L’épaule opérée de Patrik Laine ciblée : un geste calculé

L’épaule opérée de Patrik Laine ciblée : un geste calculé

Par André Soueidan le 2024-12-24

Dans un sport où les codes non écrits dictent souvent la conduite sur la glace, les Blue Jackets de Columbus ont, semble-t-il, franchi une limite dangereuse.

Selon Renaud Lavoie, plusieurs joueurs des Jackets se seraient donné pour mission de cibler l’épaule opérée de Patrik Laine lors de leur rencontre récente.

Une accusation lourde qui, si elle s’avère, soulève des questions troublantes sur les limites du jeu physique et sur une culture où la vengeance semble toujours avoir sa place.

Rappelons que Laine, depuis son départ de Columbus, n’a pas mâché ses mots pour critiquer l’organisation, dénonçant une « culture perdante » et des coéquipiers trop confortables avec l’échec.

Ces déclarations ont sans surprise mis le feu aux poudres. Mais si la réaction sur la glace a bel et bien consisté à cibler une ancienne blessure, on n’est plus dans le cadre d’une réponse émotionnelle ou sportive.

On parle ici d’un geste délibéré et potentiellement dangereux.

Pour bien comprendre l’ampleur du problème, revenons sur l’historique médical de Patrik Laine.

L’attaquant finlandais s’est fracturé la clavicule le 14 décembre 2023, une blessure qui l’a tenu à l’écart pendant une longue période.

À cela s’est ajouté un contretemps médical en janvier 2024, retardant encore son retour.

La clavicule n’est pas une blessure anodine : fragile après une opération, elle nécessite une longue réhabilitation.

Le moindre impact mal placé pourrait non seulement remettre en cause sa carrière, mais aussi affecter son bien-être à long terme.

Et c’est précisément cette zone sensible que certains joueurs de Columbus auraient ciblée, si l’on en croit les récentes révélations.

Un geste calculé, prémédité, et surtout honteux. Dans une société où la violence physique est punie sévèrement, comment peut-on accepter qu’un tel comportement passe pour une stratégie de jeu dans la Ligue nationale?

Une chose est certaine : ce genre d’attitude n’a pas sa place dans un sport qui prétend valoriser l’intégrité et le respect.

Patrik Laine, en prenant la parole publiquement pour dénoncer une culture toxique, a certes enfreint les fameux « codes » du vestiaire.

Mais est-ce une raison valable pour justifier une telle vendetta? Absolument pas.

En visant une partie de son corps connue pour sa fragilité, les Blue Jackets ont dépassé les bornes, prouvant que leur priorité n’est pas de régler des différends, mais d’infliger des représailles physiques.

Sur la glace, le résultat a été immédiat : Laine n’a pas terminé la partie, quittant dès la première période après avoir subi plusieurs coups.

La nature exacte de sa blessure reste à confirmer, mais pour les observateurs, l’intention des Jackets était claire comme de l’eau de roche.

Et soyons honnêtes, ce n’est pas la première fois que Laine est traité comme un mouton noir dans la Ligue nationale.

Sa franchise et son refus de se conformer à une certaine « loi du silence » l’ont souvent placé dans des situations conflictuelles.

Ce genre de situation soulève une question fondamentale : pourquoi le hockey tolère-t-il encore ces pratiques?

Dans quel autre sport accepterait-on qu’un joueur cible volontairement une blessure connue d’un adversaire?

Certainement pas dans le soccer ou le basketball, où une telle action entraînerait une suspension immédiate et une condamnation unanime.

Mais au hockey, cela semble presque valorisé, voire célébré. On l’appelle « répondre sur la glace », comme si cela justifiait tout.

Et le pire dans cette affaire? Ce genre d’attitude ne fait qu’alimenter un cycle de violence inutile.

Les Blue Jackets, en s’attaquant ainsi à Laine, ne font que confirmer les propos qu’il a tenus sur leur culture.

Ils ont peut-être voulu envoyer un message, mais le seul qu’ils ont réellement transmis, c’est leur incapacité à répondre autrement que par la brutalité.

À Columbus, les partisans pourraient sans doute défendre leurs joueurs en invoquant l’émotion et l’importance de « défendre l’honneur de l’équipe ».

Mais s’en prendre physiquement à un joueur qui a simplement exprimé son opinion, aussi controversée soit-elle, est indéfendable.

En ciblant Laine, ils ont transformé une critique légitime en un affrontement déshumanisant. Et au final, ils n’ont fait que renforcer l’image d’une organisation en quête d’identité, incapable de gérer les critiques avec maturité.

Alors, qu’est-ce qu’on retient de tout ça? Que le hockey a encore du chemin à faire pour se débarrasser de ses vieux démons.

Que la Ligue nationale devrait être plus proactive pour protéger ses joueurs, surtout ceux qui osent dénoncer des comportements inacceptables.

Et que, quoi qu’il arrive, Patrik Laine reste la véritable victime dans cette histoire.

Si l’on doit blâmer quelqu’un ici, ce n’est certainement pas lui.

Ce sont les Blue Jackets, avec leur comportement déplorable et leur incapacité à répondre autrement qu’en visant une ancienne blessure.

Et pour cela, ils méritent d’être appelés à rendre des comptes, devant leurs partisans, mais aussi devant toute la communauté du hockey.

Amen