Eugénie Bouchard pensait provoquer un effet viral avec son déguisement de vache pour Halloween, mais l'accueil des Québécois ne s'est pas déroulé comme prévu.
Au lieu de l’applaudir pour son "audace", elle se retrouve confrontée à une vague de réactions négatives, rappelant les controverses et les critiques dont elle s'est souvent plainte dans le passé.
En entrevue avec The Times, Bouchard avait ouvert son cœur sur les effets dévastateurs des attaques qu’elle a subies sur les réseaux sociaux.
L’ancienne numéro cinq mondiale avait confié à quel point ces jugements, souvent basés sur ses publications ou son apparence, avaient miné sa confiance en elle et affecté sa carrière sportive.
« J’ai reçu tant de haine pour avoir fait autre chose que du tennis. C’est un fardeau ayant pesé lourd sur mes épaules et ce fut réellement difficile. »
Pourtant, cette tentative d’utiliser l'humour et la légèreté avec un costume d’Halloween semble ironiquement lui rappeler que chaque geste de sa part est scruté et jugé sans pitié.
Bouchard, autrefois l’étoile montante du tennis féminin, a toujours lutté avec l’image qu’on lui renvoie. Elle a été vivement critiquée pour ses publications en bikini et ses activités en dehors des courts.
« Auparavant, je me sentais comme dans une boîte où vous ne pouvez faire rien d’autre que le tennis. Ce sport m’a donné des chances d’explorer le monde de la mode, la télévision et d’autres possibilités. Pourquoi aurais-je dit non? Nous parlons de ma vie dans son entièreté ici. »
Malgré son engagement intense à l’entraînement, ces moments de détente partagés sur ses réseaux sociaux lui ont valu d’être accusée de ne pas prendre sa carrière sportive au sérieux.
Elle avait expliqué que, même après six heures d’entraînement quotidien, elle postait des photos au cinéma ou en voyage, ce qui donnait une image biaisée de son quotidien.
« Les gens ne voyaient qu’une fraction de ma vie, et ce n'était jamais suffisant pour échapper aux critiques. »
Ces jugements injustes ont fini par affecter profondément sa performance et son bien-être.
Aujourd'hui, Bouchard tente de se réinventer en dehors du tennis, avec l’ambition de poursuivre une carrière de mannequin.
« Je ne dois pas prendre les commentaires personnellement en laissant ma tête envahie par la haine. Le lavage de cerveau fonctionne et si vous commencez à entendre sans cesse des propos négatifs à votre sujet, ça devient difficile de ne pas y croire. »
Cependant, cette transition s’accompagne de nouveaux défis. À 30 ans, elle avoue qu'il devient plus difficile de s’imposer dans l'univers du mannequinat, une industrie qui valorise la jeunesse.
« Quand je jouais au tennis, je voulais devenir mannequin. Maintenant que je ne joue plus, on me dit que je suis trop vieille. »
Sa récente perte de poids a également alimenté les inquiétudes de ses proches, qui craignent qu’elle ne soit obsédée par son apparence.
« Je n'ai pas besoin de prouver que je mange bien et que je suis en santé. Je sais ce que je fais chaque jour, et je n'ai pas besoin de l'approbation des gens sur ce que je fais. »
« Je publierai ce que je veux, comme je veux et je me fiche de ce que les gens disent. »
Bouchard se défend en affirmant qu’elle est en parfaite santé et que son physique est le reflet de ses efforts pour rester en forme. Ensuite, elle va dire qu'elle adore faire rêver les hommes et qu'elle va tout faire pour parvenir à son objectif.
Un jour, elle affirme qu'elle n'en peut plus des commentaires désobligeants. Et le lendemain, elle va dire qu'elle est indifférente à ce qu'on dit sur elle. L'art de se contredire.
« Le tennis, tout d'abord, est un sport formidable pour ce côté sensuel qui fait rêver les hommes. »
« Nous portons des jupes courtes, des débardeurs. C’est amusant de voir ça à la télé. Rapidement, j'ai pu obtenir de super contrats de marketing en dehors des courts. »
Mais les critiques sur son poids continuent de pleuvoir, créant une spirale de jugements qui la poursuit, qu'elle soit sur un court ou devant une caméra.
Le problème fondamental de Bouchard réside dans ce paradoxe constant : elle cherche à capter l’attention et à se réinventer, mais semble déstabilisée lorsque cette attention se retourne contre elle.
« Être invitée à poser pour l'édition Swim Suit de Sports Illustrated plusieurs fois faisait partie de mes objectifs. Cela fait partie de moi parce que je pense que c’est génial. Et je veux maintenant y retourner. Même à 30 ans, j'ai le corps pour ça. »
« J'ai toujours apprécié cette attention sur ma beauté et sur mon corps. Mais je l'apprécie de plus en plus et je compte bien sortir davantage de ma coquille. »
Malgré ses efforts pour clarifier ses intentions, les critiques ne lui laissent aucun répit. Un jour, elle affirme que cela l'affecte, l'autre jour, elle publie son costume osée d'une vache en affirmant vouloir séduire les hommes.
« Je ne peux pas plaire à tout le monde », admet-elle.
Pourtant, son comportement montre qu'elle continue de chercher cette validation en ligne, quitte à en souffrir.
Si Eugénie Bouchard souhaite vraiment trouver la paix, elle devra apprendre à jongler avec cette attention qu’elle attire et à accepter que certaines de ses actions puissent être mal comprises.
« J'adore me faire malmener à la salle de gym. Si les gens pensent que j'ai ce corps parce que je ne mange pas, encore une fois, c'est des jaloux. »
« Il est préoccupant de voir tant de turbulences, de chaos et de drame autour de mon corps. »
Sa carrière post-sportive est semée d’embûches, et la difficulté de se réinventer sous le regard incessant des réseaux sociaux est évident.
« Maintenant, je veux poursuivre ma carrière de modèle. Et je me tiens en forme pour ça. Les mêmes "haters" vont maintenant me traiter d'anorexique, mais la réalité est que je suis en forme. Les gens sont tout simplement jaloux. »
Bouchard aspire à retrouver la reconnaissance qu’elle a connue autrefois, mais elle devra comprendre qu’elle ne peut plus forcer les choses.
« Quand on allume le feu, il ne faut pas s’étonner de se brûler », dit un proverbe qui semble parfaitement s’appliquer à sa situation.
À chaque nouvelle controverse, elle semble creuser un peu plus l’écart entre son héritage sportif et l’image qu’elle souhaite aujourd’hui projeter.
L’histoire d’Eugénie Bouchard est celle d’une athlète en quête de rédemption et de stabilité intérieure. Mais avant d’y parvenir, elle devra arrêter de jouer avec les limites de sa popularité et accepter que tout ne peut pas toujours aller dans son sens.
Au final, l’important pour elle est de retrouver cet équilibre mental et physique, même si cela implique de laisser derrière elle certaines illusions.
Elle ne deviendra pas mannequin à 30 ans. Et elle ne peut contrôler la réaction des gens, surtout quand elle va porter un costume olé olé.
Eugénie Bouchard reste un symbole de résilience, mais le chemin vers la sérénité s’annonce encore long. Entre les jugements incessants et les attentes irréalistes du public, il lui faudra trouver une nouvelle manière de se définir, et pas seulement avec son corps.
Nos pensées l'accompagnent dans cette quête de paix intérieure, avec l’espoir qu’elle parvienne enfin à s’épanouir pleinement – peu importe ce que peuvent penser les réseaux sociaux.