L’ombre de Rafaël Harvey-Pinard plane lourdement sur le vestiaire du Rocket de Laval.
Celui qui, il y a à peine un an, incarnait l’effort et le courage dans un alignement du Canadien brisé par les blessures, s'effondre à Laval.
Pire encore, son salaire annuel de 1,1 million de dollars, largement supérieur à celui de ses coéquipiers de la Ligue américaine, devient une source de malaise évident.
Depuis son retour à Laval, Harvey-Pinard peine à suivre le rythme de la Ligue américaine, une ligue reconnue pour sa rapidité et son intensité, malgré le fait que tout le monde voit la AHL comme une ligue mineure.
Ses performances sur la glace sont en décalage avec les attentes. Loin d’être le joueur dominant que son passage avec le Canadien aurait pu laisser présager, il lutte pour générer des chances offensives et se démarquer.
« On dirait qu’il joue avec une seconde de retard sur tout le monde, » confie une source proche de l’équipe.
Cette lenteur, combinée à un manque de confiance évident, alimente les murmures parmi ses coéquipiers.
Plusieurs joueurs commencent à remettre en question sa capacité à évoluer dans la LNH, et même son rôle actuel avec le Rocket.
Le véritable éléphant dans la pièce, cependant, reste son salaire. À 1,1 million de dollars par année, Harvey-Pinard est non seulement l’un des joueurs les mieux payés du Rocket, mais il bénéficie également d’avantages financiers uniques en évoluant dans la Ligue américaine.
Contrairement à ses collègues dans la LNH, il ne doit pas verser une partie de son salaire à l'escrow — cette retenue obligatoire servant à équilibrer les revenus entre les joueurs et les équipes.
De plus, il est exempt de cotisations envers l’Association des joueurs de la LNH. Ce qui signifie qu’il garde une plus grande part de son salaire que ses anciens coéquipiers du Canadien.
« Il gagne plus net ici qu’à Montréal, et il n’arrive même pas à suivre le rythme, » a commenté un joueur du Rocket, sous le couvert de l’anonymat.
Cette situation crée un fossé inconfortable entre Harvey-Pinard et ses coéquipiers, dont beaucoup gagnent des salaires autour de 80 000 dollars et qui travaillent sans relâche pour obtenir une chance dans la grande ligue.
Une chance qui ne viendra jamais.
Pour Harvey-Pinard, ces avantages financiers sont peut-être l’un des seuls points positifs d’une situation autrement sombre.
Car sur le plan sportif, l’avenir semble de plus en plus compromis. Ses performances à Laval n’ont rien fait pour convaincre le Canadien qu’il mérite une autre chance.
Et les murmures dans le vestiaire ne font qu’accentuer la pression sur ses épaules déjà lourdes.
Certains joueurs, frustrés, commencent même à douter de sa place dans l’équipe.
« Il a eu sa chance dans la LNH et il n’a pas livré. Maintenant, il prend une place ici, mais est-ce qu’il la mérite vraiment? » s’interroge un autre joueur.
Le malaise est évident. Dans une ligue où chaque joueur lutte pour sa survie et son rêve d’atteindre la LNH, la présence d’un coéquipier mieux payé, mais moins performant, ne passe pas inaperçue.
À 25 ans, Harvey-Pinard doit désormais affronter une réalité brutale : il pourrait ne plus jamais rejouer dans la LNH. Le rêve qu’il avait brièvement touché du doigt s’efface, remplacé par une routine anonyme dans la Ligue américaine.
De manière paradoxale, son salaire, qui aurait dû être une récompense pour ses efforts, devient une arme à double tranchant.
S’il lui permet de mettre de l’argent de côté, il attire aussi des critiques et renforce l’idée qu’il est surpayé pour ce qu’il apporte sur la glace.
Le vestiaire du Rocket est désormais le théâtre d’un malaise grandissant autour de Rafaël Harvey-Pinard.
Entre son incapacité à suivre le rythme, son salaire qui suscite des jalousies et les doutes sur sa légitimité à jouer, le Québécois traverse l’un des moments les plus difficiles de sa carrière.
Pour Harvey-Pinard, l’histoire pourrait encore connaître un rebondissement. Mais pour l’instant, il est clair que sa présence à Laval soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
Et, à chaque match, le fossé entre lui et ses coéquipiers semble se creuser davantage.
Quand tu empoches 2,2 millions de dollar au cours des deux dernières années et que ton voisin de chambre en empoche 80 000....
Disons que l'éléphant dans la pièce pue le cash.
Rafaël Harvey-Pinard, ce joueur courageux qui a conquis les cœurs des partisans du Canadien grâce à son éthique de travail et son énergie contagieuse, est devenu malgré lui un exemple unique dans l’histoire récente du hockey.
Non pas pour ses exploits sur la glace, mais pour ce qu’il représente : un joueur devenu millionnaire, non pas pour son talent exceptionnel, mais parce qu’il était un bon Jack.
Harvey-Pinard a toujours été apprécié, autant par ses coéquipiers que par les entraîneurs. Son attitude irréprochable, son humilité et sa capacité à travailler sans relâche en ont fait un coéquipier modèle.
Mais ces qualités, bien que essentielles dans un vestiaire, ne suffisent pas pour garantir une carrière durable dans la LNH.
Quand Kent Hughes lui a offert un contrat de 2,2 millions de dollars sur deux ans, le geste était perçu comme une récompense méritée pour un joueur qui avait donné son cœur et son âme à une équipe en reconstruction.
Mais aujourd’hui, avec le recul, ce contrat ressemble davantage à un dernier hommage qu’à une véritable reconnaissance de son potentiel comme joueur de la LNH.
Le problème, c’est qu’au-delà de sa détermination et de son courage, Harvey-Pinard n’a pas le profil d’un joueur capable de s’imposer durablement dans la meilleure ligue de hockey au monde.
Son patinage, jugé trop lent, et son incapacité à produire offensivement de façon constante l’ont rapidement relégué au rôle de figurant.
En d’autres termes, il a été payé pour être le bon gars que tout le monde aime, pas parce qu’il était un joueur incontournable.
Le véritable défi pour Harvey-Pinard ne réside plus dans la LNH, mais bien dans la Ligue américaine. Là où son passé de joueur courageux ne suffira plus.
Il doit désormais prouver qu’il peut dominer à ce niveau, retrouver son rôle de leader sur la glace, et regagner le respect de ses coéquipiers.
Ce n’est pas une mince tâche. À Laval, il n’est plus vu comme un joueur en pleine ascension, mais comme quelqu’un qui redescend.
Ses coéquipiers, qui rêvent tous d’atteindre la LNH, le regardent maintenant comme un exemple à ne pas suivre : un joueur qui a eu sa chance, mais qui n’a pas su la saisir.
Pire encore, son salaire reste une ombre persistante dans le vestiaire. Être mieux payé que tous les autres joueurs alors qu’il doit encore prouver qu’il mérite une place dans la Ligue américaine est une situation inconfortable, autant pour lui que pour ceux qui l’entourent.
Les murmures se multiplient : « Si Rafaël n’était pas Québécois, aurait-il même eu ce contrat? »
Mais la réalité est là, brutale et inévitable : Harvey-Pinard doit recommencer à zéro. Il doit prouver, non pas qu’il peut retourner dans la LNH — ce rêve semble désormais hors d’atteinte — mais qu’il mérite de jouer dans la Ligue américaine.
Ce paradoxe est peut-être la partie la plus cruelle de l’histoire de Rafaël Harvey-Pinard. Il est millionnaire, sécurisé financièrement pour les années à venir, mais il est aussi à la croisée des chemins de sa carrière.
À quoi bon être millionnaire si, en retour, le respect et la fierté d’appartenir à un groupe sont en jeu?
À Laval, il doit convaincre ses entraîneurs, ses coéquipiers et lui-même qu’il peut encore apporter quelque chose à cette équipe.
Pas en tant que bon Jack, mais en tant que joueur capable de contribuer sur la glace, soir après soir.
Être millionnaire à 25 ans, grâce à son courage et son éthique, est une réalisation admirable, mais cela n’efface pas la douleur de voir son rêve de LNH s’éteindre.
Pour Rafaël Harvey-Pinard, le défi est maintenant de redéfinir qui il est en tant que joueur.
Il n’a plus rien à prouver sur son caractère. Tout le monde sait qu’il est un joueur courageux, un bon coéquipier et un modèle d’effort.
Mais il doit prouver qu’il peut aussi être un joueur dominant dans la Ligue américaine, quelqu’un qui peut encore inspirer, non par son histoire passée, mais par ses performances actuelles.
Au final, son compte en banque est une chose. Son avenir sportif en est une autre.