Leçon cruelle : Connor Bedard sert un avertissement à Lane Hutson

Leçon cruelle : Connor Bedard sert un avertissement à Lane Hutson

Par André Soueidan le 2025-08-23

Il y a des moments dans la LNH où un joueur, sans même ouvrir la bouche, devient une leçon vivante pour toute une génération.

Et aujourd’hui, cette leçon cruelle porte un nom : Connor Bedard.

Oui, le sauveur des Blackhawks, le « nouveau Messie » qu’on nous vendait comme le visage de la Ligue, celui qui devait changer le destin de Chicago à lui seul.

Et pourtant… à peine deux ans après son arrivée, il est déjà devenu un avertissement en chair et en os.

Et cet avertissement, mes amis, il est directement adressé à Lane Hutson.

Pourquoi? Parce que les trajectoires des deux jeunes prodiges, aussi différentes qu’elles paraissent, se rejoignent dans un point commun brutal : le moment où tu dois décider de ton futur contrat.

Signer maintenant ou attendre? Se sécuriser ou parier sur soi-même?

C’est la plus grande game de poker de leur vie.

Bedard, on le rappelle, a gagné le Calder.

Tout comme Hutson. Le kid de Vancouver a débarqué avec des promesses de records, des highlights qui faisaient exploser YouTube et des journalistes qui le comparaient déjà à Crosby et McDavid dans la même phrase.

Sa première saison? Correcte, bonne même, mais pas assez pour justifier la folie qui l’entourait.

Sa deuxième? Une douche froide. Moins de magie, plus de frustration.

Résultat : au moment de négocier, Bedard n’a plus le gros bout du bâton.

Et c’est ça le danger qui pend au-dessus de la tête de Lane Hutson.

Parce que si tu regardes la feuille de route, Hutson a tout en main pour négocier la Lune.

66 points à sa première saison. Un Calder dans les poches.

Des comparaisons flatteuses avec Quinn Hughes, Cale Makar, Moritz Seider.

À 21 ans, il est déjà assis à la table des grands. Mais il n’a encore qu’une saison derrière lui. Et c’est là que la stratégie devient une bombe à retardement.

D’un côté, si tu es Kent Hughes, c’est simple : tu veux le signer hier.

Tu veux le bloquer huit ans, tu veux profiter du rabais de jeunesse, tu veux lui coller une étiquette « Suzuki-Caufield-Slafkovsky » et l’enfermer dans ton échelle salariale maison.

Tu ne veux pas te retrouver avec un défenseur de 80 points qui demande 11 millions dans deux ans.

Tu veux l’attacher pendant que tu peux encore le faire à 8 ou 8,5.

Mais de l’autre côté… si tu es Lane Hutson?

Si tu es le kid qui regarde son Calder briller sur l’étagère?

Tu te dis : « Pourquoi je me vendrais au rabais?

Slafkovsky a signé après 51 points. Moi j’ai 66, et je suis un défenseur!

Imagine si je pousse ça à 75 ou 80 l’an prochain. C’est pas 8 millions que je mérite, c’est 10, peut-être 11. »

Et là, attention : c’est ici que l’avertissement de Connor Bedard prend tout son sens.

Parce que Bedard, lui, avait une cartouche de plus dans le barillet.

Il est débarqué dans la LNH à 18 ans, a tout de suite eu deux saisons dans le corps avant même que son contrat d’entrée arrive à échéance.

Lane Hutson, lui, n’a pas ce luxe. Il a percé à 20 ans, et son contrat se termine… en même temps que celui de Bedard.

Résultat? Quand viendra l’heure de signer, Bedard aura déjà deux saisons pleines de vécu dans la Ligue pour justifier son prix.

Hutson, lui, n’a qu’une saison de magie et un Calder à brandir.

S’il décide d’attendre comme Bedard, il joue à la roulette russe : soit il explose et vise les 80 points, soit il patine sur place et offre au CH l’occasion en or de le signer à rabais.

Et voilà où le parallèle devient encore plus croustillant.

Parce que Bedard, malgré tout son hype de « sauveur » à Chicago, a vu sa deuxième saison lui péter dans la face.

Résultat : sa valeur a chuté. Oui, il lui reste encore une année avant de devenir RFA, mais il n’a plus le luxe de patienter.

Il est forcé de signer vite, parce qu’une autre saison « moyenne » ferait descendre son prix encore plus bas.

Lane Hutson, lui, est dans l’autre situation extrême : sa valeur est au plafond après une seule saison, un Calder et 66 points comme défenseur recrue.

Il est sur la cime de la montagne.

S’il attend un an et qu’il explose encore plus? Jackpot, il décroche le deal à 10 millions.

Mais s’il trébuche comme Bedard, si la production flanche ou que la fatigue le rattrape, là c’est fini : Hughes va lui tendre un contrat rabais et il n’aura plus aucun levier.

C’est ça, la leçon cruelle que Bedard envoie à Hutson : soit tu te sécurises tout de suite et tu dors tranquille, soit tu joues à la roulette russe et tu risques de perdre ton jackpot en un claquement de doigts.

Ses partisans doutent. Son organisation doute.

Et à la table des négociations, son agent ne sort plus un As… mais un 7 de trèfle.

Hutson regarde ça et doit se poser la question : « Est-ce que je prends le risque? »

Imaginez-le deux secondes. Première saison : 66 points. Deuxième saison : 80 points. Bang! Tu viens de créer un monstre contractuel.

Tu es dans les discussions avec Makar, Fox et Hughes.

Tu demandes 11 millions et tu l’obtiens.

Mais imagine maintenant l’autre scénario. Première saison : 66 points. Deuxième saison : 45 points, parce que t’as connu une blessure, parce que l’équipe a changé de dynamique, parce que la chance t’a abandonné.

Parce que Patrik Laine n'a pas marqué 15 sur l'avantage numérique.

Là, Kent Hughes débarque avec son petit sourire et dit : « On t’offre 7 millions, pis sois content. »

C’est ça, la leçon cruelle de Bedard.

Et Montréal n’a pas de marge pour jouer avec le feu.

L’échelle salariale, déjà fissurée avec le contrat monstre de Noah Dobson à 9,5 millions, est fragile comme du verre.

Suzuki, Caufield, Slafkovsky ont accepté des rabais pour la sainte paix de la chambre. Tu crois vraiment qu’ils vont avaler que Hutson, après une seule saison, décroche plus qu’eux?

Non. Impossible. Ce serait une bombe à retardement dans le vestiaire.

Mais attention : du point de vue de Hutson, le vestiaire ne paie pas les factures.

C’est sa carrière, sa vie, son futur. Et son agent le sait. Sean Coffey ne rêve que d’une chose : placer son client comme le premier défenseur à 10 millions de l’histoire du Canadien.

Et tu peux être sûr d’une chose : Connor Bedard est devenu le cas d’étude parfait dans leurs discussions.

Au final, toute cette histoire se résume à un choix digne d’un film de Scorsese : sécurité ou audace.

Connor Bedard vient de prouver au monde entier que même les « élus » peuvent se casser les dents en attendant trop longtemps.

Lane Hutson, lui, est assis sur une bombe à retardement : il peut signer demain matin et s’assurer une fortune à vie… ou il peut jouer le jeu de la patience et viser la lune avec une deuxième saison stratosphérique.

Mais attention : à Montréal, les dieux du hockey n’ont aucune pitié.

Une mauvaise saison, une blessure, un petit relâchement… et ton contrat de dix millions se transforme en une offre de compromis qui te colle au plafond pour les huit prochaines années.

Voilà pourquoi l’avertissement de Bedard n’est pas juste un détail dans les journaux : c’est une leçon cruelle qui résonne directement dans la tête de Hutson et dans le bureau de Kent Hughes.

Reste à savoir qui va cligner des yeux le premier.

À suivre ...