Le Canadien de Montréal se trouve à un carrefour critique alors que la question de la transparence devient de plus en plus pressante.
L'organisation, autrefois enveloppée d'un voile d'opacité sous la direction de Marc Bergevin, avait suscité de grandes attentes en engageant Chantal Machabée en tant que vice-présidente des communications.
Machabée, respectée pour son intégrité et sa franchise en tant que journaliste, incarnait l'espoir d'une nouvelle ère de clarté au sein du club.
Cependant, cette promesse de transparence semble aujourd'hui remise en question. Réjean Tremblay, figure légendaire du journalisme sportif au Québec, continue d'accuser Machabée d'avoir censuré des images qui auraient dû être partagées avec le public.
Selon Tremblay, cette censure aurait eu lieu lors d'un échange entre Martin St-Louis, entraîneur du Canadien, et John Tortorella, coach des Flyers de Philadelphie, capté par un caméraman de TVA Sports.
"Martin a joué 12-15 ans pour lui, donc les deux se tombent dans les bras pis les deux se mettent à jaser et ils ont du plaisir avant que ça commence." (crédit: Dans les médias, Télé-Québec)
"Le caméraman de TVA Sports prend les images, 30 secondes. C'est cute, c'est beau. On peut faire une histoire avec ça. Chantal Machabée arrive et dit: 'Non-Non-Non. C'est des images privées ça et ça ira pas en ondes!"
"En temps normal, t'as le droit d'être grossier, bête et dire: 'Chantal, décolle! Ça c'est public, on est dans un building et on paye des droits. Ça c'est à TVA et c'est pour nos auditeurs.' Là, ça aurait été du journalisme. Les images ont jamais été montrées."
Les images de cette rencontre, bien que jugées intéressantes pour le public, auraient été interdites de diffusion par Machabée, ce qui a déclenché une vive polémique.
Les accusations de Tremblay soulèvent des questions fondamentales sur l'intégrité de la communication au sein du Canadien de Montréal.
Comment une organisation qui prétend vouloir être plus ouverte et accessible peut-elle justifier la suppression de contenus jugés pertinents pour les partisans?
Cette situation met Machabée dans une position inconfortable, car elle est désormais perçue non pas comme la garante de la transparence, mais plutôt comme une figure de censure.
Au final, est-ce vraiment de sa faute.? Chantal ne fait que suivre les règles...
La réaction des partisans du Canadien est mitigée. Certains voient dans ces accusations une attaque personnelle de la part de Tremblay, qui aurait des comptes à régler avec Machabée.
D'autres, en revanche, se sentent trahis, craignant que le Canadien soit encore loin de l'ouverture et de l'honnêteté promises.
Au final, Tremblay ne fait que son travail de journaliste...et dit tout haut ce que le monde pense tout bas...
Cette controverse intervient dans un contexte où le Canadien de Montréal doit également composer avec des changements majeurs dans le paysage médiatique québécois.
La récente décision de Geoff Molson de privilégier Crave, la plateforme de streaming de Bell Média, pour la diffusion de la nouvelle série documentaire sur l'équipe, au détriment de diffuseurs traditionnels comme TVA Sports, illustre bien cette transition vers un modèle où la transparence et l'accessibilité sont plus que jamais au cœur des attentes du public.
Le Canadien de Montréal, tout comme Chantal Machabée, se trouve donc à un tournant décisif.
La franchise doit prouver qu'elle est capable de tenir ses promesses de transparence, non seulement pour regagner la confiance des partisans, mais aussi pour répondre aux défis d'un environnement médiatique en pleine évolution.
Machabée, quant à elle, devra faire face aux tempêtes avec la même franchise qui a caractérisé sa carrière, et démontrer que le Canadien de Montréal peut réellement être l'organisation ouverte et honnête que les Québécois attendent.
Pour Tremblay, cette interdiction est synonymee d'une censure plus large, orchestrée par une organisation qui contrôle de manière rigide son image publique.
Il accuse non seulement Machabée, mais aussi l'ensemble de la direction du Canadien, d'étouffer le journalisme sportif au Québec.
Selon lui, les partenariats entre le Canadien et des médias comme RDS et TVA Sports créent un environnement où la critique authentique et l'investigation journalistique sont systématiquement étouffées.
Cette situation est d'autant plus ironique que Chantal Machabée a bâti sa carrière sur la transparence et l'objectivité. En tant que journaliste, elle était souvent la voix qui posait les questions difficiles, celle qui n'avait pas peur de confronter les décideurs, que ce soit au sein du Canadien ou ailleurs.
Maintenant qu'elle est de l'autre côté de la barrière, elle se trouve accusée de pratiquer exactement ce qu'elle dénonçait autrefois : la censure et la manipulation de l'information.
La controverse autour de Machabée se déroule également dans un contexte où le paysage médiatique québécois est en pleine mutation.
La décision de Geoff Molson de confier la diffusion de la série documentaire "La Reconstruction : Au cœur des Canadiens de Montréal" à Crave, la plateforme de Bell Média, au détriment de diffuseurs traditionnels comme TVA Sports, est un signal clair que l'organisation se tourne vers des canaux où elle peut exercer un contrôle plus strict sur la narration.
TVA Sports, déjà en difficulté financière, voit dans cette décision un coup dur supplémentaire. La chaîne, qui a investi massivement pour acquérir les droits de diffusion des matchs du Canadien, se retrouve écartée d'un projet qui aurait pu attirer une audience significative.
Cette situation renforce les craintes que la diffusion des matchs du Canadien de Montréal ne se déplace entièrement vers des plateformes de streaming d'ici 2026, à l'expiration des contrats actuels avec RDS et TVA Sports.
En même temps, les rumeurs d'un lancement potentiel de "HABS TV" par le Canadien de Montréal en 2026 ne cessent de prendre de l'ampleur. Cette plateforme dédiée, qui permettrait au club de diffuser directement ses matchs et contenus exclusifs, représenterait une menace existentielle pour les chaînes traditionnelles, qui peinent déjà à s'adapter à l'ère numérique.
Pour Chantal Machabée, les défis sont immenses. Elle doit naviguer dans ce climat de suspicion, répondre de manière convaincante aux accusations de Tremblay, et surtout, restaurer la confiance des partisans.
Sa réputation, construite sur des années de journalisme intègre, est en jeu. Si elle échoue à démontrer que le Canadien de Montréal est réellement engagé dans une politique de transparence, elle risque de devenir le symbole d'une organisation qui dit une chose et en fait une autre.
Le Canadien de Montréal, de son côté, doit faire face à une pression croissante pour prouver que ses actions sont en accord avec ses promesses.
Les partisans, les médias et le grand public attendent des réponses claires. Cette saison sera donc cruciale, non seulement sur le plan sportif, mais aussi en termes de communication et de gestion de l'image.
Il en va de la crédibilité de l'une de la franchise la plus décorée dans l'histoire du Québec.
Ainsi va la vie...