Le témoignage troublant d'Alex Picard sur l'expérience de son fils dans le hockey mineur québécois nous a donné des sueurs froides dans le dos. L'analyste de TVA Sports est vraiment ébranlé.

Ancien défenseur du Canadien, lui qui a joué 253 matchs dans la LNH et qui a connu une longue carrière professionnelle en Europe, Picard a eu le coeur brisé de voir son fils vivre les côtés les plus sombres du sport qu'il aime tant.

Le récit de Picard expose des scènes d'abus et de toxicité qui donne la chair de poule. Des parents enragés agrippant violemment leurs enfants sur la glace, des entraîneurs déversant leur colère en public, des pratiques de jeu inégales et des statistiques manipulées pour gonfler l'ego parental, bref une série de comportements choquants qui n'ont pas leur place dans le monde du hockey mineur.

Depuis mon retour au Québec, voici les horreurs que j’ai vues:

Un père qui agrippe son enfant par la grille à l’âge de 9 ans et qui lui secoue la tête, parce qu’il ne joue pas selon ses attentes.

Un entraîneur qui crie à tue-tête et pendant plusieurs secondes après un joueur lors d’un entraînement, devant coéquipiers et parents.

Des situations où la rotation des gardiens de but est jetée aux oubliettes.

Des parents qui compilent les statistiques de leurs fils pour augmenter leur valeur aux yeux des autres.

Des parents intoxiqués s’en prenant verbalement aux jeunes sur la glace.

Des jeunes forcés de réchauffer le banc pendant que d’autres jouent à profusion. (crédit: Journal de Montréal)

La comparaison entre le système européen, axé sur le plaisir et le développement, et celui du Québec, obsédé par la performance et les résultats, met en évidence une faille fondamentale dans l'approche du sport.

Au lieu de favoriser la croissance personnelle et l'esprit sportif, l'obsession pour la victoire à tout prix a engendré un environnement toxique où certains enfants sont sacrifiés au nom de la réussite collective.

Picard souligne avec raison l'importance du temps de jeu équitable et de la confiance des jeunes athlètes. Son expérience en tant qu'entraîneur adjoint lui a permis de constater l'injustice qui sévit, où certains joueurs sont relégués au second plan au profit des joueurs "élite" qui reçoivent tous les privilèges du monde. Son fils en est une victime.

"Mon fils fait partie de ces joueurs moins utilisés auxquels je fais allusion. Il se trouve quelque part dans les dernières cases de mon tableau. N’allez pas croire que j’écris cette chronique seulement en tant que père préoccupé.

Je l'écris aussi, et surtout, en tant qu’intervenant qui s’inquiète de la direction que prend notre hockey mineur. Mon fils n’est pas le seul à vivre cette situation, loin de là.

Ce n’était pas la première fois que plusieurs joueurs étaient mis de côté, non pas pour manque de respect ou d’effort, mais parce que les entraîneurs estimaient qu’ils n’aidaient pas à un retour dans le match. Il est important de garder en tête qu’il s’agit de jeunes de 11-12 ans.

Encore une fois, la victoire a été privilégiée au détriment de la confiance et du développement d’un enfant. J’ai dû une fois de plus consoler mon fils, qui s’interrogeait sur son temps de jeu. La confiance des jeunes joueurs dans cette situation est clairement affectée sur la glace et au quotidien."

Mais le problème dépasse le simple cas personnel de Picard. Son témoignage révèle une culture généralisée de négligence et d'injustice qui pourrit le hockey mineur québécois.

Des témoignages similaires sont monnaie courante, décrivant un système défaillant où le bien-être des enfants est sacrifié au nom de la performance et de la compétition.

Picard appelle à l'action, envoyant un message cinglant aux parents à se lever et à dénoncer ces injustices. Il invite à replacer l'enfant au centre du débat, à reconnaître que la victoire ne doit pas se faire au détriment du développement personnel et émotionnel des jeunes athlètes.

"Je m’adresse aux parents. Peu importe le sport, l’âge ou la catégorie, levez-vous. Dénoncez ce genre d’injustices qui entravent le développement de nos jeunes. Placez l’enfant au cœur du débat et cessez de croire que tout cela est acceptable."

À travers son témoignage, Alex Picard nous confronte à une réalité brutale mais nécessaire. Il nous rappelle que le sport devrait être un lieu de joie, de croissance personnelle et d'esprit sportif, et non pas un champ de bataille où seuls les plus forts survivent.

Son appel à l'action résonne comme un appel collectif pour une transformation profonde et nécessaire dans le monde du hockey mineur québécois.

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