Ce n’est pas une citation. Ce n’est pas une déclaration publique. Ce n’est pas un cri de ralliement dans le vestiaire.
Mais c’est un message clair. Et Kirby Dach l’a compris dans chaque regard, chaque passe, chaque entraînement partagé avec Ivan Demidov depuis le mois d’août.
Martin St-Louis peut bien dire que « Docker va avoir l’opportunité de prendre ça » en parlant de la chaise du deuxième centre , mais la vraie histoire, celle que personne n’ose vraiment raconter, c’est que Kirby Dach vient de recevoir le plus grand cadeau de sa carrière… sous la forme d’un coéquipier russe de 19 ans avec un sourire de tueur à gages et un calme olympien.
Demidov n’a rien dit, mais il a tout dit.
Quand il patine aux côtés de Dach.
Quand il reste sur la glace après les entraînements.
Quand il pose pour des photos d’équipe, la main nonchalamment posée sur l’épaule de son centre.
C’est comme s’il lui murmurait : « T’inquiète, bro. Cette saison, on va faire mal. »
Il ne faut pas être analyste vidéo à RDS pour comprendre que tout le plan du CH repose sur une seule équation : Dach + Demidov = feu d’artifice.
@rds.ca Kirby Dach et Ivan Demidov s'entraînent ensemble à Brossard!👀 #nhl #canadiens #training #lnh #demidov #dach
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Pendant que Suzuki est solidement installé comme capitaine, et que Caufield enfile les saisons de 35 buts avec son sourire de vedette nationale, Kirby Dach, lui, reste l’énigme.
Il n’a pas encore prouvé qu’il peut tenir sur ses deux genoux plus de 60 matchs. Il n’a pas encore montré qu’il peut driver une ligne, soir après soir.
Mais cette fois, il a une arme secrète : Demidov. Le seul gars capable de lui redonner ce que Suzuki et Caufield ont déjà trouvé ... une identité.
Et pour une fois, ce n’est pas juste un souhait pieux. C’est un plan logique.
Kirby Dach sort d’un tunnel. Deux opérations au genou, une saison en enfer, une avalanche de doutes et d’insultes sur les réseaux sociaux.
Le genre de descente qui aurait tué la carrière de 90 % des joueurs de 23 ans. Mais pas lui.
Là, au lieu de revenir dans un rôle ingrat avec Alex Newhook et un Patrik Laine encore instable, on lui sert sur un plateau d’argent le joyau de l’organisation, un des meilleurs espoirs au monde, un gars qui comprend déjà le jeu à un niveau chirurgical.
Et le plus beau dans tout ça? Demidov veut jouer avec Dach. Il le respecte. Il le cherche. Il le trouve.
Et là, il faut se mettre une seconde dans la tête de Kirby Dach.
Tu viens de sortir de l’enfer. Tu arrives au camp en pleine santé. Tu sens que les coachs te font confiance. Tu vois Demidov dans le vestiaire, un kid affamé, mature, respectueux.
Tu le regardes s’entraîner, bosser, s’intégrer. Tu te rends compte que ce gars-là, il peut changer ta vie.
Tu le sais, la LNH est une ligue de chaises musicales.
Le CH a beau dire que t’es leur 2e centre, y’a rien de garanti. Il est à une seule année de contrat avant d’être RFA.
Et là, t’as un gars qui te dit sans un mot : « Si toi t’es prêt, moi je suis prêt. »
Tu respires un peu mieux. Tu souris sur les photos d’équipe. Tu sens que cette saison-là, c’est la tienne.
Martin St-Louis a été clair, sans être trop direct. Il dit qu’il veut voir Docker là, mais qu’il va gérer son retour « au quotidien » .
Qu’il n’est pas certain du nombre de matchs hors concours qu’il jouera. Traduction : la marge d’erreur est mince. Et Kirby le sait.
Mais ce n’est pas une saison normale. Ce n’est pas une année où on essaie des trios dans tous les sens.
C’est l’année où Ivan Demidov arrive à Montréal pour détruire la Ligue.
Et dans son sillage, il entraîne un centre à la croisée des chemins. Kirby Dach sait que cette année peut être celle de son explosion… ou de son effondrement.
Et c’est là que réside toute la beauté tragique de cette histoire.
Parce que la vérité, c’est que si Kirby Dach se plante, ce ne sera pas faute d’avoir eu des chances.
Il aura eu Demidov. Il aura eu des matchs, des présaisons, des entraînements, des jeux de puissance. Il aura eu la patience de Martin St-Louis, le soutien de Kent Hughes, la foi de toute une organisation.
Mais s’il réussit… alors là, attention.
On aura peut-être droit à un duo qui fera mal pendant des années. Un duo où l’un tire, l’autre crée. Un duo où l’un sauve l’autre.
Un duo né dans la douleur, élevé dans l’incertitude, mais consolidé par une confiance muette, née au Complexe Brossard, entre deux guerriers qui se sont compris sans même parler la même langue.
Et ça, mon chum, c’est le message que Demidov a envoyé à Kirby Dach.
Et c’est pour ça qu’il ne sera jamais oublié.
AMEN