Le Journal de Montréal est en furie contre le Grand Prix du Canada, dénonçant fermement le refus des organisateurs de permettre de parler en français.
Cette frustration s'ajoute à celle de la mairesse Valérie Plante, qui critique l'événement pour des raisons environnementales.
Le Journal de Montréal s'aligne ainsi avec la mairesse, formant un duo de mécontents, non seulement à cause des préoccupations écologiques, mais aussi en raison du mépris apparent pour la langue française.
Ce même journal, souvent perçu comme défenseur acharné du français, est déjà bien connu pour ses plaintes régulières concernant les joueurs du Canadien de Montréal qui ne maîtrisent pas la langue de Molière.
Le Journal exige que l'entraîneur de l'équipe parle français, soulignant l'importance de cette langue dans le contexte québécois, ce qui fait en sorte qu'au cours de l'histoire, le CH est passé à côté d'entraîneurs compétents juste parce qu'ils ne parlaient pas français.
En effet, la situation au Grand Prix du Canada montre que l'anglais domine. Même avec des pilotes francophones comme Esteban Ocon et Pierre Gasly, le français est interdit.
Ocon, lors d'une conférence de presse, a été visiblement déconcerté lorsqu'un journaliste québécois lui a posé une question en français. On pouvait voir la peur dans ses yeux. Le Journal de Montréal n'a pas hésité à ridiculiser la situation.
"Ocon a regardé jeudi le journaliste québécois qui venait de lui poser une question en français avec les yeux d’un chevreuil figé devant les phares d’une voiture sur l’autoroute en pleine nuit." (crédit: Journal de Montréal
Les responsables de la communication de la FIA insistent strictement sur l'utilisation de l'anglais, comme en témoigne l'incident où une question en français adressée à Gasly a été immédiatement rejetée par un responsable.
"Prenant des allures d’un signaleur aérien sur un tarmac d’aéroport, il a lancé: «No, no, no, questions in English please».
On peut sentir le côté arrogant et baveux de cette affirmation. On sent à des kilomètres à quel point le Journal de Montréal est outré. Pourtant, rien du côté de la Presse, qui semble beaucoup moins sensible sur le sujet du français.
Le Journal de Montréal rappelle un épisode similaire en 2018, lorsque la FIA s'était excusée après avoir interdit une question en français à Lance Stroll.
Malgré cela, les choses n'ont pas changé, voire empiré. Même le Monégasque Charles Leclerc, qui parle volontiers français à Monaco, n'a pas cette liberté à Montréal.
Les journalistes se plaignent aussi de la rigidité des écuries comme Alpine et Ferrari, qui refusent souvent de permettre des entretiens en français, même avec des pilotes francophones.
Seule l’écurie Aston Martin, avec Lance Stroll, a fait une exception, rendant le pilote disponible aux médias francophones.
Le Grand Prix du Canada, bien que majoritairement francophone dans son organisation locale, ne semble pas avoir de contrôle sur cette politique linguistique, dictée par la FIA et les écuries internationales.
Cette situation est perçue comme une occasion manquée de respecter la culture et la diversité linguistique, un respect que des pays comme l’Espagne ou l’Italie n'hésiteraient pas à exiger lors de leurs propres Grands Prix.
Ainsi, la critique du Journal de Montréal souligne une tension persistante entre la défense de la langue française et la réalité pratique d'un événement international où l'anglais est roi.
Dans une ville comme Montréal, cette dynamique linguistique devient un sujet de colère pour un journal nationaliste comme le Journal de Montréal.
Les tensions autour de la langue française au Grand Prix du Canada ont pris une nouvelle tournure avec l'intervention des partis politiques québécois, ajoutant une dimension politique à un débat déjà tendu.
Cette situation risque de dégoûter les dirigeants de la Formule 1 de Montréal et du Québec, et pourrait, à terme, menacer l'avenir même de l'événement dans la province.
Le Parti québécois et Québec solidaire ont vivement réagi à l'incident impliquant le Journal de Montréal, qui a été contraint de poser ses questions en anglais au pilote québécois Lance Stroll lors d'une conférence de presse.
Ils ont qualifié cette situation d'insultante et que c'était aberrant qu'un athlète québécois ne puisse pas communiquer dans sa langue maternelle avec un journaliste francophone dans son propre pays.
Gabriel Nadeau-Dubois a critiqué cette exigence de la Formule 1, la qualifiant de manque de courtoisie et de respect. Il a déploré que l'organisation internationale impose une telle règle, surtout dans un contexte où le Québec investit largement dans l'événement.
Il affirme que c'est un manque de respect flagrant pour la langue nationale du Québec. Il a rappelé que la province subventionne largement le Grand Prix, et que cette situation représente un recul pour la francophonie à Montréal. Il a évoqué l'époque de Gilles Villeneuve, où de telles contraintes linguistiques ne semblaient pas exister.
Cet incident fait écho à une controverse similaire survenue lors de la réouverture de la boutique Adidas à Montréal, où un gérant s'était presque excusé d'utiliser le français pour accommoder la ville et les médias francophones. La réaction publique avait forcé Adidas à présenter des excuses.
La prise de position des partis politiques pourrait intensifier les tensions entre les organisateurs du Grand Prix et la communauté francophone.
Alors que le Parti québécois et Québec solidaire exigent des changements pour permettre l'utilisation du français, les responsables de la Formule 1 maintiennent leurs règles linguistiques strictes, risquant de compromettre l'avenir du Grand Prix du Canada à Montréal.
Si rien ne change, si Valérie Plante continue de se plaindre sur l'environnement et de la pollution des voitures, si le Parti Québécois et Québec Solidaire continuent de pleurnicher sur l'interdiction du français, le Québec pourrait bien voir disparaître l'un de ses événements sportifs les plus prestigieux, victime de la bataille pour la préservation de la langue française dans un contexte globalisé.
Parfois, on se dit que le Québec est né pour un petit pain...
Parfois, on se dit que le Québec ne mérite tout simplement pas un Grand Prix de Formule 1....