Jonathan Drouin a voulu croire en sa chance et a misé sur lui-même en acceptant un modeste contrat d’un an avec l’Avalanche du Colorado, pour seulement 2 millions de dollars.
Il espérait que cette décision lui permettrait de démontrer sa valeur et de décrocher un contrat à long terme l’été prochain.
Pourtant, la malchance l’a rattrapé : une blessure inattendue compromet maintenant ce rêve, risquant de lui coûter bien plus que des millions.
Le Québécois, qui aurait pu signer un contrat de 4 millions de dollars par an avec d’autres équipes, a préféré rester à Denver.
Convaincu qu’il pourrait convaincre l’Avalanche de lui offrir une entente à long terme l'été prochain, il a opté pour la stabilité et la proximité de Nathan MacKinnon, son ancien coéquipier chez les Mooseheads et l'un de ses meilleurs amis.
Mais sa blessure au haut du corps, confirmée par Jared Bednar, vient brouiller les cartes. Absent du voyage de l’équipe, il pourrait manquer plus de matchs que prévu, alors que le Colorado doit rapidement se réorganiser.
Le fait qu'il soit envoyé sur la liste des blessés à long terme va finir par lui coûter très cher.
Drouin n’a disputé qu’un seul match cette saison, lors du match d'ouverture contre les Golden Knights de Vegas. Malgré une solide performance de 21 minutes sur la glace, il a été visiblement affecté par une mise en échec en fin de rencontre.
Ce coup du sort pourrait non seulement ruiner ses espoirs de prolongation, mais aussi réduire considérablement sa valeur sur le marché des agents libres la saison prochaine.
Loin de Montréal, Drouin avait enfin trouvé une forme de sérénité. Il avait brillé lors de la saison 2023-2024, atteignant un sommet personnel de 56 points, et son entente à rabais devait être un tremplin vers un contrat plus lucratif.
Avec MacKinnon à ses côtés et une pression bien moins accablante qu’au Centre Bell, il semblait plein d'énergie et son mental était à la bonne place.
Même les fans du Canadien, souvent critiques, avaient commencé à reconnaître ses efforts tardifs, bien qu’amers face à son rendement inégal lors de ses années à Montréal.
Drouin aurait pu confortablement assurer son avenir financier avec une entente de cinq ans et 20 millions de dollars.
Certaines rumeurs l'envoyaient avec les Islanders et Patrick Roy.
Maintenant, il se retrouve face à l’incertitude, un scénario où tout pourrait basculer à cause de cette blessure. L’espoir d’un avenir stable au Colorado, après une rédemption tant espérée, tourne au cauchemar.
Allan Walsh, son agent, a fait une faveur au directeur général Chris MacFarland. Il va le regretter longtemps, alors que les autres équipes pourraient hésiter à investir en lui l'été prochain.
À 29 ans, Drouin sait qu’il n’a plus le luxe du temps. Sa transition au Colorado avait été marquée par une paix intérieure retrouvée, loin de l’intensité médiatique de Montréal.
Devenir père a aussi changé ses priorités, le poussant à chercher un équilibre entre la vie personnelle et la pression du sport.
Pourtant, ce qui devait être un nouveau chapitre s’avère aujourd’hui plus précaire que jamais.
Nathan MacKinnon, convaincu de son talent, continue de plaider en sa faveur, mais dans une ligue où la patience est rare, le temps presse pour Drouin.
Si le bonheur a un prix, comme l’a suggéré le capitaine de l’Avalanche, il reste à voir si ce pari de deux millions sera suffisant pour garantir à Drouin un avenir dans la LNH.
Il jure que sa santé mentale va bien.
« Je l’ai déjà dit – depuis que j’ai voulu obtenir de l’aide, je ne savais pas que cela allait être bénéfique. On pense qu’on est assez fort pour y arriver seul, qu’on est assez bon pour le faire…»
"J'ai tenté d'ignorer ma dépression pendant trois ans."
« Depuis que j’ai obtenu de l’aide, je sais comment gérer tout cela, comment vivre ma vie et comment déconnecter du hockey quand il le faut. »
Bref, il doit avoir des regrets monétaires, mais l'argent n'est rien quand on est bien dans la tête. Au moins, il est loin de Montréal. Et c'est tout ce qui compte pour lui.
« Il y a du bon et du mauvais, mais parfois, dans votre vie extérieure, vous vous sentez isolé ou vous ne voulez pas sortir de peur d’être reconnu ou interrogé.
« Se faire dévisager quand on fait les courses n’est pas la partie la plus amusante de la journée – surtout quand il est cinq heures et que vous allez faire les courses pour tout le monde à la maison. »
À Denver, il peut aller faire l'épicerie sans être reconnu. Mais il est payé 2 millions de dollar pour une seule année et non 5,5 M$ par année étalés sur 6 ans comme à Montréal.
Comme quoi...l'argent ne fait pas le bonheur...