Le premier trio démembré par Martin St-Louis : Slafkovsky rétrogradé

Le premier trio démembré par Martin St-Louis : Slafkovsky rétrogradé

Par André Soueidan le 2025-11-17

Rien n’annonce un soir ordinaire quand un coach décide de briser ce qu’il protégeait depuis des semaines.

Au Centre Bell, juste avant l’échauffement, Martin St-Louis a largué la bombe : le premier trio est officiellement démantelé.

La ligne Suzuki–Caulfield–Slafkovský, pourtant considéré comme la seule valeur sûre du club depuis le tournoi des Quatre Nations, vole en éclats.

Slafkovský se retrouve rétrogradé sur la deuxième ligne, placé aux côtés d’Oliver Kapanen et d’Ivan Demidov, pendant que Zachary Bolduc monte à l’étage supérieur pour former un trio audacieux avec Suzuki et Caulfield.

Une décision qui change tout, et qui en dit long sur la patience actuelle de l’entraîneur-chef.

Et c’est là que la soirée bascule dans l’intrigant. Juraj Slafkovsky, qui sort d’un match inquiétant physiquement et psychologiquement contre Boston, se retrouve parachuté sur la deuxième ligne, aux côtés d’Oliver Kapanen et Ivan Demidov. Un trio aussi jeune que fragile, mais emballant sur papier.

Sauf que Slafkovsky atterrit là non pas comme le morceau central… mais comme celui à évaluer, celui qu’on teste dans un environnement moins protégé.

Est-ce un réveil? Un avertissement? Ou simplement une tentative de casser un cercle vicieux? Peut-être un peu des trois.

Pendant ce temps-là, Zachary Bolduc, lui, obtient le rôle que plusieurs espéraient secrètement depuis deux semaines : une audition directe sur le premier trio.

Bolduc avec Suzuki et Caufield, ce n’est pas un “essai” banal. C’est un privilège.

C’est une déclaration claire : on veut voir si le kid peut suivre, penser, lire, et exécuter au rythme du duo le plus exigeant de l’équipe.

On veut voir si ce qu’il montre par éclairs peut tenir sur 18 minutes. On veut savoir s’il peut devenir autre chose qu’un ailier interchangeable. Ce soir, il n’a plus d’endroit où se cacher.

La lumière éclaire soudainement les contrastes.

D’un côté, un Slafkovsky qui cherche encore son identité, qui vacille trop souvent entre arrogance et passivité.

De l’autre, un Bolduc dont le moteur tourne, dont l’éthique patine même dans les soirs gris.

Et au milieu de tout ça, Kapanen et Demidov, deux recrues qui deviennent malgré elles les pièces charnières de la soirée.

Eux n’ont rien demandé. Eux, ils veulent juste prouver qu’ils appartiennent à la LNH.

Le geste de St-Louis n’est pas un caprice. Ce n’est pas une punition. C’est un électrochoc.

La blessure de Kirby Dach, la perte de Newhook, la mise au rancart de Guhle, l’avantage numérique en panne sèche, la défaite étouffante contre Boston : tout pointe vers le même constat.

L’équipe manque de vie. D’impulsion. D’urgence. Et quand ça dort, l’entraîneur doit déranger quelque chose.

Alors ce soir, il dérange tout.

Il brise ce qui fonctionne pour réparer ce qui ne fonctionne plus. Il retire le tapis sous les pieds de Slafkovsky pour voir comment il atterrit.

Il propulse Bolduc là où les projecteurs brûlent. Il donne à Kapanen un rôle qui ressemble de plus en plus à une promotion méritée. Et il demande à Demidov d’être un moteur plutôt qu’un passager.

Les partisans voulaient un changement après trois défaites. Ce soir, ils en ont un vrai. Un changement qui dit quelque chose. Un changement qui renvoie un message dans chaque direction : rien n’est acquis.

La glace, maintenant, va trancher.

À suivre ...