Le Canadien de Montréal a procédé aujourd’hui au rappel de Raphaël Harvey-Pinard, un geste qui ne surprend qu’à moitié lorsqu’on connaît la réticence de Martin St-Louis à faire confiance à Michael Pezzetta.
Toutefois, ce rappel suscite plusieurs questions, car Harvey-Pinard traverse une saison extrêmement difficile avec le Rocket de Laval.
Depuis son retour de blessure, l’attaquant de 25 ans peine à retrouver son rythme. Ses statistiques sont loin d’être impressionnantes, et son jeu manque cruellement de l’énergie qui faisait jadis sa force.
4 maigres buts, 7 maigres passes pour 11 maigres points en 24 matchs et un différentiel de -2...des chiffres qui ne méritent pas un rappel...
Déjà, son salaire garanti de 1,1 million de dollars par saison suscitait un certain malaise dans le vestiaire lavallois, où plusieurs de ses coéquipiers performent bien mieux sans obtenir la même reconnaissance.
Pendant que Raphaël Harvey-Pinard savoure son rappel avec le Canadien de Montréal, il est difficile de ne pas penser à ceux qui restent dans l’ombre, malgré des performances bien plus éclatantes.
Mettez-vous à la place de Jared Davidson et Alex Barré-Boulet, deux joueurs qui ont su s’imposer cette saison à Laval avec des statistiques impressionnantes, mais qui doivent aujourd’hui se demander où est passé le système de méritocratie prôné par l’organisation.
Davidson, avec 14 buts, 10 passes pour 24 points en 36 matchs, est un modèle de constance et d’efficacité offensive.
Et que dire de Barré-Boulet? Avec 8 buts et 21 passes pour 29 points en 32 matchs, il est l’un des joueurs les plus productifs de l’équipe et un meneur naturel sur la glace.
Et pourtant, malgré ces performances, c’est Harvey-Pinard qui a été rappelé avec des statistiques honteuses.
Un choix qui envoie un message troublant aux autres joueurs : le travail et la production ne sont pas toujours récompensés.
Il est clair que cette décision crée un malaise dans le vestiaire du Rocket. Comment ne pas ressentir une certaine frustration en voyant un coéquipier être récompensé davantage pour son contrat garanti de 1,1 million de dollars que pour ses performances sur la glace?
Davidson et Barré-Boulet doivent se demander ce qu’ils doivent faire de plus pour être considérés par la direction.
Le rappel d’Harvey-Pinard semble envoyer un signal inquiétant : peu importe les efforts déployés, le poids du contrat et l’expérience passent avant la production pure et dure.
Les joueurs pourraient alors commencer à perdre confiance en un système où les places sont censées être gagnées par le mérite et la constance au quotidien.
On pourrait justifier cette décision par le fait qu’Harvey-Pinard est perçu comme un joueur de soutien idéal pour un quatrième trio de la LNH, un rôle que Davidson et Barré-Boulet, plus offensifs, n’incarnent pas aussi naturellement.
Mais ce raisonnement tient-il vraiment la route? Un quatrième trio moderne ne se limite plus à un simple rôle défensif.
Des équipes misent de plus en plus sur des trios de profondeur capables d’apporter une contribution offensive, ce que Davidson et Barré-Boulet font avec brio à Laval.
Les pauvres doivent se demander s’ils auront un jour une réelle opportunité de se tailler une place avec le Canadien, ou s’ils ne sont que des pions.
Pire encore, cette situation pourrait affecter leur motivation et leur confiance, sachant qu’un rappel semble reposer davantage sur des critères contractuels que sur la performance réelle.
Pour Harvey-Pinard, c’est une opportunité en or de se prouver, mais pour ceux qui restent à Laval, c’est un rappel brutal que, parfois, le talent et les efforts ne suffisent pas.
Soyons clairs : ce rappel est en grande partie dicté par les circonstances. Le Canadien devait rappeler quelqu’un, et malgré ses difficultés, Harvey-Pinard a l’avantage d’un contrat garanti qui pèse lourd dans la balance.
Des joueurs comme Jared Davidson ou Alex Barré-Boulet, qui connaissent une bien meilleure campagne, doivent se demander pourquoi ils n’ont pas été récompensés pour leurs efforts.
Mais la réalité est simple : Kent Hughes et la direction ont vu en Harvey-Pinard une solution temporaire, un joueur déjà sous contrat à un salaire qui doit être justifié d’une manière ou d’une autre.
L’aspect financier a clairement influencé cette décision, car l’organisation ne voulait pas rappeler un joueur à signer sur un nouveau contrat d’entrée de jeu.
Qu’importe les raisons derrière ce rappel, une chose est certaine : c’est maintenant ou jamais pour Harvey-Pinard.
Il n’a plus le luxe du temps.
Emil Heineman se rapproche d’un retour au jeu, et lorsque le Suédois sera prêt, Harvey-Pinard pourrait bien être le premier à faire les frais d’un retour à Laval.
Ce rappel lui offre une opportunité inespérée de prouver qu’il appartient encore à la LNH, qu’il peut être plus qu’un simple plombier de bas étage.
Ce sera l’occasion de démontrer qu’il peut contribuer en tant que joueur de quatrième trio capable d’amener de l’énergie et de la fiabilité en zone défensive.
Il est clair que l’avenir de Harvey-Pinard ne se situe pas à Montréal. Le Canadien est en pleine transition, misant sur la jeunesse et la rapidité, des qualités qui ne sont pas les points forts de l’attaquant québécois.
Cependant, cette opportunité pourrait lui servir d’audition pour les 31 autres équipes de la ligue.
Un rappel réussi pourrait lui permettre d’espérer décrocher un contrat à deux volets la saison prochaine, une option qui semble désormais la seule envisageable pour la suite de sa carrière.
Il doit absolument saisir cette chance, car la réalité est brutale : une mauvaise performance pourrait signifier la fin définitive de son aventure en Amérique du Nord.
Malgré ses difficultés, Harvey-Pinard reste un joueur respecté pour son éthique de travail et son dévouement envers l’équipe.
S’il parvient à retrouver son style de jeu combatif et à offrir des performances solides, il pourrait gagner la confiance de Martin St-Louis et, au minimum, assurer une présence fiable au sein de l’équipe le temps qu’Heineman revienne.
Son rôle sera clair : apporter de l’énergie, bloquer des tirs, être solide en désavantage numérique et prouver qu’il mérite chaque présence sur la glace.
Il sait qu’il ne peut plus se contenter d’attendre que les opportunités viennent à lui; il doit les saisir avec l’agressivité et la hargne qui l’ont toujours défini.
Raphaël Harvey-Pinard est à un tournant de sa carrière.
Ce rappel du Canadien n’est pas une faveur à long terme, c’est une ultime opportunité de prouver qu’il peut encore être un joueur de la LNH.
Mais il n’a que peu de temps pour le faire.
Le moment est venu pour lui de montrer qu’il peut encore contribuer, que son histoire dans la LNH n’est pas encore terminée.
À lui de jouer.