Le plan de Kent Hughes s'effondre: Martin McGuire sans pitié

Le plan de Kent Hughes s'effondre: Martin McGuire sans pitié

Par Marc-André Dubois le 2025-03-10

C’est à ne plus rien comprendre. Après toutes les justifications de Kent Hughes pour ne pas avoir bougé à la date limite des transactions, voilà que le Canadien de Montréal rétrograde Owen Beck à Laval et rappelle Joshua Roy. 

Une décision qui laisse tout le monde perplexe, surtout après ce que Hughes lui-même a déclaré en conférence de presse.

Souvenons-nous : lorsque les journalistes ont questionné le DG du CH sur son refus de participer à l’enchère pour Casey Mittelstadt, alors que les Bruins l’ont acquis pour presque rien, il a répondu que c’était le moment idéal pour tester Owen Beck, pour voir ce qu’il avait dans le ventre. 

Un pari assumé par la direction, qui croyait que Beck pouvait potentiellement s’établir comme un deuxième centre en attendant de trouver une solution à long terme.

Et voilà que quelques jours plus tard, Beck est retourné à Laval sans explication valable. Que s’est-il passé en si peu de temps? 

Comment peut-on justifier qu’un jeune joueur sur qui on comptait pour combler un trou majeur soit soudainement mis de côté? 

L’incohérence frappe de plein fouet, et plusieurs observateurs se demandent si le Canadien savait vraiment où il s’en allait avec cette décision.

Si Beck ne devait pas être testé jusqu’à la fin de la saison, alors pourquoi ne pas avoir tenté de trouver une vraie solution à la date limite? 

Pourquoi ne pas avoir payé le prix modeste pour Mittelstadt? Pourquoi avoir refusé d’aller chercher un vrai centre de deuxième trio alors qu’il était évident que le poste était à combler?

Le problème, c’est que Kent Hughes a été pris entre deux chaises. Il n’a ni été acheteur ni été vendeur, laissant l’équipe coincée dans une impasse.

D’un côté, il a refusé de transiger Joel Armia ou David Savard sous prétexte de récompenser le vestiaire, mais de l’autre, il n’a pas non plus ajouté de renfort immédiat. 

Owen Beck était donc son seul pari, et en le retournant à Laval, il admet indirectement que ce pari était mal calculé.

Cette situation met prouve la fragilité du Canadien. L’enthousiasme de la date limite des transactions, le sentiment de solidarité dans le vestiaire, tout cela semble être un château de cartes prêt à s’effondrer. Comme l’a mentionné un Martin McGuire sur les ondes du 98,5 FM :

« Je ne veux pas être rabat-joie aujourd’hui, mais j’ai envie de te dire qu’avec tout l’enthousiasme que la date limite des échanges a provoqué chez l’équipe, le ralliement derrière le groupe et tout. Là, on s’aperçoit que c’est fragile chez le Canadien, l’équilibre. »

Et si ce fameux équilibre n’existait en réalité pas? Si les joueurs s’étaient simplement accrochés à une illusion passagère, celle d’un club qui croit pouvoir faire les séries, alors que les décisions du DG prouvent le contraire? 

Le départ d’Owen Beck est le symbole du manque de direction du CH à l’heure actuelle.

Avec le rappel de Joshua Roy, le Canadien ne règle en rien son problème de centre. Roy est un excellent joueur, mais il ne viendra pas stabiliser la ligne du centre ni combler les lacunes qui existent depuis le début de la saison. On se retrouve donc avec une équipe toujours incomplète, qui se cherche encore une identité.

La conclusion est cruelle : le CH a refusé de bouger à la date limite, prétextant un plan clair, et aujourd’hui, ce plan vole en éclats.

Owen Beck ne sera pas le sauveur, et Joshua Roy ne comblera pas les lacunes au centre. Alors maintenant, quelle est la suite?

C’est une question que Kent Hughes devra très vite se poser. Parce qu’à force de jongler avec des décisions incohérentes, le Canadien pourrait bien finir par perdre tout l’élan qu’il croyait avoir gagné.

Finalement, le DG du CH a fait quelque chose qu’on ne l’avait jamais vu faire auparavant : il a cédé aux émotions. Lui qui a toujours été froid, calculateur, et méthodique, lui qui a construit sa réputation en sortant des lapins de son chapeau et en ne se laissant jamais influencer par la pression extérieure, s’est cette fois-ci laissé convaincre par son entraîneur et son vestiaire.

Même Martin St-Louis l’a reconnu : il y a eu énormément de discussions avec le directeur général pour le persuader de ne rien faire, de laisser le groupe intact.

Hughes, d’habitude de glace face à l’opinion du vestiaire quand vient le temps de prendre des décisions à long terme, a finalement plié. Il a voulu faire plaisir aux joueurs, mais au final, il s’est enfermé dans une impasse.

Et c’est ce qui fait si mal aujourd’hui. Parce que ne pas faire de choix, c’est aussi un choix. C’est un aveu d’hésitation, un signe qu’il n’a pas su trancher, et que pour la première fois depuis son arrivée, il est dans une situation de fragilité. Comme l’a si bien dit Martin McGuire, Kent Hughes s’est fait avoir par les émotions.

Aujourd’hui, Hughes n’a jamais semblé aussi vulnérable. Si l’équipe rate les séries, il devra justifier pourquoi il n’a pas vendu dans un marché de vendeurs.

Si l’équipe fait les séries et se fait sortir en quatre matchs, il devra justifier pourquoi il n’a pas renforcé l’équipe quand c’était possible.

Et au final, il se retrouve avec une équipe qui n’est ni en reconstruction ni en mode séries, un entre-deux dangereux qui pourrait ralentir la progression du club.

Le Kent Hughes froid et calculateur a disparu au pire moment.

Aujourd’hui, il doit espérer que son pari fonctionne. Parce que s’il échoue, il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même.

Pendant ce temps, le débat est enflammé sur les réseaux sociaux : Kent Hughes a-t-il pris la bonne décision?

Depuis la fin de la date limite des transactions, les partisans du Canadien de Montréal sont profondément divisés sur la stratégie adoptée par Kent Hughes.

Certains applaudissent sa patience et sa volonté de ne pas sacrifier de choix pour un simple espoir de qualification en séries, tandis que d’autres n’en reviennent pas qu’il soit resté inactif alors que l’équipe avait un besoin criant d’un deuxième centre.

D’un côté, plusieurs fans estiment que le CH possède déjà une énorme banque de choix au repêchage et qu’il n’y avait aucune urgence d’ajouter un choix de plus en échangeant Joel Armia, David Savard ou Christian Dvorak.

Pour le repêchage 2025, le CH posède :

- Deux choix de 1ère ronde

- Deux choix de 2e ronde

- Trois choix de 3e ronde

- Deux choix de 4e ronde

- Un choix de 5e, 6e et 7e ronde

D’autres voient les choses différemment. Pour eux, c’était le moment d’agir. Après tout, même si le CH progresse, il lui manque encore des morceaux clés pour être réellement compétitif. 

Difficile de faire un choix. Voilà pourquoi Kent Hughes a tout simplement décidé...de ne rien faire...