« Duncan Keith, c’était un joueur spécial. Il défendait d’une façon unique, toujours avec ses jambes, son bâton, son intelligence. Il voyait le jeu avant tout le monde. J’ai essayé d’apprendre de lui, d’intégrer certains de ses principes dans ma façon de défendre.»
Ces mots signés Lane Hutson résonnent avec une sincérité rare.
À travers ce témoignage, le jeune défenseur du Canadien de Montréal rend hommage à l’un des plus grands de sa génération.
Et, quelque part, il révèle aussi le secret de sa propre ascension.
Hutson n’a pas seulement observé Duncan Keith, il l’a étudié.
Sa lecture du jeu, son calme sous pression, sa capacité à tourner une attaque adverse en relance fluide ... tout ça, on le retrouve aujourd’hui dans le jeu du prodige de 20 ans.
Cette vidéo, où plusieurs vedettes de la LNH évoquent l’impact de Keith, Chara et Thornton, confirme ce qu’on pressentait déjà : Hutson pense le hockey comme un vétéran.
Et ça se voit dans ses chiffres. En quinze matchs cette saison, il a déjà récolté treize points, tout en étant utilisé plus de vingt-trois minutes par match.
À cet âge, peu de défenseurs du Canadien avaient jamais porté un tel fardeau. Pourtant, il ne bronche pas.
Ses coéquipiers parlent d’un joueur « obsédé par le jeu », toujours le premier à étudier les séquences vidéo après l’entraînement.
Et ça transparaît sur la glace. Hutson compense son petit gabarit par une compréhension du jeu hors du commun.
Son bâton coupe des lignes de passe comme un compas bien réglé, et son positionnement transforme chaque duel défensif en lecture stratégique.
Duncan Keith aurait sans doute approuvé. Ce que Hutson admire chez lui ... l’intelligence avant la force, le bon geste au bon moment, c’est exactement ce qui fait de lui le moteur de la défense montréalaise aujourd’hui.
Pour les amateurs du Canadien, ce clin d’œil à Keith n’est pas anodin.
Il illustre la maturité d’un joueur qui comprend déjà que le hockey ne se résume pas à marquer des points.
Il faut savoir lire le tempo, anticiper le chaos, transformer le désordre en mouvement. Et ça, c’est la marque d’un maître.
Ce qui frappe surtout, c’est la lucidité de Hutson à son âge. Il n’a pas peur de citer ses modèles.
Pas peur non plus d’admettre qu’il s’en inspire pour s’améliorer.
À une époque où plusieurs jeunes joueurs s’efforcent de se démarquer à tout prix, Hutson choisit une voie plus humble, plus cérébrale.
Il ne veut pas réinventer la roue, mais comprendre comment les plus grands l’ont fait tourner. C’est ce qui le rend unique dans une équipe encore en pleine transition, où chaque détail de maturité compte.
Dans le vestiaire du Canadien, on dit qu’il agit déjà comme un vétéran silencieux.
Les entraîneurs lui font confiance dans les moments critiques, et son influence sur la relance du jeu est flagrante.
Quand Hutson touche à la rondelle, le rythme change.
Le jeu s’accélère, l’espace s’ouvre, et soudain, tout devient fluide. Montréal n’a pas souvent connu un défenseur aussi intuitif depuis l’ère d’Andrei Markov.
On comprend mieux, alors, pourquoi son hommage à Duncan Keith touche autant de monde.
Ce n’est pas qu’une parole de respect. C’est une déclaration de filiation.
Keith, c’était le défenseur complet : élégant, constant, rigoureux.
Hutson, lui, incarne la nouvelle génération : rapide, audacieux, mais tout aussi méthodique.
Entre les deux, il y a cette continuité du hockey réfléchi, celui qui transcende les modes et les époques.
Et c’est là que le parallèle devient fascinant.
Quand Keith avait 20 ans, il peaufinait encore son jeu dans les ligues mineures.
Hutson, lui, est déjà un pilier à Montréal.
L’écart générationnel souligne à quel point la préparation mentale et la compréhension tactique du hockey moderne se sont raffinées.
Mais au fond, les principes restent les mêmes : intelligence, anticipation, discipline.
La saison est encore jeune, mais elle semble déjà appartenir à Lane Hutson.
Pas à cause de ses statistiques, ni même de ses minutes de jeu, mais à cause de cette impression qu’il dégage : celle d’un joueur qui a compris que le hockey est un art.
Keith, Chara, Thornton ... ces géants dont il parle dans la vidéo de TVA Sports ont bâti leur légende sur la constance et la vision.
Hutson, lui, est en train d’écrire la sienne, avec la même élégance.
Quand il dit « j’ai essayé d’apprendre de lui », on entend surtout une promesse.
Celle d’un jeune homme prêt à reprendre le flambeau, à faire vivre le hockey des penseurs, pas seulement des frappeurs. Montréal a longtemps attendu un défenseur capable d’unir la tête et le cœur.
Lane Hutson est peut-être ce joueur-là.
Et quelque part, Duncan Keith peut être fier. L’élève a bien retenu la leçon du maître.
