pour McDavid, ce refus est un coup de massue. Lui qui voyait en Hart la clé de sa quête, se retrouve les mains vides. Pire : il est exposé publiquement. Les médias parlent déjà de lui comme d’un capitaine en colère, d’un homme frustré qui n’arrive pas à imposer sa volonté.

Et à Edmonton, ce genre d’histoire réveille de vieux démons. On pense à Gretzky en 1988, échangé parce que l’organisation n’avait pas su retenir son joueur générationnel. On pense aux fiascos passés, aux promesses brisées, aux années gaspillées.

McDavid n’a pas encore quitté Edmonton. Mais chaque événement comme celui-ci rapproche l’organisation du pire scénario : le voir partir, écœuré, en 2026.

Edmonton se retrouve dans une situation intenable. D’un côté, elle veut garder McDavid à tout prix. De l’autre, elle n’a pas les moyens, financiers ou politiques, de satisfaire ses demandes. Les Oilers voulaient éviter la controverse Hart. Maintenant, ils subissent l’humiliation d’un refus venu du joueur lui-même.

C’est le cauchemar parfait. Et c’est celui qui pourrait bien coûter à Edmonton non seulement un gardien… mais aussi le meilleur joueur du monde.

Carter Hart veut fuir le Canada. Il veut une nouvelle vie, loin de tout ce qui pourrait raviver le scandale. Pour lui, c’est la seule façon de redevenir un gardien de hockey.

Mais pour Connor McDavid et les Oilers, c’est une tragédie sportive. Le capitaine avait mis son poids politique sur Hart. Il y voyait une condition essentielle à sa prolongation. Et il se retrouve aujourd’hui trahi par la réalité : Hart ne viendra pas.

C’est un coup de massue sur Edmonton. Un signe inquiétant que la franchise, malgré tout son talent, reste incapable d’attirer ou de retenir les pièces essentielles pour gagner.

Et dans ce contexte, la vraie question n’est plus « Carter Hart signera-t-il à Edmonton? » mais bien : combien de temps avant que McDavid décide de ne plus signer sa prolongation de contrat avec les Oilers?

Ça sent mauvais...