Le ciel tombe sur la tête de RDS

Le ciel tombe sur la tête de RDS

Par David Garel le 2024-09-07
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RDS a commis une erreur monumentale en ne retenant pas Tony Marinaro dans ses rangs.

Marinaro, d'où le statut légendaire vient de son aventure de plus de 20 ans à TSN 690, a vu sa carrière exploser après la créaction de son "Sick Podcast", et son arrivée à TVA Sports, puis à BPM Sports.

Sa nouvelle émission sur les onde de BPM Sports a quadruplé les cotes d'écoute par rapport à Max Van Houtte, l'animateur qu'il a remplacé.

Il ne faut pas non plus oublier que son segment dans l'émission de Jean-Charles Lajoie est le plus écouté de la quotidienne, étant même parfois le seul véritable attrait du show.

Comment RDS, qui avait Marinaro sous son giron via Bell, a pu négliger une telle opportunité?

Le réseau a préféré laisser Marinaro de côté pour privilégier des figures comme Gaston Therrien, Norman Flynn Guy Carbonneau et compagnie qu n'ont jamais réussi à capter l'audience.

Cette incapacité à reconnaître le talent et le charisme de Marinaro est non seulement un aveu de faiblesse, mais aussi une honte pour un réseau qui se targue d'être la référence sportive au Québec.

Aujourd'hui, Tony Marinaro, originaire de LaSalle, est devenu l'une des personnalités médiatiques les plus influentes au Québec.

Il ne se contente pas de faire de la radio; il a brisé les barrières linguistiques en animant un show en français, un exploit que personne n'aurait cru possible dans le milieu sportif québécois.

RDS a non seulement perdu un animateur talentueux, mais aussi un pont entre les Francos et les Anglos. Ce choix de l'ignorer restera sans doute comme l'une des pires décisions de leur histoire.

Marinaro ne s'arrête pas là. Il continue de briller, attirant de nouveaux auditeurs tout en renforçant sa popularité.

Pendant ce temps, RDS regarde de loin, regrettant amèrement de ne jamais lui avoir donné la chance qu'il méritait.

Tony Marinaro est une « bête différente » dans le paysage médiatique québécois pour plusieurs raisons qui le distinguent clairement de ses homologues.

D'abord, il incarne un mélange unique de passion brute, d'audace et d'authenticité, des qualités qui lui ont permis de transcender les frontières linguistiques et culturelles dans un Québec où les gens ont parfois peur de la différence.

Contrairement à bien d'autres animateurs qui suivent une approche plus conventionnelle, Marinaro n'a pas peur de se démarquer avec son style direct, ses opinions tranchées, et une capacité rare à captiver son auditoire, même en brisant les codes habituels.

Marinaro ose faire ce que peu de personnalités médiatiques tentent : il prend des risques et se lance dans des domaines qu'il ne maîtrise pas parfaitement, comme l'animation en français, une langue qui n'est pas la sienne.

Cette audace lui a permis de conquérir un nouveau public tout en restant fidèle à sa manière franche de communiquer.

Il parle un français imparfait, mais c'est précisément cette authenticité qui séduit les auditeurs. Ils ne viennent pas pour écouter un français impeccable, mais pour ressentir la passion et l'énergie débordante de Marinaro.

L'une des particularités de Marinaro est qu'il aborde chaque émission comme une attaque, tout comme ses idoles Guy Lafleur et Stéphane Richer sur la glace.

Il ne reste jamais sur la défensive, préférant lancer des débats, provoquer des réactions et défier ses invités ou son public.

Son charisme et sa capacité à se mettre en avant lui permettent de se démarquer des animateurs plus traditionnels, souvent plus prudents et prévisibles.

Marinaro, lui, cherche constamment à surprendre et à innover, ce qui fait de lui une figure incontournable.

Ce qui fait de Marinaro une « bête différente », c'est aussi son talent pour se réinventer. Après une carrière fructueuse à TSN 690, il aurait pu rester confortablement dans sa zone de confort.

Cependant, il a choisi de relever le défi de BPM Sports, où il a non seulement réussi à s'imposer, mais aussi à surpasser les attentes en multipliant les cotes d'écoute.

Cette flexibilité et cette capacité à s'adapter à de nouveaux environnements médiatiques démontrent qu'il possède une vision moderne et dynamique du métier.

L'autre grande force de Marinaro est sa capacité à établir une connexion authentique avec son auditoire. Il ne s'adresse pas à eux de manière condescendante ou distante, mais plutôt comme un ami passionné qui partage ses frustrations, ses enthousiasmes et ses opinions sans filtre.

Cela crée une relation de proximité avec ses auditeurs, qui se sentent écoutés et compris. Peu d'animateurs parviennent à établir un tel lien avec leur public, et c'est ce qui fait de Marinaro un communicateur si efficace.

Tony Marinaro est un extraterrestre dans le monde beaucoup trop traditionnel des médias, parce qu'il refuse de suivre les conventions et qu'il apporte un style unique, audacieux et profondément VRAI à chaque émission.

Son succès repose sur sa passion, son audace, et sa capacité à faire ce que peu osent : être lui-même, sans compromis, dans un univers médiatique souvent formaté.

Pas pour rien que RDS perde des milliers d'abonnés.

Le Réseau des sports, autrefois la figure dominante de la diffusion sportive francophone au Québec, traverse une période particulièrement désastreuse.

Ce déclin, marqué par des pertes financières conséquentes et une chute vertigineuse du nombre d’abonnés, s'explique en grande partie par une gestion conservatrice et une incapacité à évoluer avec les attentes du public.

RDS reste enlisé dans une programmation vieillissante et peu innovante.

Aujourd’hui, la situation financière est critique : une perte de 22 millions de dollars avant impôts en 2023, une chute de 5 % de ses revenus, et une hémorragie de 7 % de ses abonnés.

Le réseau de Bell semble incapable de stopper cette descente aux enfers, laissant de plus en plus de place à ses concurrents.

Le déclin de RDS peut être résumé en un mot : déconnexion. En refusant de renouveler son personnel, en misant sur des visages usés et en restant sourd aux attentes des jeunes téléspectateurs, RDS est devenu une chaîne vieillissante, incapable de suivre le rythme d'un marché médiatique en pleine transformation.

Le traitement de Tony Marinaro n’est qu’un symptôme d’une gestion plus large qui a échoué à voir venir le besoin de changement.

RDS va le regretter à jamais...