Les frères Xhekaj échangés en même temps: Maxim Lapierre sans pitié

Les frères Xhekaj échangés en même temps: Maxim Lapierre sans pitié

Par David Garel le 2025-12-06

Maxim Lapierre abandonne les frères Xhekaj...

Il y a des chroniques qui claquent comme une gifle en plein visage, des segments télévisés qui ne laissent aucune place à l’ambiguïté, et le passage de Maxime Lapierre sur La Poche Bleue en fait partie.

C’est un carnage... ou plutôt une destruction publique de l’échec total de l’audition de Florian Xhekaj à Montréal, combiné à la lente descente aux enfers de son frère Arber, pourtant auréolé quelques jours plus tôt d’une victoire morale contre Adam Lowry.

Lapierre n’a pas hésité à dire tout haut ce que plusieurs dirigeants, plusieurs dépisteurs, plusieurs entraîneurs et plusieurs fans pensent tout bas : le Canadien n’a pas eu ce qu’il devait avoir des frères Xhekaj cette semaine. Pas du tout.

Et les mots qu’il a utilisés pour l’expliquer sont cinglants:

« Je vais amener un petit extra dans la discussion. Autant que c’est un de mes joueurs préférés, pis que j’ai hâte de le voir régulier, que je suis encore plus déçu de son frère (Florian).

Si toi t’arrives d’une game, pis que ton équipe est flat, pis que tu te fais dominer, pis que t’as aucun impact, qu’on te voit pas à télé, que tu fais rien de méchant, je m’excuse. T’as manqué. Je m’excuse. C’est un match-là. Je parle pas du reste. Je l’aime beaucoup, Florian Xhekaj. Il a eu tout un camp. Il a manqué le bateau contre Ottawa.

Son frère aussi a manqué le bateau.

C’est ta job. De te battre, c’est ta job d’aller partir une mêlée, de croche-toquer quelqu’un, de frapper, de faire quelque chose. Le meilleur dans la ligue pour faire ça, c’est Nicolas Deslauriers.

Nicolas Deslauriers, t’as pas envie de lui donner une tape dans le dos. Lui, là, il va y aller. Ça va être ça, pis ça va être réglé.

C’est ça que je voulais qu’Arber fasse. C’est ça qui m’a déçu. S’il n’est pas capable de faire ça, ça va être la fin de sa carrière à Montréal.

Mais je pense qu’hier, il a joué une bonne game, il a bouché sa rondelle, il s’est battu. Adam Lowry, c’est peut-être pas le plus tough… mais c’est un monstre. 6 pieds 5. Tout un leader. Ça a bien été. J’espère que ça va lui donner confiance.

Je demande pas de faire ça tous les soirs, mais quand c’est le temps, quand le moment est approprié, il faut que tu le fasses. Parce que c’est ta job. »

Ce passage-là, sorti mot pour mot d’un ancien joueur qui a vécu ce rôle-là toute sa carrière, a eu un effet nucléaire dans l’écosystème montréalais.

Lapierre ne critique pas uniquement l’attitude : il remet en question l’essence même du rôle des Xhekaj, ce pourquoi ils sont là, ce pourquoi Montréal les a mis dans l’alignement, ce pourquoi leur présence justifie de couper le temps de glace d’autres joueurs.

Selon lui, les deux frères ont raté leur audition.

Florian, d’abord, parce qu’il est arrivé dans un match où tout le monde devait se lever et où lui, le jeune dur, le bagarreur, l’identité physique incarnée, n’a eu aucun impact. Pas un coup ouvert, pas un contact marquant, pas une mêlée initiée. Rien.

Arber, ensuite, parce qu’il avait la chance de répondre à Ottawa après une semaine épouvantable — et qu’il a refusé un combat contre Kurtis MacDermid, un refus qui, selon Lapierre, ressemble à un acte de mort sportive.

Mais voilà le paradoxe : au moment où Maxime Lapierre enterrait les frères Xhekaj sur les ondes… Florian s’est levé.

Renvoyé à Laval, humilié, rétrogradé comme un joueur qu’on n’a jamais réellement voulu rappeler, Florian Xhekaj aurait pu disparaître, se mettre à genoux, se plaindre. Il a fait l’inverse.

Il a scoré deux fois.

Il a ramassé une passe.

Il a dominé physiquement.

Il a joué avec une énergie noire, urgente, celle d’un gars qui sait que c’était peut-être sa dernière chance de prouver quelque chose à Montréal.

Ce n’était pas un match anodin, pas un simple soir de l’AHL : c’était une réponse.

Une réponse à Lapierre.

Une réponse à St-Louis.

Une réponse aux recruteurs qui commençaient, doucement, mais sûrement, à parler d’un possible paquet Xhekaj sur le marché des transactions.

Parce que oui : ce mot-là commence à circuler.

Le paradoxe cruel : séparés, les deux frères perdent de la valeur. Ensemble, ils deviennent une monnaie d’échange.

Le bruit court déjà dans certaines organisations :

« Le Canadien pourrait-il vendre les deux frères Xhekaj ensemble? »

Pourquoi?

Parce qu’en ce moment, ni l’un ni l’autre ne vaut un centre top-6 ou un attaquant top-6.

Ni l’un ni l’autre ne vaut un jeune joueur établi.

Mais ensemble?

Ensemble, ils créent une proposition singulière :

Un défenseur NHL prêt, encore jeune, qui attire les foules, par ses combats de boxe.

Un attaquant lourd, capable de jouer sur un quatrième trio, qui patine mieux qu’avant, qui frappe, qui crée de l’espace,

Une marque, une identité, une famille... un nom.

Et plusieurs recruteurs présents au Centre Bell cette semaine, St-Louis, Nashville, Anaheim, Vancouver, le savent.

Un recruteur des Jets l’a même murmuré hors micro :

« Les deux frères ensemble, ça a plus de valeur que séparés. Les équipes aiment ça, des duos. »

Et pendant ce temps-là, Martin St-Louis, lui, ne veut rien savoir de Florian.

Ça, c’est le point qui tue. Martin St-Louis n’a jamais voulu de Florian dans sa formation.

Même quand tout le monde voyait un jeune qui frappait, qui marquait, qui dérangeait, le coach, lui, n’a jamais embarqué. Il a ralenti son ascension.

Il a minimisé son rôle. Il l’a benché dès la première erreur. Il l’a crié dessus sur le banc après Ottawa. Et il l’a renvoyé à Laval en moins de 24 heures.

Pendant que son frère Arber, lui, joue parce qu’il doit être exposé, parce que son nom circule, parce que d’autres équipes veulent le voir.

Lapierre l’a dit :

« Il a manqué le bateau contre Ottawa. »

St-Louis l’a montré : un match de 7:43, et c’était fini.

Les recruteurs l’ont compris :

Arber monte dans la vitrine. Florian descend dans la boîte de retour. Mais il reste une dernière twist : Florian n’a pas dit son dernier mot.

Deux buts, une passe, un match complet, un Rocket qui gagne, six victoires de suite, une énergie neuve… ce n’est pas rien.

C’est peut-être trop tard pour impressionner Martin St-Louis. Mais ce n’est pas trop tard pour impressionner les autres équipes.

Et c’est là que le dossier devient fascinant : le paquet Xhekaj existe. Et il commence à avoir une valeur réelle.

Les Blues?

Ils regardent déjà Arber dans un package pour Jordan Kyrou ou Robert Thomas.

Nashville?

Ils cherchent de la robustesse et un choix de 1re ronde dans les négociations pour Ryan O'Reilly.

Pittsburgh?

Dubas adore les joueurs physiques intelligents.

Anaheim?

Toujours à la recherche de jeunes gabarits lourds, surtout avec le départ prochain de Radko Gudas sur le marché des agents libres l'été prochain.

Vancouver?

Tout le monde sait qu'Arber Xhekaj est dans leur viseur, eux qui négocient avec le CH pour Kiefer Sherwood. Ils veulent aussi le choix de 1re ronde du CH. Mais si on offre Florian dans le package, y-a-t-il moyen de sauver notre sélection de premier tour?

Soudain, pour la première fois, les deux frères, ensemble, deviennent peut-être la seule manière de Montréal d’aller chercher un attaquant top-6 ou un couteau suisse comme Sherwood.

Une transaction de frères? Maxim Lapierre vient d'ouvrir la porte pas à peu près.