Le plan de Kent Hughes dévoilé : silence radio avant l’explosion

Le plan de Kent Hughes dévoilé : silence radio avant l’explosion

Par André Soueidan le 2025-09-07

Kent Hughes n’est pas un directeur général comme les autres.

Le gars a toujours un coup d’avance, une carte dans sa manche, et une patience calculée qui rend fous ses homologues de la LNH.

Depuis l’échange de Carey Price à San Jose, le téléphone chauffe à Brossard.

Tout le monde veut savoir : c’est quoi la suite?

Parce qu’on ne se débarrasse pas d’un contrat de 10,5 millions juste pour respirer mieux.

Non. On prépare une frappe. Et cette frappe-là, c’est le centre numéro deux.

L’obsession de Hughes depuis deux ans. La pièce qui manque pour transformer le Canadien d’un club sympathique en une machine qui fait peur.

Silence radio, mais pas vide.

Derrière les portes fermées, Hughes avance ses pions avec un ordre bien précis.

Un plan qui se divise en étapes. Plan A, Plan B, Plan C. C’est comme un jeu d’échecs.

Mais dans ce jeu-là, chaque coup peut redéfinir l’avenir du Canadien pour la prochaine décennie.

Le Plan A, tout le monde le connaît.

Mason McTavish, 22 ans, troisième choix au total du repêchage 2021.

Puissant, robuste, avec des mains pour marquer et un style qui ferait saliver n’importe quelle foule du Centre Bell. Les Ducks d’Anaheim jouent encore à faire semblant que rien ne presse, mais tout le monde le voit venir.

McTavish est sans contrat, RFA, et les négociations traînent.

Pat Verbeek fait son fier, mais il sait très bien qu’à l’approche du camp, la pression monte. Et Hughes? Lui, il attend. Il attend le moment où Anaheim va craquer. Le moment où le bat-signal sortira enfin.

Alors là, Montréal frappera.

Mais Hughes est trop intelligent pour miser toute sa stratégie sur un seul cheval.

Dans son Plan A, il y a aussi Jared McCann.

Le marqueur de 40 buts des Kraken de Seattle.

Moins jeune que McTavish, moins complet au centre, mais diablement efficace.

McCann, c’est la production garantie. 40 buts dans une équipe sans star, 40 buts dans un marché où personne ne crie son nom.

À Seattle, la hiérarchie au centre est en train d’exploser.

Matty Beniers s’installe déjà comme le futur roi, Shane Wright cogne à la porte avec insistance, et derrière eux, Berkly Catton arrive comme une comète.

Trois jeunes centres bourrés de talent qui veulent avaler des minutes, prendre des responsabilités, et occuper la glace qui, autrefois, revenait à Jared McCann.

Résultat : McCann, malgré ses 40 buts, se retrouve coincé dans un alignement qui n’a plus besoin de lui au même poste.

Trop de centres, trop d’ambition, pas assez de chaises musicales.

Et dans une ligue où chaque dollar compte, Seattle pourrait bien décider que McCann est le pion sacrifié pour libérer de l’espace… et profiter de son excellente valeur marchande.

Imagine-le à Montréal, nourri par Suzuki ou Demidov, sous les projecteurs d’un Centre Bell déchaîné.

Son contrat est une aubaine : 5 millions par année jusqu’en 2027.

Pour Hughes, c’est du sucre à la crème. Le genre de move qui ne se refuse pas si Seattle décide de brasser ses cartes. McTavish ou McCann : deux voies royales, deux options premium.

Voilà le vrai Plan A.

Mais Hughes sait aussi que la vie n’est jamais aussi simple.

Que parfois, le prix monte trop haut. Que parfois, les négos tournent au vinaigre.

Alors, il a préparé son Plan B. Pavel Zacha, des Bruins. Dawson Mercer, des Devils.

Des options plus subtiles, moins flamboyantes, mais solides comme du béton. Zacha, coincé à Boston entre vieillissement et cap salarial.

Mercer, coincé dans un New Jersey qui jongle avec ses priorités.

Ce sont des centres capables de jouer gros, capables de stabiliser une ligne, capables de donner à Montréal ce deuxième pivot tant attendu.

Pas les feux d’artifice de McTavish ou McCann, mais une solution fiable. Hughes ne rêve pas seulement en couleurs. Il a prévu la version « réaliste » du plan. Et ça, c’est ce qui le rend dangereux.

Et si tout ça foire? S’il n’arrive pas à décrocher McTavish, McCann, Zacha ou Mercer?

C’est là que le Plan C entre en jeu. Jack Roslovic. Le joker.

Pas la solution glamour, mais la roue de secours qui empêche le Canadien de s’écraser en pleine autoroute.

Roslovic, c’est 22 buts l’an dernier à Caroline. 39 points. 28 ans.

Une solution de transition, le temps que Michael Hage ou un autre jeune prenne la relève.

Personne ne rêve d’un chandail de Roslovic pour Noël, mais il remplirait le trou, au moins temporairement.

Et Hughes, lui, ne veut pas de trou. Pas cette saison, pas avec tout ce qu’il a construit.

Voilà le génie du plan. Hughes a organisé sa liste comme un général de guerre.

Plan A : frapper fort. Plan B : sécuriser la base. Plan C : survivre coûte que coûte.

Et à travers tout ça, un silence radio total. Pas une fuite. Pas une rumeur qui vient directement de son bureau. Pendant que les partisans s’excitent, pendant que les médias spéculent, Hughes attend. Il laisse les autres se fatiguer.

Et puis, quand le moment sera parfait, il sortira sa carte.

Ce qui rend la situation encore plus fascinante, c’est que ce plan, Hughes peut le payer.

Grâce à l’échange de Carey Price, il a maintenant la marge pour rêver. Il a ouvert sa machine de guerre. Les options sont réelles.

Ce n’est pas un fantasme de partisans, c’est une mécanique calculée. Tout le monde le sait : libérer 10,5 millions de cap space, ce n’est pas juste pour le plaisir d’avoir une feuille de calcul plus propre. C’est pour frapper une bombe.

Et c’est ça qui fait trembler le reste de la LNH.

Parce que quand Montréal agit, la ligue écoute. Hughes a déjà montré qu’il n’avait pas peur de bousculer l’ordre établi.

L’an passé, il est allé chercher Patrik Laine, contre toutes attentes.

Tout l’été, on en parlait comme d’une rumeur folle.

Et finalement, ça s’est produit. Cette année, les mêmes murmures entourent McTavish. Est-ce que l’histoire va se répéter?

Est-ce que Hughes va encore faire mentir les sceptiques?

Pendant ce temps, les partisans attendent. Ils veulent la bombe.

Ils veulent voir débarquer au Centre Bell un centre numéro deux capable de transformer la dynamique. Les noms circulent, les spéculations fusent.

Mais une seule certitude demeure : Hughes a un plan. Et ce plan, il n’est pas improvisé. Il est précis, hiérarchisé, implacable.

Un silence radio qui annonce une explosion.

La LNH est prévenue. Montréal n’est plus spectateur.

Montréal est prédateur. Et quand la bombe Hughes tombera, ce sera le genre de coup qui redéfinit le paysage. Comme le départ de Price.

Comme l’arrivée de Laine.

Comme la future arrivée d’un centre numéro deux digne de ce nom. McTavish, McCann, Zacha, Mercer, Roslovic : chacun son rôle, chacun sa place dans l’échiquier.

Et à la fin, une seule vérité restera : Kent Hughes n’a jamais joué aux dés. Il a toujours eu le plan.

À suivre ...