Il y a quelques semaines à peine, Justin Barron avait enfin l’air d’un joueur sauvé. On parlait de renaissance, de rédemption, de maturité.
On le voyait s’installer solidement dans l’alignement des Predators, jouer près de 20 minutes par match, récolter des points, diriger le premier avantage numérique aux côtés de Roman Josi.
Il semblait – enfin – avoir retrouvé la confiance qu’il avait perdue depuis son passage désastreux à Montréal.
Mais aujourd’hui, le ciel est de nouveau en train de s’écraser sur sa tête.
Le jeune défenseur de 23 ans, que Sidney Crosby qualifiait jadis de véritable prodige, est retombé dans ses pires travers.
Blanchi à ses huit derniers matchs, incapable de produire offensivement, "shaky' en défense, multipliant les erreurs de positionnement… Barron a repris exactement là où il avait laissé avant sa courte étincelle.
Et comme un mauvais rêve qui refuse de finir, le cauchemar recommence. De la lumière à l’obscurité...
Il faut dire que la relance de Justin Barron à Nashville avait tout pour devenir une belle histoire à raconter. Critiqué publiquement par Roman Josi à son arrivée pour son jeu désordonné, Barron avait répondu avec aplomb.
Il avait su impressionner au point où Josi, admiratif, l’avait ensuite décrit comme un « jeune diamant en train de se polir », un compliment qui avait fait taire bien des sceptiques.
On l’avait vu diriger l’avantage numérique. Il avait marqué deux buts en quatre matchs, affichait un différentiel positif, et certains osaient même parler d’un retour comme futur défenseur de premier plan.
Mais cette lumière n’aura duré que quelques jours. Aujourd'hui, la chute est brutale et douloureuse
Barron semble avoir totalement perdu ses repères. Ses passes sont précipitées, ses couvertures défensives sont inexistantes, et il prend des décisions dignes d’un joueur recrue en fin de camp.
Le coaching staff des Predators, qui lui avait offert une confiance renouvelée, revoit désormais le même défenseur hésitant, nerveux, perdu.
Dans les gradins, les murmures reviennent. Dans les coulisses, on parle à nouveau d’un flop.
Et sur les réseaux sociaux, le même torrent de critiques qu’il a connu à Montréal refait surface.
Pire encore, à Montréal, Alexandre Carrier est devenu un héros.
Depuis l’arrivée d’Alex Carrier avec le Canadien, tout a changé. La défensive montréalaise, autrefois poreuse et désorganisée, a retrouvé son identité.
Statistique frappante : depuis l’arrivée de Carrier, le CH affiche la CINQUIÈME meilleure fiche de la LNH.
Carrier stabilise le jeu, calme les jeunes autour de lui, joue avec assurance, sans flafla, sans erreurs grossières. Il est exactement ce que Barron n’a jamais été à Montréal : constant, fiable, mature.
Alors que Barron est en train de perdre pied à Nashville, les partisans du Tricolore chantent les louanges de Kent Hughes pour avoir fait un coup de maître dans cette transaction.
Mais attention : ces mêmes partisans disaient l’inverse il n’y a pas si longtemps. À l’époque, Renaud Lavoie s’était moqué ouvertement de Barry Trotz, affirmant que Nashville s’était fait voler dans cet échange.
On se souvient aussi que Barron, brisé, avait été aperçu en larmes sur le banc, incapable de cacher la douleur de ce rejet.
On se rappellera à vie de cette soirée sombre où Justin Barron s’est retrouvé en pleurs sur le banc des Predators de Nashville.
C’était après une performance cauchemardesque, où il avait accumulé les erreurs en zone défensive, provoqué un revirement menant à un but, et écopé d’une pénalité coûteuse.
La caméra l’a capté, tête basse, visiblement brisé, les yeux rougis par l’émotion. Ce n’était pas un simple mauvais match. C’était le regard d’un jeune homme qui voyait son rêve s’effondrer en temps réel.
Ce soir-là, Roman Josi, le capitaine des Predators, ne s’est pas gêné pour critiquer son jeune coéquipier. Il avait déclaré en point de presse que Barron « devait comprendre son rôle », qu’il n’avait « aucune raison de mener des attaques à deux contre un alors que c’est normalement le travail du défenseur numéro un », laissant entendre que Barron avait outrepassé ses responsabilités.
C’était dur, cinglant. Et c’est précisément ce qui a poussé Barron à craquer. Il savait qu’il n’était pas à la hauteur. Il savait que sa place dans la LNH, déjà fragile, venait de se fissurer un peu plus.
Deux semaines plus tard, Barron a commencé à enchaîner de bonnes performances. Et c’est là que le capitaine a fait volte-face.
Dans une entrevue, Josi a dit ceci :
« Justin est en train de devenir un jeune diamant. Il apprend vite, il est mobile, intelligent, et il progresse chaque match. C’est impressionnant. »
La même bouche qui l’avait critiqué sèchement quelques jours plus tôt… venait de l’encenser. C’était une preuve vivante que Barron avait relevé la tête.
Mais aujourd’hui, ces compliments semblent déjà bien loin. Car Barron, encore une fois, n’a pas su maintenir la cadence.
Il est retombé. Et cette fois, le regard qu’il avait sur le banc — celui d’un joueur au bord du gouffre — pourrait bien revenir hanter tous ceux qui avaient cru, un instant, à sa résurrection.
Pourtant, ce moment d’humiliation semblait derrière lui. Du moins, c’est ce qu’on croyait.
Le problème avec Justin Barron n’a jamais été l’absence de talent. Il patine bien, il a un bon tir, une vision du jeu prometteuse.
Mais ce qui le hante, c’est son incapacité à maintenir un niveau constant. Chaque fois qu’il semble sortir de l’ombre, il retombe.
Chaque fois qu’il donne l’espoir d’un avenir plus stable, il sombre à nouveau dans les mêmes erreurs.
Et aujourd’hui, alors que les comparaisons avec Carrier deviennent de plus en plus accablantes, la pression devient insupportable.
Barron n’est plus un projet mystérieux. Il est désormais vu comme un jeune défenseur qui n’arrive pas à évoluer. Et dans une LNH impitoyable, le temps est compté.
C’est cette déception cruelle qui rend la situation encore plus difficile à digérer pour Barron. Il pensait s’être enfin libéré de l’enfer montréalais. Il croyait avoir retrouvé un environnement propice à sa progression. Et pour un court instant, on y a cru aussi.
Mais voilà que ses démons reviennent, que les critiques reprennent, et que le parallèle avec Alexandre Carrier devient un supplice quotidien.
Pendant que Carrier est devenu un pilier du CH, Barron voit sa carrière de nouveau s'effondrer.
Ce qui devait être une revanche contre les médias québécois, contre les partisans, contre la Ligue entière, est en train de virer en catastrophe personnelle.
Justin Barron, ce jeune défenseur autrefois considéré comme un vol de première ronde pour l’Avalanche du Colorado, n’arrive pas à décoller.
Et à mesure que les matchs passent sans production, sans constance, sans confiance… son avenir en LNH devient incertain.
Il voulait sortir du cauchemar. Il voulait prouver qu’il n’était pas une erreur de parcours.
Mais la vérité, aujourd’hui, est brutale : le cauchemar recommence. Et cette fois, personne ne semble vouloir lui tendre la main.